Le campement de l’Université populaire Al-Aqsa à l’UQAM (UPA-UQAM) dénonce la lâcheté du recteur de l’UQAM, Stéphane Pallage, lors de la Commission des études (CÉ) du 4 juin dernier, malgré la résolution adoptée, et déplore l’instrumentalisation des négociations à des fins de récupération par l’administration et la non-reconnaissance du génocide en cours en Palestine.

Le 29 mai 2024, suite aux pressions du campement de l’UPA-UQAM, le conseil d’administration (CA) de l’UQAM a adopté une résolution demandant notamment à l’Université de veiller à ce qu’aucune de ses ententes académiques actuelles et futures, dont celles avec des universités israéliennes n’entrent en conflit avec les principes de respect du droit international mentionnés dans la résolution. Elle demande également à la Fondation de l’UQAM de s’assurer de n’avoir aucun investissement direct dans des fonds ou compagnies qui profitent de l’armement et de divulguer chaque année la liste de ses investissements.

Le 4 juin 2024, la CÉ a adopté une résolution ayant pour mandat de mettre en oeuvre la résolution adoptée par le CA, en définissant les exigences éthiques et légales pour les partenaires académiques de l’UQAM, proposant une méthodologie de suivi et une évaluation de ces exigences, et conseillant sur la gestion des ententes académiques. Il doit également informer la CÉ sur les implications des institutions académiques dans les violations des droits, y compris la participation des universités israéliennes dans l’occupation des territoires palestiniens et les violations du droit international qui en découlent.
Or, une personne déléguée étudiante à la CÉ rapporte que le recteur a avoué, durant les discussions en CÉ, qu’il ne considérait pas la résolution adoptée en CA comme un boycott académique. M. Pallage aurait déclaré que : « L’UQAM est allée très très loin. Par contre, elle s’appuie sur des faits. Si l’UQAM dénonce un génocide, ça c’est moins factuel. Les faits nous sont dictés par le droit international ».
« Nous dénonçons une telle minimisation de la violence coloniale et génocidaire de l’État israélien à l’égard du peuple palestinien », affirme Sara Hamadi, étudiante et campeuse à l’UPA-UQAM.
De même, l’UPA-UQAM dénonce ainsi la stratégie médiatique du recteur présentant la gestion de la situation du campement comme un modèle « avant-gardiste ». Pour l’UPA-UQAM, les résolutions adoptées par le CA et le CÉ sont loin d’être satisfaisantes pour la lutte palestinienne. Il reste primordial de souligner que l’objectif réel du boycott académique international d’Israël selon les lignes directrices du PACBI (Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel) implique le boycott explicite de toutes les universités israéliennes, sans exception.
« Malgré la fin du campement, nous poursuivrons la lutte puisque nous ne pouvons nous contenter de déclarations performatives donnant une image trompeuse d’un soi-disant engagement de l’université », déclare Sara Hamadi. « Le comportement du recteur nous impose une vigilance continue et une attitude critique soutenue de la part de la communauté universitaire », ajoute-t-elle.

Blocage à la Commission des études
L’UPA-UQAM se désole que la CÉ du 4 juin ait balayé du revers de la main l’ajout d’une reconnaissance du génocide en Palestine ainsi que du nettoyage ethnique de son peuple.
Présenté comme un amendement par les délégués étudiants sur le CÉ, cet ajout à la résolution a d’abord réussi à être adopté. Néanmoins, les pressions du recteur M. Pallage sur les commissaires indécis lui ont permis, in extremis, de revenir sur la décision.
Aux yeux de l’UPA-UQAM, pour considérer cette entente comme une réelle « forme d’avancée », les exigences minimales d’un boycott académique devaient être respectées. Or, les voici oblitérées par une simple déclaration symbolique, non contraignante ainsi que par l’indifférence et la complicité de ces organes académiques aux crimes sionistes.
Malgré l’adoption des résolutions, il est donc crucial de maintenir un œil critique sur les actions de l’administration de l’UQAM.
L’UPA-UQAM avait annoncé lever son campement le 6 juin 2024, suite à l’adoption des balises concrètes de mise en œuvre du boycott académique par la Commission des études du 4 juin. Considérant l’adoption de la résolution par la CÉ, l’UPA-UQAM quitte aujourd’hui, le 6 juin 2024, le campus du Complexe des sciences. Nous réitérons que ce départ n’est pas la fin, mais la continuité de longues luttes à venir!
La lutte continue
Le campement a permis de rendre l’UQAM responsable de ses actions en la plaçant sous les projecteurs de l’opinion publique. Cette initiative a renforcé les solidarités entre les communautés étudiantes, professorales et syndicales de l’UQAM. Grâce à cette présence constante dans l’espace public, une pression soutenue a été exercée sur les instances décisionnelles, les forçant ainsi à prendre position par rapport à la guerre coloniale, quoique de manière fortement insatisfaisante. On ne peut soutenir que, désormais, l’UQAM est du « bon côté de l’histoire ».
Enfin, l’UPA-UQAM souhaite saluer la solidarité des associations étudiantes et des syndicats universitaires qui ont adopté des résolutions en soutien à la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) et au camp.
Nous souhaitons également remercier les groupes étudiants, les avocat-es, les personnes militant-es du campement de McGill, et surtout les personnes qui se sont déplacées pour soutenir le campement pour leur appuie indéfectible
Nous invitons le recteur, le Conseil d’administration et la Commission des études à prendre exemple sur sa communauté universitaire et sa capacité d’action.
Dans un contexte où les atrocités commises à Gaza s’intensifient et où le Sud du Liban devient aussi une cible des attaques meurtrières par Israël, nous invitons l’ensemble de la population à continuer à se mobiliser, notamment l’extérieur des campus, et à participer à la manifestation pour l’abolition du Bureau du Québec à Tel-Aviv qui aura lieu aujourd’hui à 19h l’UPA-UQAM au 175 av. Président-Kennedy.
Le combat se poursuit, jusqu’à la libération de la Palestine de notre vivant !
Solidarité pour les droits humains des Palestiniennes et Palestiniens (SDHPP) basée à l’UQAM

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