Une fiche socioéconomique publiée aujourd’hui par l’IRIS souligne l’accessibilité limitée des services Internet résidentiels au Québec. Alors que les géants des télécommunications Bell et Rogers viennent d’annoncer une augmentation considérable de leurs tarifs, la note soulève plusieurs enjeux préoccupants au niveau de la couverture, de la vitesse de connexion et des coûts liés aux services Internet. Ce sont 10 % des ménages québécois, ou environ 800 000 personnes, qui n’ont accès qu’au service par satellite, à la fois très dispendieux et de mauvaise qualité.

« Au Québec, on paie plus cher que la moyenne dans les pays du G7 pour l’accès aux services Internet résidentiels. On doit aussi se contenter de technologies moins évoluées et plus lentes que le reste du Canada, qui traîne lui-même de la patte », indique Eve-Lyne Couturier, chercheure à l’IRIS et auteure de la fiche. Elle ajoute que « quand on a la possibilité d’avoir une connexion de bonne qualité, comme à Montréal, on doit payer jusqu’à 1,5 fois plus cher qu’à Toronto ou dans d’autres grande villes canadiennes, par exemple. Si on se compare aux autres pays du G7, c’est encore pire ! ».

Bien que le CRTC recommande 50 Mbits à la seconde comme vitesse de connexion minimum acceptable, seuls les forfaits les plus dispendieux la permettent. Les Québécois·es abonné·e·s à ces forfaits sont les moins nombreux au pays. Les fournisseurs d’accès Internet (FAI) font de plus en plus de profits avec Internet, mais n’améliorent la qualité des services offerts que lorsque viennent des subventions de l’État ou des obligations de la part du CRTC. Leurs revenus ont crû de 23 % en 5 ans, un bond majeur quand on considère que l’ensemble de leurs activités n’a permis qu’une hausse de revenus de 5 %.

« La seule manière d’éviter que les FAI continuent de profiter de leur oligopole et des subventions gouvernementales sur leurs infrastructures serait de nationaliser Internet. C’est un service essentiel pour les citoyens et citoyennes du 21e siècle, tant pour communiquer, s’informer que pour simplement magasiner ».
Fondé en 2000, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) est un organisme à but non lucratif, indépendant et progressiste. L’Institut produit des recherches sur les grands enjeux de l’heure (partenariats public-privé, fiscalité, éducation, santé, environnement, etc.) et diffuse un contre-discours aux perspectives que défendent les élites économiques.

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