« La Ville de Repentigny est fière d’accueillir, au Centre d’art Diane-Dufresne, madame Hélène Roy qui nous propose une série de photographies qui s’animent et s’incarnent comme le parcours d’une vie avec sa part d’ombre et de lumière. En complément de programme, un groupe d’artistes émergentes saura vous ravir par la force de leurs propos et des thèmes suggérés qui unissent les communautés dans un esprit intergénérationnel en ce mois consacré à l’histoire des Noirs », souligne M. Nicolas Dufour, maire de Repentigny.
Chant des épidermes/L’Ultime pérégrination
Chez Hélène Roy, l’émotion qui se dégage devant ses compositions photographiques vient animer métaphoriquement la superposition des images qui composent chacune de ses oeuvres. L’ombre du silence qui plane dans cette exposition intitulée Chant des épidermes/L’Ultime pérégrination devient une composante majeure qui ouvre vers la profondeur du sens et des sens chez le regardeur. L’artiste a photographié avec sa caméra son ombre projetée au sol, dans la nature, au gré des saisons. Elle crée une fusion du corps, du cœur et de l’esprit par cette démarche créative qui révèle une large part de son intimité en évoquant des archétypes propres à tous les humains. Ces images répétitives, pourtant statiques, s’animent et s’incarnent sous nos yeux comme le parcours d’une vie avec sa part d’ombre et de lumière. L’œuvre d’Hélène Roy transcende le temps et laisse des traces indélébiles chez le regardeur.
Aynalem – L’œil du monde
La ligne directrice choisie pour la sélection des artistes et des œuvres est intimement liée à la représentation de ce que la féminité noire signifie pour les commissaires Dorothy Mombrun et Hilary Etomo Mba : colorée, diverse, visionnaire et abondante. Aynalem est un prénom qui signifie : « l’œil du monde » en amharique, langue éthiopienne. C’est la définition même de l’influence de la femme noire dans la culture populaire actuelle. Cette dernière se veut une femme forte, mais délicate qui sait prendre sa place avec élégance et toujours proche de ses origines. Les artistes présenté(es) dans le cadre de l’exposition Aynalem – L’oeil du monde utilisent des médiums variés tels que : la peinture, la photographie, le textile et la performance pour offrir des perspectives diversifiées qui convergent vers un sujet commun.
Mot des commissaires
« L’exposition Aynalem – L’oeil du monde est un projet qui nous tenait à cœur et que nous souhaitions réaliser dans la ville qui nous a vu mûrir en tant qu’artistes visuelles repentignoises. Nous avions constaté, alors, un manque de représentation de la diversité dans le décor culturel de notre ville et songions à y remédier en nous impliquant davantage. »
Dorothy Mombrun, faisant notamment partie du comité jeunesse Repen Repensé, s’est vue confier, par le Centre d’art Diane-Dufresne, le mandat de commissarier une exposition qui souligne les talents de jeunes artistes femmes, non-binaires et noir(es) en collaboration avec sa partenaire créative de longue date, Hilary Etomo Mba.
Les artistes
Puredomo (Dorothy Mombrun)
Dorothy Mombrun est une directrice artistique, photographe et étudiante en journalisme née à Montréal et résidente de Repentigny depuis 2010. L’artiste d’origine haïtienne aime complimenter ses sujets – très souvent des femmes noires – avec des couleurs vives et des contrastes éclatants d’ombre et de lumière. Cette signature artistique lui vient d’un long cheminement vers l’acceptation de son identité en tant que femme noire dans son environnement. Dorothy Mombrun croit qu’il est important de représenter la féminité noire d’une manière qui élève son peuple et démystifie les images négatives véhiculées par les médias.
Hevedence (Hilary Etomo Mba)
Hilary Etomo Mba, plus connue sous le nom d’Hevedence, est une jeune artiste multidisciplinaire Montréalaise d’origine gabonaise qui crée des œuvres empreintes de poésie avec des cheveux afros capturés par des images colorées. En Afrique noire, tresser est un art ancestral et millénaire que chaque ethnie s’est appropriée. La coiffure, représente l’appartenance à un clan ou à une tribu et révèle le statut social et matrimonial, ainsi qu’un rôle dans la société. Les créations d’Hevedence s’inspirent particulièrement des peuples Bantous : l’un des plus larges groupes linguistiques d’Afrique. Hilary Etomo Mba veut présenter sous toutes les formes d’art les tresses africaines, très peu reconnues pour leur beauté, faisant partie de son patrimoine culturelle.
Teenadult (Kezna Dalz)
Kezna Dalz est une artiste multidisciplinaire engagée dans le milieu artistique montréalais depuis plus de 5 ans. Son art est souvent qualifié comme de néoexpressionnisme pop, de par les traits crus et les couleurs vives de ses peintures et de ses illustrations digitales. Les thèmes récurrents abordés dans son œuvre sont : le féminisme, la lutte contre le racisme, la culture populaire, ainsi que le rapport à la sexualité. Elle traite de sujets parfois difficiles, en les rendant accessibles à l’aide d’un univers doux aux couleurs pastels et aux traits naïfs.
Queen Essie (Esther Calixte-Béa)
Esther Calixte-Béa est une artiste multidisciplinaire, née à Longueuil, d’origine haïtienne et ivoirienne. Activiste pour la cause de la pilosité corporelle, son travail touche des sujets tels que : la beauté, l’identité, l’individualité et la vulnérabilité sous diverses formes souvent inspirées par sa vie personnelle et sa culture. La pratique artistique d’Esther Calixte-Béa se développe à travers divers médiums, soit : la peinture, la photographie, la mode et la poésie. Elle présente un univers plein de couleurs vibrantes, un espace sûr où chacun peut être soi-même. Par son travail, elle remet en question le manque de diversité dans l’industrie de l’art au Québec.
Bliss Mutanda (Mootanda Visuals)
Née en Zambie, Bliss Mutanda est une artiste multidimensionnelle et autodidacte établie à Montréal. Son travail explore le mouvement des humains, des objets, de la vie elle-même. En remettant en question ce concept du mouvement, l’artiste trouve que celui-ci révèle une maladresse intrinsèque, une authenticité qui fait écho à nos propres vulnérabilités. Sa créativité répond directement à son environnement et à son expérience quotidienne. Encadrant souvent des instances qui passent inaperçues, son travail explore un large éventail de documentations, de représentations et de loisirs tout en utilisant la narration comme une langue lui étant propre.