C’était un dimanche le 11 Mars 1956, au stade saint-Eugène (Omar-Hamadi actuellement) lors d’un match derby Algérois comptant pour la 12e journée du championnat de football colonial, qui a opposé la meilleure équipe européenne de l’époque l’AS Saint-Eugène au symbole des musulmans Algériens le Mouloudia d’Alger sous ses couleurs traditionnelles de l’indépendance. (1-1) score final
Une rencontre qui s’est coïncidé neuf jours après la proclamation de l’indépendance du Maroc le 02 mars 1956, mais aussi, avec les négociations franco-tunisiennes qui se sont soldées quelques jours plus tard (20 Mars 1956) par l’indépendance de la Tunisie. Tandis-que, et contrairement aux voisins maghrébins, la situation politique en Algérie était plus saignante et hyper tendue après une année et demie du déclenchement de la guerre révolutionnaire le 1er Novembre 1954, pendant laquelle, le colonialisme français détenait entièrement le contrôle de l’information dont les différents processus de la propagande.
C’est ainsi que, ce débat footballistique entre les deux communautés « européenne et musulmane » était une occasion idéale pour les révolutionnaires politiques de mobiliser la population locale au profit de la cause nationale.
Âgé de 20 ans à l’époque, alors qu’il faisait ses débuts avec l’équipe de l’ASSE, avant qu’il rejoint en 1958 la glorieuse équipe nationale du FLN, Mr Maouch Mohamed, témoigne « Le samedi soir, a la veille du match, j’étais en compagnie de quelques amis, quand un inconnu me fait signe de marcher à ses côtés puis au bout de quelques pas, il m’ordonne d’un air assez menaçant, de décliner ma participation contre le MCA, et de même pour mes autres coéquipiers algériens a l’instar de Zouba et Bouchache, j’ai essayé d’avoir plus d’explication, mais ce dernier, m’explique que c’était les instructions du FLN ».
Le lendemain et habituellement à son grand nombre, et ce, malgré les intimidations des CRS, la galerie musulmane a inondé toute les surfaces des tribunes a l’exception celles réservées aux supporters européens. Âgé de 8 ans a l’époque en compagnie de son père (Futur martyr) Omar Betrouni, qui deviendra footballeur international après l’indépendance, était présent, il nous raconte « il est vrai que ce match s’annonçait à haut risque, mais la présence en masse des CRS appréhendait une menace plus majeure »
La rencontre débute à la faveur des adversaires qui ont réussi à ouvrir le score avant que les mouloudéens égalisent à la 80’ par l’intermédiaire de LEKHAL HAMADI, soudain, une bagarre générale s’éclate avant de se convertir aux graves émeutes et pour cause,
Les fans du MCA, ont pris le risque de célébrer ce but égalisateur à l’aide de l’emblème national, un acte patriotique qui a été sévèrement réprimé causant au passage des scènes de violences très atroces dont l’ampleur des dégâts a eu l’écho sur tout le territoire du pays suivi des arrestations musclées ainsi même des extinctions dans les alentours du stade, 40 selon la version officielle et plus de 200 selon des témoignages.
Sous l’effet des événements, les dirigeants du Mouloudia, ont décidé de boycotter toutes les compétitions sportives coloniales, aussitôt que cette décision a été mis en œuvre, la plupart des clubs musulmans Algériens, à l’image de, l’USM Blida, NA Hussein Dey, RC Kouba, USM Marengo (HADJOUT), USM Alger et la JS Kabylie, ont opté pour la même manœuvre en boycottant toute participation au championnat colonial. Ils n’ont repris qu’après l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Pour rappel, Seul un club universitaire domicilié a Ben Aknoun, rend régulièrement hommage a cette occasion, en présence de l’organisation des journalistes sportifs, les anciens joueurs du Mouloudia ainsi que les membres fondateurs de l’équipe nationale du FLN, la précédente édition était consacrée pour les portes ouvertes sur les sports militaires au niveau de la direction des œuvres universitaires Alger-Ouest en collaboration avec la direction générale des sports militaires.
Belkheir. A