À trois mois du festival, nous pouvons enfin vous dévoiler quatre premiers longs métrages sélectionnés par notre merveilleuse équipe de programmation pour faire partie de la compétition.
Prêt.e à assouvir votre désir de cinéma documentaire?
INTERCEPTÉS (INTERCEPTED) d’Oksana Karpovych
Dans ce documentaire troublant, la réalisatrice associe des plans fixes montrant des paysages dévastés de l’Ukraine avec des appels téléphoniques interceptés par les services de renseignement ukrainiens. Ces appels capturent des échanges entre des soldats russes et leurs familles, mettant en lumière leurs peurs et leur colère, tout en dépeignant une cruauté déconcertante. Ce portrait saisissant rend compte des répercussions du conflit sur les envahisseurs et le pays dévasté qu’ils laissent derrière eux, offrant ainsi une réflexion profonde sur le coût humain de la guerre.
NO OTHER LAND de Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal et Rachel Szor
En adoptant le point de vue d’un militant palestinien et d’un journaliste israélien liés d’amitié, le documentaire présente les conséquences des campagnes de démolition menées par Israël à Masafer Yatta en Cisjordanie.
Le film a récolté plusieurs prix du public, notamment à la Berlinale, à CPH:DOX et à Visions du Réel.
SAUVE QUI PEUT d’Alexe Poukine
En Suisse, des acteurs et actrices simulent des consultations avec des étudiant•e•s en médecine ou en soins infirmiers, suivies d’analyses sur ces mises en situation. Cette approche pédagogique révélatrice est graduellement mise en dialogue avec des ateliers d’improvisation pour professionnel•le•s de la santé, d’où émerge un discours collectif sur la difficile réalité d’un système exerçant sur eux et elles une pression physique et mentale énorme. Sans commentaire externe, la cinéaste continue son exploration formelle, narrative et sociale avec les reconstitutions et le jeu afin d’évoquer une vérité occultée et une parole essentielle.
THE SOLDIER’S LAGOON (LA LAGUNA DEL SOLDADO) de Pablo Alvarez-Mesa
Dans ce deuxième volet d’une trilogie explorant la figure emblématique de Simon Bolivar en Colombie, le cinéaste pose un regard artistique sophistiqué sur le páramo et son histoire. Cette œuvre explore ses réalités sociale, politique et environnementale à travers la parole de différentes personnes liées à ce territoire, dans une exploration visuelle et sonore capable d’exprimer l’impalpable d’un territoire complexe, où l’avenir transporte ses mémoires en héritage.
FILMS À L’AFFICHE
Le film YINTAH, de Jennifer Wickham, Brenda Michell et Michael Toledano, sera à l’affiche le vendredi 16 août à la Cinémathèque québécoise. En 2022, ce film avait été sélectionné par le Forum RIDM pour participer au Docs-In-Progress – Showcase Canadien.
Voilà une belle occasion de (re)découvrir cette pépite!
YINTAH (le mot Wet’suwet’en pour Terre) suit Howilhkat Freda Huson et Sleydo’ Molly Wickham alors qu’elles mobilisent leur nation depuis plus de dix ans dans une bataille contre les entreprises qui exploitent les combustibles fossiles, le gouvernement canadien et la police militarisée. En construisant des maisons et un centre de soin sur le trajet prévu d’une série de projets d’oléoducs et de gazoducs, les familles Wet’suwet’en affirment leur droit à protéger leurs terres.
Le long-métrage DE L’AUTRE CÔTÉ, de Lessandro Sócrates, sera à l’affiche le dimanche 18 août, à 14h et le mercredi 21 août, à 19h au Ciné-Quartier chez MultiCAUS.
Ce film fut sélectionné lors des RIDM 2022 dans la section Panorama et était en compétition pour le Prix des détenues.
Le réalisateur Lessandro Sócrates a tissé une relation de confiance avec la communauté des religieuses de l’Abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes, dont la vie semble très austère. Ce film souligne le caractère cloîtré de la vie de ces moniales par des plans de la clôture qui les sépare du sanctuaire de l’autel ou de la grille qui les sépare des visiteurs. Il offre toutefois un point de vue bien différent de ces femmes dans leur quotidien et leurs interactions personnelles. Il met en lumière leur joie de vivre, leur goût pour l’amour de l’art et de la musique et celui du détail et de la beauté. Tout cela se retrouve dans l’harmonie apaisante de leurs voix en chœur, lors de prestations de cantiques en grégorien, qui servent de toile de fond magnifique à ce film d’une belle sensibilité.