Les petites et moyennes entreprises (PME) sont le moteur de l’économie du Québec. En 2019, plus de 99% des entreprises de la province sont des PME, offrant 93% des parts d’emplois. La pandémie de la COVID-19 et ses doubles conséquences sanitaires et économiques a paralysé la majorité des PME au Québec et dans le reste du pays, à l’exception des entreprises œuvrant dans les biens et services essentiels.
La reprise graduelle des activités dans la province depuis le mois de mai a permis à ces entreprises de retourner peu ou prou à la normale. Selon une étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (juillet 2020), 62% des PME de la province sont complètement ouvertes, et parmi elles, 26% ont retrouvé leur niveau de vente habituel et 37% utilisent leur capacité de main-d’œuvre normale. Malgré cette reprise, ces PME demeurent dans une situation précaire et risquent la fermeture pour des milliers d’entre elles. Selon la même étude, près de 18 000 PME risquent de fermer définitivement au Québec. Ce risque est plus présent dans les secteurs des arts, des loisirs, de l’hébergement et de la restauration, affirme le vice-président pour le Québec à la FCEI François Vincent. Cependant, avec l’entrée de la province dans la deuxième vague de la pandémie et les nouvelles fermetures d’entreprises dans les zones en alerte maximale (zones rouges), ce risque est, désormais, exacerbé ! La deuxième vague de la COVID-19 serait-elle fatale pour les PME de la province ?
La COVID-19 risque de suffoquer le poumon de l’économie québécoise : quel plan de sauvetage ?
Depuis le début de la crise et afin d’amortir ses effets néfastes sur l’économie, les gouvernements fédéral et provincial ainsi que la Banque du Canada ont pris une panoplie de mesures exceptionnelles dans le cadre de leurs politiques monétaires et budgétaires (allocations directes, subventions salariales, prêts sans intérêts, reports d’impôts…). Ces mesures ont permis de sauver des milliers d’entreprises et des centaines de milliers d’emplois. Toutefois, devant la crise qui se prolonge, il faut appuyer davantage ces PME, qui constituent le poumon de l’économie de la province.
Au Québec, pour appuyer les entreprises visées par un ordre de fermeture, le gouvernement provincial a mis en place le Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) et le Programme d’aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises (PAUPME). Du côté d’Ottawa, le gouvernement fédéral, a lancé la Subvention salariale d’urgence du Canada de 75% (SSUC) et le Compte d’urgence pour les entreprises (prêt de 40 000$).
En ce contexte de pandémie, le passage au numérique peut être salutaire pour les PME québécoises. Selon une étude de l’Université du Québec à Trois-Rivières, plus de 94% des entrepreneurs interrogés ont confirmé avoir changé le mode de fonctionnement de leur entreprise : adoption de télétravail, introduction des technologies digitales, nouveaux modes de production… En effet, les technologies digitales permettent aujourd’hui d’avoir une relation client simple, immédiate et surtout sans contact physique. Et cette crise s’avère une opportunité pour introduire les pratiques du marketing digital (communication en ligne, création du trafic sur les supports numériques, connaissance approfondie du client…) permettant d’améliorer en permanence l’expérience client.
Par ailleurs, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a lancé une compagne #JechoisisPME pour soutenir les PME, en demandant aux Canadiens d’acheter local au lieu de magasiner chez les grands manitous du web. Consommer engagé en cette période de crise peut apporter énormément à l’économie du Québec !
Sofiane Idir