À l’occasion du 8 mars, l’Office national du film du Canada propose un mois de programmation spéciale et annonce ses tout derniers résultats en matière de parité hommes-femmes.
Le 8 mars, Journée internationale des femmes, revêt cette année une signification particulière pour l’Office national du film du Canada : il rendra hommage au Studio D, la révolutionnaire unité de production féministe du Programme anglais, ainsi qu’à la série phare du Programme français En tant que femmes, l’un et l’autre créés en 1974 en vue de l’Année internationale de la femme instaurée par l’ONU et dont l’an dernier a marqué le 50e anniversaire.
Au nombre des principaux événements du mois :
• Une activité spéciale mettant en lumière le Studio D, le 6 mars à la salle Alanis-Obomsawin de l’ONF, au cœur du Quartier des spectacles de Montréal ;
• Des projections communautaires, entre autres, du film de Donald McWilliams Un temps retrouvé (A Return to Memory) partout au pays ;
• Une programmation en ligne comprenant des chaînes thématiques, des billets de blogue et des films, dont la première en ligne du long métrage documentaire de la cinéaste torontoise Laurie Townshend Une mère à part (A Mother Apart), coproduit par Oya Media Group et l’ONF.
L’ONF continue d’atteindre ou de dépasser ses objectifs en matière de parité hommes-femmes, conformément à l’engagement initial qu’il avait annoncé en 2016.
• En 2023-2024, 56 % des 126 productions de l’ONF, soit 70 œuvres au total, ont été réalisées par des femmes, et 55 % des budgets de production ont été alloués à des œuvres signées par des femmes.
• De plus, toutes les unités documentaires et d’animation de l’ONF sont actuellement dirigées par des femmes et la production est assurée en majorité par des femmes. L’ONF veille ainsi à ce que les histoires et les points de vue des femmes soient pleinement pris en considération à l’échelle de l’organisation.
CITATION
« Il importe de mettre en évidence le legs de ces femmes d’avant-garde dont les films, la passion et le talent restent pour nous toutes et tous une source d’inspiration. Les années 1970 et l’Année internationale de la femme ont représenté des moments déterminants pour les femmes et leur lutte pour l’égalité pleine et entière des droits. Depuis 85 ans, l’ONF se penche sur des enjeux essentiels et raconte les histoires de ce pays, et aujourd’hui, les solides résultats que nous avons atteints en matière de parité hommes-femmes viennent encore démontrer que, 50 ans après la fondation du Studio D et la production de la série En tant que femmes, l’ONF demeure un milieu de création unique pour les femmes et la diversité de leurs expériences vécues », a déclaré Suzanne Guèvremont, commissaire du gouvernement à la cinématographie et présidente de l’ONF.
Programmation et activités spéciales se rattachant au Studio D
L’ONF reviendra sur le précieux héritage laissé par le Studio D en tenant à Montréal un événement public auquel participeront certaines de ses cinéastes visionnaires et en offrant parallèlement une riche programmation en ligne.
Le jeudi 6 mars, à la salle Alanis-Obomsawin de l’ONF, dans le Quartier des spectacles à MontréalA Celebration of Studio D: Fifty Years of Feminist Filmmaking (événement en anglais).
Projection gratuite et discussion, à partir de 18 h 30.
L’événement sera présenté par Suzanne Guèvremont, commissaire du gouvernement à la cinématographie et présidente de l’ONF.
o If You Love This Planet, le court métrage documentaire oscarisé de Terre Nash, présente une conférence de la docteure Helen Caldicott, présidente de l’organisme Physicians for Social Responsibility.
o Suivra le court métrage du Studio D Just-a-Minute II, réalisé par Terre Nash, Margaret Pettigrew, Moira Simpson et Mary Aitkin, qui rassemble des clips d’une minute sur l’expérience vécue des femmes.
Ces présentations s’accompagneront d’un bref exposé de la professeure Rebecca Sullivan et du professeur John Brosz, de l’Université de Calgary, sur l’héritage du Studio D.
La professeure Rebecca Sullivan ainsi que le journaliste, critique et auteur Matthew Hays animeront la discussion, en présence de cinéastes du Studio D.
Activité spéciale liée à la série En tant que femme
L’ONF prendra part au lancement du livre d’Olivier Ducharme Nous ferons les films que nous voulons : ONF féministe (1971-1976) à la Cinémathèque québécoise le 12 mars. Publié par les Éditions Écosociété, l’ouvrage sera en librairie à compter du 25 février.
o À 19 h, la projection du film d’Aimée Danis Souris, tu m’inquiètes, contenu dans la série En tant que femmes et mettant en vedette Micheline Lanctôt, fera suite au lancement du livre.
En ligne durant le mois de mars
o Lancement du site Web The Legacy of Studio D le 6 mars . Une initiative de l’Université de Calgary, menée en collaboration avec l’ONF. The Legacy of Studio D pose un nouveau regard sur les contributions majeures du Studio D, et ouvre l’accès à un précieux fonds d’archives de créations artistiques et de militantisme féministes.
o À compter du 7 mars sur onf.ca et CBC Gem, Une mère à part, de Laurie Townshend, suit le parcours de la poète et militante LGBTQ+ américaine d’origine jamaïcaine Staceyann Chin, qui réinvente l’art d’être mère après avoir été abandonnée par la sienne.
o Les cinq films de la série En tant que femmes sont proposés sur onf.ca.
o Dans le documentaire récent de Donald McWilliams Un temps retrouvé, offert sur onf.ca, les femmes intrépides qui ont contribué à la création du cinéma canadien reprennent vie. Le film met en lumière le rôle méconnu mais non moins essentiel qu’elles ont joué dans la mise sur pied de l’Office national du film du Canada durant la Deuxième Guerre mondiale.
o Le site onf.ca affichera aussi le billet en deux parties du conservateur de la collection anglaise de l’ONF Camilo Martín-Flórez portant sur les années de formation et sur les pionnières du cinéma féministe du Studio D.
o La chaîne de l’ONF Studio D The Women’s Film Studio comporte maintenant 80 titres, Camilo Martín-Flórez et le conservateur de la collection française Marc St-Pierre y ayant ajouté de nouvelles œuvres. Seize productions sont également accessibles en français sur la chaîne Studio D.
o La chaîne thématique de l’ONF The Female Gaze offre des films qui mettent en question les tabous culturels entourant les droits des femmes, leur sexualité et leur lutte pour l’autonomie physique.
Projections communautaires
À l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’ONF tient des projections partout au pays. À l’affiche entre autres cette année, le film du réalisateur chevronné Donald McWilliams Un temps retrouvé, qui présente les femmes intrépides ayant contribué, dès les premières années de l’ONF, à créer le cinéma canadien tel que nous le connaissons aujourd’hui. Aussi au programme, des projections du film de Laurie Townshend Une mère à part.
Le calendrier complet et à jour des projections figure à la page Projections de l’ONF.
UN PEU D’HISTOIRE : quelques épisodes marquants du cinéma des femmes à l’ONF
• Le Studio D
Fondé en 1974 à la demande de la productrice Kathleen Shannon qui l’a réclamé pendant des années, le Studio D est la première unité de production au monde financée par des fonds publics à être entièrement réservée aux films créés par et pour les femmes.
Le Studio D produit certaines des œuvres les plus applaudies de l’ONF, dont les trois documentaires oscarisés Je trouverai un moyen (I’ll Find a Way, 1978), de Beverly Shaffer, If You Love This Planet (1982), de Terre Nash, et Flamenco à 5 h 15 (Flamenco at 5:15,1984), de Cynthia Scott. C’est surtout pas de l’amour (Not a Love Story, 1981), l’exposé controversé de Bonnie Sherr Klein sur la pornographie, devient l’un des plus grands succès commerciaux de l’ONF, et Amours interdites : au-delà des préjugés, vies et paroles de lesbiennes
(Forbidden Love: The Unashamed Stories of Lesbian Lives, 1992), réalisé par Aerlyn Weissman et Lynne Fernie, sensibilise le grand public aux enjeux de la communauté LGBTQ+.
Dissous en 1996 au cours d’une période de rationalisation qui touche l’ONF et l’ensemble de la fonction publique fédérale, le Studio D nous laisse néanmoins un inestimable héritage de d’environ 160 films et un indéfectible engagement de l’ONF à l’égard du cinéma des femmes.
• Le Programme français — Regard de femmes
En 1973 paraît la série de cinq films du Programme français de l’ONF En tant que femmes, produite « par des femmes, avec des femmes, pour des femmes » et portant sur l’identité féminine dans un Québec en évolution.
En 1986, le Programme français met sur pied sa propre unité de production de renom, Regard de femmes. Dirigée par Josée Beaudet, l’unité collabore avec des pionnières du cinéma féministe comme Diane Beaudry (Histoire à suivre…), Anne Claire Poirier (Tu as crié LET ME GO) et Mireille Dansereau (Les seins dans la tête). L’unité produira plus de 40 films en l’espace d’une décennie.