À l’orée de l’année 2019, et suite à nos articles que nous avons consacrés à l’économie canadienne et de la province, nous dressons dans ce papier le portrait des principaux indicateurs socio-économiques permettant d’évaluer succinctement la performance économique du Québec.
Dans notre exercice d’évaluation, nous nous pencherons sur un certain nombre d’agrégats économiques, notamment la croissance, le chômage, l’emploi et l’investissement.
La croissance économique est au rendez-vous
Après l’embellie réalisée en 2017 avec une progression du PIB plus rapide que prévu (3%) et malgré les signes d’essoufflement relevés par certains économistes (Conférence Board du Canada), la croissance économique de la province a continué à progresser durant 2018. En effet, le PIB réel du Québec a augmenté sept fois durant les huit premiers mois de 2018, ce qui amènera à revoir à la hausse la cible de la croissance économique prévue pour cette année (2,3%). D’ailleurs, le PIB du Québec a progressé au rythme annuel de 2,5% pour le premier semestre (Institut de la statistique du Québec). C’est l’industrie des services qui a contribué le plus à la création de cette valeur-ajoutée. La reprise de la production minière a concouru également à cette croissance, qui demeure soutenue par une demande intérieure, notamment les investissements des entreprises. La signature de l’AEUMC a suscité un soulagement dans le milieu des affaires et stimuler davantage les investissements, notamment avec l’amorce de plusieurs projets (réseau express métropolitain, complexe de la Romaine, échangeur Turcot…). La stabilité budgétaire et la réduction de la dette de la province suscitent également la confiance des investisseurs et permettent d’avoir un taux d’emprunt avantageux à long terme pour le Québec.
Le marché de l’emploi et le défi de la pénurie de la main d’œuvre
Au chapitre de l’emploi, après un taux de chômage historique atteint en juin 2017 (6%), le marché de l’emploi au Québec a continué à afficher des statistiques reluisantes en 2018. Le taux de chômage s’établit à 5,2% en octobre 2018, une baisse par rapport au taux moyen enregistré depuis le début de l’année (5,4%). La moyenne de janvier à octobre 2018 indique que l’emploi a augmenté de 1,1% (+45 300) par rapport à la même période de 2017. La hausse de l’emploi a touché le temps plein (+70 500; +2,1 %) alors que le temps partiel a baissé de 25 100, soit 3,1 % (Emploi Québec). Cette création d’emploi soutient la vigueur du marché du travail qui est en hausse sur un an, comme le montre l’indice de l’emploi de l’Institut du Québec (IdQ, octobre 2018). Par rapport à octobre 2017, la population active (personnes âgées de 15 à 64 ans) a baissé de 29 500, soit -0,7%. La baisse de la population active conjuguée à un taux de chômage bas ont entrainé une pénurie de main d’œuvre se manifestant par un nombre de plus en plus élevé de postes vacants. Au deuxième trimestre de 2018, le nombre de postes vacants au Québec s’élevait à 109 600 emplois. Ce chiffre est en hausse depuis plusieurs années et place le Québec en première position au Canada, selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Le Québec, qui subit de plein fouet le phénomène du vieillissement de la population, éprouve un besoin impérieux en main d’œuvre se manifestant particulièrement dans les secteurs du tourisme (hébergement et restauration), du transport et des services administratifs.
Sofiane Idir