Le Mexique est un pays violent, on le sait. Violence sociale, violence des « narcos », violence partout. Une société convulsionnée, peu importe où l’on pose le regard.

Par contre, on voit rarement la mécanique de cette violence au niveau microsocial. Gabriel Ripstein nous lance dans cette spirale aussi infernale. Et il réussit haut la main à nous submerger dans l’angoisse d’une vie dangereusement vécue.

Arnulfo, jeune homme dans la vingtaine, s’adonne au trafic d’armes. Il voyage du Mexique aux Etats-Unis et des Etats-Unis au Mexique. Tout va bien pour lui jusqu’au jour où on découvre son manège.

Il doit fuir. Il doit aussi kidnapper et maltraiter un policier fédéral. La belle vie tourne au cauchemar. Les amis deviennent des ennemis. Celui qui alimente la violence devient victime. Victime d’un mode de vie qu’il n’a pas choisi. Arnulfo veut être sauvé. Il ne pourra point s’en sortir. La vie va continuer avec ou sans lui.

Ripstein signe sans conteste un chef-d’œuvre. Le cinéma mexicain ne s’est jamais aussi bien porté et nous devons nous en réjouir.

Morte, mon éternité, et je suis là, qui la veille (La violence des heures, César Vallejo, poète péruvien)

600 MILES, Version originale espagnole (600 MILLAS), Sous-titré en anglais, RÉALISÉ PAR GABRIEL RIPSTEIN, MEXIQUE, ÉTATS-UNIS | 85 MINUTES | 2015

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