La fertilité et la fécondité sont deux notions différentes. La fécondité est un fait, celui d’avoir un enfant ; la fertilité est une potentialité, celle d’avoir un enfant dans une population en désir d’enfant. Elle est la capacité biologique d’une femme, d’un homme ou d’un couple à concevoir un enfant.

La fertilité est maximale à 20 ans, diminue dès l’âge de 30 ans puis chute après 40 ans. Les risques de fausse couche augmentent également avec l’âge et les anomalies congénitales également. Plus une femme est âgée, plus la grossesse est douloureuse.

D’après les experts, la fertilité suit une longue pente descendante. Bien que la probabilité de conception soit principalement affectée par l’âge, de nombreux autres facteurs entrent en jeu.

La fertilité des femmes atteint son maximum vers 20 ans, c’est-à-dire leur capacité à tomber enceintes, est à son pic entre la fin de l’adolescence et l’approche de la trentaine, puis diminue progressivement à partir de 30 ans jusqu’à 35 ans, jusqu’à diminuer beaucoup plus rapidement ensuite, et ce, car la quantité d’ovocytes disponibles (ce que l’on appelle la réserve ovarienne) diminue avec le temps. Toutefois, la réserve ovarienne varie d’une femme à l’autre.

Quelle ironie cruelle que la facilité pour une femme de tomber enceinte et d’avoir un enfant à un âge où la plupart n’en ont pas le moindre intérêt ! Pourtant, nombreuses sont celles qui ne réalisent pas à quel point le temps joue en leur défaveur à cet égard, et beaucoup d’entre elles n’ont pas conscience des effets de l’âge sur leur fertilité.

L’âge moyen auquel une femme cherche à tomber enceinte est en constante augmentation. Généralement, lorsque la fertilité atteint son pic, les femmes sont concentrées sur leur carrière ou n’ont pas encore trouvé le bon partenaire, ce qui explique le recul de l’âge.

Les causes ?

Contrairement à l’homme, capable de produire un nouveau lot de sperme tous les 72 jours, une femme possède l’intégralité de ses ovules à la naissance, environ un à deux millions, contenus dans ses ovaires. À la puberté, cette quantité se situe entre 300 000 et 500 000, avant de poursuivre sur cette pente décroissante. Durant les années de menstruation, une femme perd des ovules tous les mois. Beaucoup de femmes pensent perdre un ovule à la fois, mais la réalité se situe plutôt autour de 10 à 20 par mois.

À sa libération par les ovaires durant l’ovulation, un ovule mature dispose d’une fenêtre de 12 à 24 heures pour être fertilisé par un spermatozoïde. Les autres ovules meurent dans un processus appelé apoptose. L’apoptose est un processus de mort cellulaire programmée qui fait partie intégrante de la fonction ovarienne humaine. À l’âge de 37 ans, une femme possède environ 25 000 ovules, et à 50 ans, l’âge moyen de la ménopause, ses ovaires contiennent au plus un millier d’ovules.

Cela fait partie du processus de vieillissement. Avec l’âge, nous prenons des rides, notre métabolisme ralentit et nous perdons des ovules. Et ce n’est pas qu’une question de quantité, la qualité diminue également. De 45 à 50 ans, la plupart des ovules restants dans les ovaires présentent une anomalie chromosomique, et la plupart des ovules présentant ces anomalies ne permettent pas la fertilisation. Si certains sont fertilisés, la majorité ne se développera pas en embryon pouvant s’implanter dans l’utérus. Si certains réussissent à s’implanter, 70 % seront perdus au cours des 11 premières semaines à travers une fausse-couche.

En effet, le nombre d’ovules normaux diminue avec l’âge. En vieillissant, les femmes possèdent un plus grand nombre d’ovules anormaux, et chaque mois, après l’ovulation, la proportion d’ovules anormaux dans les ovaires augmente.

À l’inverse, les hommes ne subissent pas de baisse de la fertilité liée à l’âge : il est vrai que la qualité du sperme se dégrade en vieillissant, mais un homme peut renouveler son sperme tous les deux mois et demi environ. Et il n’y a pas d’âge maximal auquel un homme est incapable de concevoir.

La nature est ainsi faite : en vieillissant, les hommes ont souvent des problèmes d’érection, mais leur fertilité ne faiblit pas vraiment, alors que la libido des femmes a tendance à augmenter, mais leur fertilité diminue.

Facteurs silencieux

En dehors de l’âge, il existe également des facteurs génétiques affectant la vitesse à laquelle les ovules meurent. Certaines femmes voient leur réserve d’ovules se réduire à un rythme plus important que d’autres. Ce phénomène est probablement lié à une sorte de programmation biologique. D’un autre côté, l’utérus ne vieillit pas, – à part les ovaires –, c’est pourquoi la grossesse est possible chez une femme plus âgée grâce au don d’ovule.

Par ailleurs, des facteurs comme l’état de santé ou mode de vie joue également un rôle dans la qualité des ovules, avec l’exposition à certaines toxines environnementales, notamment les pesticides ou les substances contenues dans le plastique, comme le bisphénol A. Plus une femme est âgée, plus le mode de vie et les substances reprotoxiques ont eu le temps d’affecter ses ovules.

Il est recommandé de consommer le contenu d’une bouteille en plastique dans les 24 heures suivant son ouverture. Il est également conseillé d’éviter de boire de l’eau directement au goulot et de se servir d’un verre pour réduire les risques de contamination. Toutefois, une étude menée par une université autrichienne révèle des risques encore plus inquiétants associés à la consommation d’eau dans des bouteilles en plastique.

Les perturbateurs endocriniens – substance ou mélange de substances qui altèrent les fonctions du système endocrinien – jouent un rôle prépondérant dans la hausse des cancers hormono-dépendants (sein, prostate, testicule), dans l’infertilité chez les hommes et les femmes, dans les maladies thyroïdiennes, et dans l’évolution rapide des cas de diabète et/ou d’obésité.

Les femmes enceintes, ou ayant un projet de grossesse, et les enfants sont particulièrement sensibles aux effets néfastes des perturbateurs endocriniens sur la santé, et ceci dès le développement du fœtus, avec notamment un risque plus élevé d’obésité, de diabète de type 2 et d’altération du développement neurologique (par exemple, un QI plus faible, un trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité, un autisme).

Côté mode de vie, le tabagisme est toxique pour les ovules et les endommage prématurément, c’est pourquoi les femmes qui fument atteignent généralement la ménopause plus tôt que les non-fumeuses. Les femmes qui fument beaucoup ou depuis longtemps encourent un risque accru de faible réserve ovarienne, un état dans lequel la qualité et la quantité des ovules d’une femme sont inférieures à la normale pour son âge. Aussi, pour une femme âgée de 21 à 45 ans avec une consommation d’alcool importante, la probabilité de tomber enceinte en l’espace d’un an diminue.

De la même façon, l’obésité peut affecter négativement la fertilité d’une femme. La probabilité de tomber enceinte au cours d’un cycle menstruel diminue avec un indice de masse corporelle (IMC = Poids ‘en kg’ / Taille x Taille ‘en cm’) compris entre 35 et 39, par rapport aux femmes présentant un IMC sain (entre 18,5 et 24) ; pour un IMC compris entre 40 et 44, la probabilité diminue ; les femmes présentant un IMC supérieur à 45 ont enregistré la plus faible probabilité de conception par rapport aux sujets sains. C’est pourquoi le surpoids provoque une réaction inflammatoire qui peut affecter la qualité et l’implantation des ovules.

D’autres facteurs sans lien avec la qualité des ovules peuvent également compromettre la fertilité. Des antécédents de maladies sexuellement transmissibles, comme une chlamydia ou une gonorrhée, peuvent entraîner un blocage des tubes utérins ou infliger des lésions affectant la fertilité de la femme. C’est pourquoi il est primordial d’utiliser des préservatifs ou de limiter le nombre de partenaires.

La fertilité peut également être mise à mal par les troubles hormonaux qui interfèrent avec l’ovulation, comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), une maladie caractérisée par un taux anormalement élevé d’hormones mâles, les androgènes, un surpoids et une résistance à l’insuline. Il en va de même pour l’endométriose, qui désigne la croissance d’un tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Il arrive également que les fibromes, des tumeurs bénignes constituées de tissu musculaire et fibreux, entraînent des problèmes qui augmentent le risque de fausse-couche. Enfin, si une femme a subi une chimiothérapie ou une radiothérapie au niveau du pelvis dans le cadre d’un traitement contre le cancer, ces interventions peuvent affecter les ovaires et les empêcher de libérer des ovules.

« Beaucoup de femmes ne comprennent pas que la fertilité dépend de plusieurs facteurs. En matière de santé ovulatoire, c’est l’âge qui porte le plus grand coup à la fertilité de la femme, c’est pourquoi il est important de planifier sa grossesse avant l’âge de 35 ans. Le temps est un facteur clé.

Si possible, essayer de tomber enceinte avant 35 ans ; sinon, envisager l’autoconservation de ses ovules. Ainsi, la santé de ses ovules sera littéralement congelée dans le temps, pour ainsi bénéficier de son propre don d’ovules à un stade ultérieur. Le processus nécessitera une fécondation in vitro (FIV), c’est-à-dire la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde en laboratoire puis son transfert dans l’utérus. Par ailleurs, si l’âge avancé est là et tomber enceinte s’avère difficile, avoir recours à la FIV sans utiliser un ovule autoconservé sera une solution. Le processus d’autoconservation permet de mettre sur pause l’horloge qui régit sa fertilité.

Mohand Lyazid Chibout (Iris)

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