La guerre commerciale menée par l’administration Trump, avec des hausses de tarifs sur les importations chinoises, canadiennes et mexicaines, entraîne une incertitude économique grandissante. Plusieurs études prévoient une récession aux États-Unis et au Canada en 2025, avec un ralentissement de la croissance du PIB, une hausse de l’inflation et des effets négatifs sur l’investissement et l’emploi.

L’économie canadienne en récession, ce que disent les prévisions

Dans son rapport intermédiaire sur les perspectives économiques (mars 2025), L’OCDE a revu à la baisse les prévisions de croissance de l’activité mondiale sur fond d’augmentation des obstacles aux échanges dans plusieurs économies du G20 et d’aggravation des incertitudes qui pèsent sur l’investissement et les dépenses des ménages. La croissance du PIB mondial devrait se modérer et revenir de 3.2% en 2024 à 3.1 % en 2025 et 3% en 2026. C’est le même scénario à la baisse qui est prévu pour le Canada, l’économie du pays devrait croître de seulement 0,7 % en 2025 et 2026, une baisse notable par rapport aux prévisions (2% prévu au départ par l’OCDE).

De son côté, la Banque du Canada exprime des inquiétudes concernant l’inflation. Dans son discours devant le Calgary Economic Development, jeudi 20 mars, le gouverneur Tiff Macklem a souligné la nécessité de contenir les hausses de prix induites par les tarifs douaniers pour maintenir l’inflation proche de l’objectif de 2 %. Dépassant les attentes, le taux d’inflation du Canada a atteint 2,6 % en février. Dans un contexte d’incertitude inhabituelle, intensifiée par une nouvelle série de droits de douane imposés par la Chine, le gouverneur Tiff Macklem a également admis qu’une récession au Canada était envisageable. Face à ces risques, la Banque du Canada devrait réduire son taux directeur, bien que l’inflation limite l’ampleur de cet assouplissement. La Banque du Canada doit annoncer sa prochaine décision sur les taux d’intérêt le 16 avril, et son rapport sur la politique monétaire (avril 2025) doit contenir une série de scénarios sur l’évolution de l’incertitude ayant trait aux droits de douane.

Toujours dans le sillage des tarifs douaniers imposés par les États-Unis, les économistes de Desjardins (Prévisions économiques et financières, mars 2025) revoient à la baisse ses prévisions pour le Canada et anticipent une possible récession dès l’été.

Ce scénario repose sur l’hypothèse que les mesures tarifaires américaines et les ripostes canadiennes seront appliquées comme prévu en 2025, ce qui entrainerait une contraction de la croissance dès l’été. En effet, après un démarrage sur une base solide en 2025, l’économie canadienne devrait progressivement fléchir sous l’effet du ralentissement des exportations, de l’investissement, de l’emploi et de la consommation. Cette situation sera exacerbée par des facteurs internes préexistants, à savoir le ralentissement rapide de la croissance démographique sous l’effet de la baisse drastique de l’immigration et la hausse imminente du nombre de renouvellement hypothécaires à des taux d’intérêt plus élevés.

Le Québec sera plus durement touché que le reste du pays en raison de sa forte exposition aux secteurs visés par les droits de douane américains de 25 %. Desjardins prévoit trois trimestres de contraction économique pour la province avant un retour à la croissance en 2026, à condition d’un assouplissement des barrières commerciales. L’Ontario subira également un impact significatif, tandis que l’Alberta s’en sortira mieux grâce à un taux de taxation réduit (10 %) sur ses exportations pétrolières. 

Sofiane Idir

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