Alors que le dernier film du cycle sur le 18ème siècle à l’écran, THE FAVOURITE de Yorgos Lanthimos, sera présenté jeudi 28 juillet à 18h30, le Cinéma du Musée et le GRHS (Groupe de Recherche en Histoire des Sociabilités) de l’UQÀM sont heureux d’annoncer la thématique du prochain cycle. C’est donc L’Histoire au tribunal qui proposera cinq œuvres construites autour du crime et du jugement, entre le 25 août et le 15 décembre. Les projections seront précédées d’une brève présentation du film, puis seront suivies de discussions animées par des historiens(nes).
« L’histoire jugera ». Formule consacrée et familière, cet adage est évoqué lorsqu’on veut souligner le caractère ambivalent et problématique d’une décision, souvent d’ordre politique, dont on appréhende les conséquences. De fait, plus qu’un dicton, la liaison entre l’historien et le jugement a toujours été très étroite. Il n’est pas rare de faire valoir que la discipline historique croise, d’une certaine manière, le métier de l’enquêteur et de l’avocat. Comme le détective, l’historien recherche les traces et sollicite tous les témoignages disponibles. Comme l’avocat, il construit une argumentation dense et serrée pour convaincre ses interlocuteurs en maniant la preuve et la rhétorique. En effet le travail de l’historien n’est jamais neutre puisque le langage ne l’est pas : choisir les mots, c’est déjà juger un peu. Le cinéaste, avec la caméra, les dialogues et les interprètes, n’agit pas autrement.
Le cycle « L’histoire au tribunal » propose cinq œuvres construites autour du crime et du jugement. Le cinéma construit toujours son récit sur un conflit, de quelque nature qu’il soit ; mais les films que nous avons choisis jonglent ici avec l’ambiguïté du mal, de la responsabilité, de la morale et de la justice. Chaque projection interrogera une époque et une culture précises (l’Amérique des années 50, l’Allemagne et la France des années 30, le Japon du 12 e siècle et le Royaume Uni des années 1970) et permettra de réfléchir à la troublante complexité de l’acte de juger, alors que les spectateurs constitueront, au final, le véritable jury des causes qui leur seront présentées.
C’est Sidney Lumet qui ouvrira le cycle le 25 août avec la présentation du drame judiciaire classique TWELVE ANGRY MEN (1957, version originale anglaise avec s.-t. français) dans lequel on retrouve Henry Fonda, Lee J. Cobb et Martin Balsam.
Puis ce sera le thriller allemand M de Fritz Lang (1931, version originale allemande avec s.-t. français) avec Peter Lorre, qui sera présentée le 29 septembre.
S’en suivra le 20 octobre, la comédie noire co-écrite (avec Orson Welles) et réalisée par Charlie Chaplin, MONSIEUR VERDOUX (1947, version originale anglaise avec sous-titres français), premier film dans lequel il n’apparaît pas en Charlot.
Puis le thriller japonais RASHOMON (1950, version originale japonaise avec s.-t. anglais) de Akira Kurosawa, dans lequel on découvre quatres versions d’un même crime, sera présenté le 1er décembre.
Enfin le cycle se terminera le 15 décembre avec la présentation du récipiendaire de l’Ours d’Or à Berlin en 1994, et multinommé aux Oscars, IN THE NAME OF THE FATHER (1993, version originale anglaise) de Jim Sheridan, avec Daniel Day-Lewis, Emma Thompson et Pete Postlethwaite.
Au programme, ce sont donc cinq grands films qui seront à découvrir au Cinéma du Musée, avec une présentation et une discussion animée par un(e) historien(ne) à l’issue de chacun.
JEUDI 25 AOÛT – 18h30
TWELVE ANGRY MEN
(version originale anglaise avec s.-t. français)
JEUDI 29 SEPTEMBRE – 18h30
M
(version originale allemande avec s.-t. français)
JEUDI 20 OCTOBRE – 18h30
MONSIEUR VERDOUX
(version originale anglaise avec s.-t. français )
JEUDI 1ER DÉCEMBRE – 18h30
RASHOMON
(version originale japonaise avec s.-t. anglais)
JEUDI 15 DÉCEMBRE- 18h30
IN THE NAME OF THE FATHER
(version originale anglaise)