Le sprint de la saison des REER bat son plein et chacun tente du mieux qu’il peut de tirer son épingle du jeu en économisant le plus d’impôt possible. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les institutions offrent une variété de produits destinés à ces fins.

Le REER avec prêt REER

Le temps presse avant la date limite de contribution à un REER et ce ne sont pas tous les contribuables qui disposent d’assez de fonds pour effectuer une contribution importante à la dernière minute. Les institutions financières proposent des prêts REER pour aider les contribuables retardataires ou ne disposant pas d’un montant à très court terme. Si cela peut sembler alléchant pour plusieurs en raison de l’effet de levier et de la possibilité de bénéficier d’un remboursement d’impôt important, force est d’admettre que cette tactique n’est peut-être pas la meilleure pour tous. D’abord, on peut prétendre que celui qui ne dispose pas d’une marge de manœuvre suffisante pour économiser quelques centaines ou milliers de dollars pourrait peut-être ne pas se qualifier pour un prêt REER. Ensuite, il vous faut être capable de rembourser ledit prêt dans un délai maximum de 12 à 18 mois et ce, pour éviter de payer des frais d’intérêt importants qui pourraient dans certains cas, s’avérer plus élevés que votre économie d’impôt.

Si votre revenu s’élève à plus de 42 000 $, votre taux d’imposition marginal est de plus de 30 %. Dans le système d’imposition progressif canadien, il s’agit du taux auquel est imposée la dernière tranche de vos revenus. Or, avec un taux d’imposition de ce niveau, une cotisation de 2 500 $ à un REER ne génère qu’un remboursement d’impôt aux alentours de 1 000 $ duquel vous devrez retrancher les intérêts payés sur le prêt, ce qui, tout compte fait générera un remboursement d’impôt total d’environ 850$. Le prêt REER devient donc moins intéressant.

REER ou CELI pour le contribuable à faible revenu?

Autre cas où le REER s’avère moins intéressant, celui du contribuable à très faible revenu. Prenons l’exemple d’un étudiant qui gagne 10 000$ par année et qui souhaite contribuer à son REER. Or, il faut savoir qu’un revenu annuel de 10 000$ n’est pas imposable et que le contribuable récupérera l’impôt payé lors la production de sa déclaration de revenus. Il est donc inutile de cotiser à un REER alors que son taux d’imposition est très faible et que le REER ne génère aucune économie d’impôt. Plus est, lorsque l’étudiant atteindra l’âge de la retraite, il aura probablement de meilleurs moyens financiers et le retrait qu’il effectuera dans son REER sera alors, imposé. L’étudiant payera alors de l’impôt sur un REER qui ne lui a donné aucune économie d’impôt. Pour les gens à faible revenu, mieux vaut rembourser ses dettes ou mettre de l’argent dans un CELI qui générera des intérêts à l’abri du fisc, mais qui pourra également être retiré sans contraintes en cas de nécessité mais surtout, sans impact fiscal.

Et le REEE dans tout cela?

Le REEE (Régime enregistré d’épargne étude), en dépit de sa ressemblance typographique frappante avec le REER, ne procure aucun avantage fiscal. Il ne donne droit à aucune des déductions fiscales promises par le REER. Il constitue cependant, une avenue intéressante pour les parents à revenu moyen qui souhaitent contribuer au financement des études post-secondaires de leurs enfants puisque le gouvernement fédéral verse une subvention de base de 20 % des cotisations versées dans l’année à tous les REEE pour un bénéficiaire admissible. Le maximum de subvention est de 500 $ (1 000 $, s’il y a des droits inutilisés d’une année précédente), jusqu’à un plafond à vie de 7 200 $. Il s’agit d’un moyen supplémentaire pour assurer un bel avenir à son enfant, mais à oublier pour réduire sa facture fiscale. 

Martine Dallaire, B.A.A.

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