À travers l’histoire et les générations, l’exil a revêtu différentes formes et connotations. On lui connaît évidemment une dimension négative, par exemple avec la figure moderne du réfugié politique, forcé à quitter son pays, expulsé, banni. Mais on peut aussi y voir une dimension positive, un chemin de libération, une renaissance, un nouveau départ, une recomposition identitaire qui procède par ruptures.
Le trajet entrepris, qui n’est pas loin de l’errance, ouvre parfois un nouvel espace de création qui prend la voie de « l’exil intérieur ». L’exilé navigue entre le choix existentiel et la contrainte politique et économique, ou la catastrophe naturelle. Avec l’éloignement ou l’isolement, l’exil se conjugue comme une épreuve ; il faut maîtriser la langue du pays d’accueil, apprendre les règles du jeu culturel et relever le défi de l’insertion professionnelle.
L’exil, individuel ou collectif, peut devenir une blessure qui s’enracine, une souffrance discrète, un trop-plein de souvenirs inachevés. L’exilé est ainsi pris dans un no man’s land, avec comme unique bagage une frustration latente. Il n’appartient ni au pays de ses origines et à la terre de ses ancêtres, ni à son pays d’accueil où s’ouvrent ses nouveaux devenirs. Certes, des différenciations existent, aux contours plus ou moins précis, entre l’exilé, l’émigré, l’expatrié, le réfugié, le clandestin et le sans-papier. La littérature (roman et poésie) s’est abondamment employée à exprimer autant qu’à fabriquer la situation d’exil (Victor Hugo, James Joyce, Nâzim Hikmet, Vladimir Nabokov, Julio Cortázar pour ne citer qu’eux), mais qu’en est-il de l’exil comme trajectoire, et de l’exil dans les autres domaines de la création artistique ? Comment les artistes, les auteurs et les intellectuels vivent-ils leur propre exil ? De quelles manières l’exil transparaît-il dans la création, dans la pensée ? L’exil ne produit-il pas de nouvelles formes identitaires ou encore de nouvelles opportunités de création ? À tout le moins, l’exil peut-il être lu comme une catégorie existentielle qui pourrait s’appliquer autant à des réfugiés qu’à des immigrés, voire à des autochtones dépossédés de leur culture ? Quel rapport l’exil entretient-il avec la nostalgie ? le fantasme des origines ? la figure maternelle ? la communauté fraternelle ? Y a-t-il un moment d’arrêt, une nouvelle sortie, en quelque sorte un exil hors de l’exil ? Autant de questions auxquelles ce prochain numéro de TicArtToc se propose de répondre de manière plurielle. L’exil n’est pas tant un concept qu’un évènement singulier qui survient et nous interpelle, positivement ou négativement, mais ne nous laisse jamais indifférents !
RUBRIQUES
Trajectoire(s) Les artistes écrivent au « je » leurs expériences vécues sur le thème de la revue comme autant de trajectoires de vie. Cette rubrique est l’occasion de raconter une ou des tranche(s) de vie, au-delà d’une autobiographie linéaire. Une trajectoire donne toujours un sens au déplacement d’un corps en mouvement. Elle est la succession, avec l’âge, des passages d’un individu d’un état ou d’une position sociale à une autre. Elle marque la ligne continue ou discontinue d’un être qui avance, fait des choix, vire d’une vie à l’autre (1350 mots).
Réflexion(s) Les chercheurs, les artistes, les écrivains, les intellectuels, les travailleurs culturels alimentent la réflexion sur le thème de la revue en proposant des articles de fond, des créations littéraires comme lieux de discussion, de réflexion, d’échange et de création. Sous un regard analytique sociologique, historique, ethnographique ou anthropologique, il s’agit de proposer une lecture particulière et réflexive qui donne sens, qui critique ou qui met en débat (1850 mots).
Carte blanche C’est le point de vue d’un acteur du milieu culturel qui souhaite s’exprimer sur le thème de la revue. C’est une chronique. Réflexion, analyse, débat, la carte blanche questionne ou interroge, surprend ou défend, anime ou vulgarise, qu’importe. Juste la franchise d’être soi pour dire les mots ou l’inverse. C’est le point de vue extérieur qui pose un regard sur la politique culturelle, sur la place de la diversité dans les arts en général, dans le quotidien de cet acteur en particulier. Bref, c’est une carte blanche comme une page à écrire (1300 mots).
Portrait d’artistes Les journalistes, écrivains, penseurs, universitaires, bloggeurs produisent un essai critique d’un artiste qu’ils découvrent, de sorte qu’une véritable rencontre s’opère dans le dialogue, l’écoute et le regard pour une meilleure compréhension du travail de l’artiste. Dans un style atypique, fantaisiste, voire poétique : la voix est libre ! (700 mots).
D’égal à ego Échanger, débattre, discuter, s’opposer, se compléter, critiquer sont autant de verbes d’action qui animent cette rubrique à travers la rencontre de deux artistes qui se parlent sous forme de dialogue sur le thème de la revue. Les manières de voir et de faire de l’art, les façons de créer et de penser, les étapes professionnelles à suivre, les envies de demain et les regrets d’hier amènent un dialogue inédit entre deux créateurs (1400 mots).
TicArtToc Produire un article ou un texte sur le thème de la revue qui propose une réflexion décalée, dérangeante, coup de gueule, provocatrice ou fantasmée sur un sujet de leur choix pouvant amener ledit sujet à devenir un prochain thème de la revue. Ici, on ose ! (1000 mots).
Varia C’est un article hors thème qui alimente une réflexion, un sujet, une idée dans l’air du temps. Le Varia est différent de l’ensemble de la thématique de la revue. Il peut même n’y avoir aucune causalité, c’est juste un apport de plus qui enrichit (2500 mots).
Recommandations aux auteurs
Tous les auteurs doivent impérativement fournir les éléments suivants :
• Un texte comportant un titre*
• Une courte biographie (70 à 90 mots maximum)*
• Une photo portrait en couleurs de 900 × 1200 pixels**
• Pour les rubriques Trajectoire(s), Portrait d’artistes, D’égal à ego et TicArtToc : au moins 4 à 6 photos ou illustrations variées de leurs oeuvres de 2700 × 3300 pixels** en indiquant, pour chaque photo, la légende et le crédit*
• Pour les rubriques Réflexions et Varia : un résumé de l’article de 70 à 90 mots*
* Tous les documents envoyés doivent être au format Word
** Toutes les images envoyées doivent être en haute résolution
Merci d’envoyer les éléments de plus de 5 Mo par WeTransfer ou Dropbox à Hanieh Ziaei : partenariats@diversiteartistique.org.
Notre politique éditoriale privilégie les textes inédits n’ayant jamais été publiés auparavant. Seuls les dossiers complets seront acceptés.
Date de tombée : 20 / 05 / 2017 Sortie prévue : AUTOMNE 2017
Date : Le jeudi 26 octobre – 5 à 7
Lieu : Au Centre d’Histoire de Montréal – 335, place D’Youville – Vieux-Montréal.
Quoi : Numéro 9 de la Revue TicArtToc (TAT) – Automne 2017 – L’Exil