À quatre mois de l’ouverture de son festival Montréal/Nouvelles Musiques (MNM), du 21 février au 2 mars 2019, la Société de musique contemporaine dévoile trois événements qui marqueront cette 9e édition, conçue sous le thème des « Grands Espaces ».
Les concerts donnent un aperçu de la manière dont cette thématique prendra forme au cœur de ce rassemblement hivernal des musiques contemporaines : tous les trois exploiteront le potentiel de résonance de grands lieux sacrés de Montréal.
Comme le soulignait son directeur artistique Walter Boudreau en début de saison : « Présenter une musique des « Grands Espaces », c’est présenter des œuvres qui exploitent le plein potentiel résonant des personnes, des instruments et des lieux de diffusion. Mais c’est aussi faire tomber les murs, permettre à la musique contemporaine d’ici de « prendre l’air ! ».
Au total, une vingtaine de concerts seront présentés par la SMCQ dans plusieurs salles différentes de Montréal dans le cadre du festival MNM. La totalité de la programmation sera dévoilée en novembre prochain.
Trois grands concerts :
HoMa à l’Église Saint-Jean-Baptiste (21 février, 19h30)
Walter Boudreau donnera le coup d’envoi du festival à l’Église Saint-Jean-Baptiste avec l’Ensemble de la SMCQ, le quatuor de saxophones Quasar et l’organiste Jean-Willy Kunz, autour d’une grande œuvre du compositeur Michel Gonneville, HoMa.
Commandée par la SMCQ en 2007, HoMa est empreinte de l’histoire du quartier montréalais d’Hochelaga-Maisonneuve, de ses racines amérindiennes – marquées par un rapport très étroit à la nature – jusqu’à sa conversion par les Européens – sous le signe d’une religion institutionnalisée.
L’œuvre, qui fera vibrer l’Église Saint-Jean-Baptiste de 24 cuivres, 5 percussions et 1 grand orgue, sera précédée de deux œuvres pour instruments à vent dispersés de part et d’autre de ce « grand espace » (Stasis, pour 8 cors, de Sammy Moussa sous sa direction et Incantation, de Jean-François Laporte, pour 4 trompe-sax) et d’un grand « classique » de la musique contemporaine pour orgue (Étude #1 de Ligeti).
Bach, Beatles, Brady : 150 guitares électriques à l’Oratoire Saint-Joseph (24 février, 15h30 – Événement gratuit pour le grand public)
À la suite du grand succès de la présentation du projet 100 guitares avec Instruments of Happiness lors de l’édition 2015 de MNM, Walter Boudreau, directeur artistique du festival, a lancé un nouveau défi au concepteur du projet, Tim Brady : pourquoi pas 150 guitares? Le compositeur et guitariste, friand de projets d’envergures, a accepté de se prêter au jeu, concevant un nouvel événement pour ce grand ensemble atypique qui regroupera une trentaine de guitaristes professionnels et plus d’une centaine de guitaristes « communautaires ».
Au programme : une grande œuvre de Tim Brady, un extrait de L’Art de la fugue de Bach et quelques pages des Beatles. Le tout, adapté pour plus de 150 guitaristes électriques de tous âges et de tous niveaux, dispersés de part et d’autre de la Basilique de l’Oratoire Saint-Joseph. Une coproduction MNM, Bradyworks et Oratoire Saint-Joseph.
À noter : les guitaristes électriques non professionnels de tous niveaux intéressés à prendre part au projet sont invités à une courte audition le 4 novembre prochain. Prérequis : connaissance de base et capacité à pouvoir jouer des accords simples.
Gordon Williamson : Chants de gorge Inuit et musique contemporaine à la Cathédrale Christ-Church (25 février, 19h30)
Deux chanteuses de gorge inuites, Akinisie Sivuarapik et Lisa Louise Ittukallak, se joignent au réputé ensemble vocal allemand Neue Vocalsolisten de Stuttgart et à l’accordéoniste Joseph Petric pour créer une grande œuvre de Gordon Williamson.
Pour préparer cette rencontre interculturelle, le compositeur canadien établi en Allemagne aura travaillé en étroite collaboration avec l’Institut culturel Avataq et la communauté autochtone de Puvirnituq (Nunavik), en plus des chanteuses inuites impliquées.
« Ce contact respectueux avec la communauté inuite était nécessaire pour réussir à créer une œuvre à grande échelle reflétant une rencontre positive entre la culture inuite et le monde musical contemporain […] », précise le compositeur, qui était habité par l’idée de jumeler les Neue Vocalsolisten avec des chanteuses de gorge inuites depuis plusieurs années.