Dès le 2 juillet, et jusqu’au 26 août, la Cinémathèque québécoise posera un regard singulier sur l’histoire du cinéma en proposant aux spectateurs le cycle FEMMES, FEMMES. Ainsi, seront présentés plus de 100 films, réalisés par 100 femmes cinéastes qui ont marqué le 7e art.

Depuis Alice Guy, qui réalisait La fée aux choux en 1896, les femmes ont fait l’histoire du cinéma ! Ce cycle propose un parcours montrant la diversité, la richesse et la qualité du cinéma féminin à travers les époques et les continents. On y rencontre des pionnières (Ida Lupino, Anne Claire Poirier) et on y redécouvre des œuvres (celles de Liliana Cavani et de Lina Wertmuller, entre autres). On y voit des comédies, de la science-fiction et de l’horreur autant que du cinéma social et politique. Entre Virginie Despentes et Marguerite Duras, Samira Makhmalbaf et Euzhan Palcy, Valeria Sarmiento et Joyce Wieland, Helma Sanders-Brahms et Lynne Ramsay, FEMMES, FEMMES est l’occasion de prendre la mesure de la place occupée par les réalisatrices à travers plus d’un siècle de cinéma. Monique Simard et Sophie Deraspe, deux femmes engagées, agissent à titre de porte-paroles du cycle.

Un aperçu de la programmation : les dix soirées à ne pas manquer !

Lundi 2 juillet
Le monumental Molière d’Ariane Mnouchkine a marqué une génération de cinéphiles. Les copies 35mm de cette œuvre de 4 heures 35 minutes sont devenues rarissimes et la Cinémathèque québécoise est fière de vous offrir l’occasion de vivre une expérience unique.

Mercredi 4 juillet
Première femme à avoir réalisé un film noir, Ida Lupino est une figure incontournable du cinéma américain. Tourné avec précision et monté avec une efficacité exemplaire, The Hitch-hiker est un classique du genre. Nous sommes fiers de vous présenter ici un nouveau tirage 35mm du film. The Hitch-hiker a été classé sur le registre des œuvres à être conservées par la Library of Congress du National Film Preservation Board, en 1998.

Vendredi 6 juillet
La Martiniquaise Euzhan Palcy est la première femme noire à avoir réalisé un film produit par une major hollywoodienne. C’est dire la force de caractère et le talent de celle qui a été découverte en 1983, lorsque son premier long métrage Rue Cases-Nègres remportait quatre prix à Venise (dont le Lion d’argent et le prix d’interprétation féminine), puis le César du meilleur premier long métrage. LE classique du cinéma antillais !

Samedi 7 juillet
Un programme double exceptionnel avec deux films singuliers ! D’abord Wanda, de Barbara Loden, unique réalisation d’une actrice inoubliable décédée prématurément à 48 ans. Barbara Loden est l’auteure absolue de ce film racontant la dérive d’une femme qui abandonne sa famille et suit un petit voleur sur les routes. Ensuite, l’explosif Baise-moi, de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, œuvre majeure à l’origine d’une vaste controverse concernant la représentation de la sexualité et la définition de la pornographie.

Jeudi 12 juillet
Born in Flames (Nées dans les flammes) est un film de science-fiction féministe réalisé par Lizzie Borden en 1983. Grand prix à Créteil, le film est devenu un classique du cinéma féministe américain, souvent cité parmi les films indépendants américains les plus importants de l’histoire. Fait à noter, Kathryn Bigelow y tient le rôle d’une éditrice. Distribué au Québec par Cinéma Libre, le film avait attiré l’attention de la critique lors de sa sortie. La réalisatrice, Linda Elisabeth Borden, a pris le nom de Lizzie Borden en un geste de rébellion, ce nom référent à une célèbre figure de la culture populaire américaine qui, en 1892, aurait assassiné son père et sa belle-mère à coups de hache…

Dimanche 29 juillet
Ce dimanche est consacré à Virginia Woolf, immense figure de la modernité littéraire. Voici donc deux adaptations de ses romans les plus célèbres : Mrs Dalloway de Marleen Gorris (1997) et Orlando de Sally Potter (1992).

Mardi 14 août
Pour célébrer le 92e anniversaire de la grande réalisatrice italienne Lina Wertmuller, nous vous présentons Love & Anarchy, décapante comédie politique autour d’un complot visant à assassiner Mussolini qui a valu à Giancarlo Giannini le prix d’interprétation masculine à Cannes en 1973.

Lundi 20 août
L’auteure Marie-Claire Blais nous fera l’honneur de sa présence lors de la projection de Le sourd dans la ville, touchante adaptation de son roman signée Mireille Dansereau. Une rare occasion de rencontrer une figure majeure de notre littérature et de discuter avec elle et la réalisatrice des défis posés par l’adaptation.

Jeudi 23 août
Elaine May s’est fait connaître dans les années 1950 grâce au duo comique qu’elle formait avec Mike Nichols (qui allait plus tard réaliser The Graduate). Son premier film en tant que réalisatrice et actrice, A New Leaf (1971), est une « screwball comedy » dans laquelle elle donne la réplique à Walter Matthau. Adoubé par Roger Ebert et Vincent Canby qui y voient l’un des meilleurs films de l’année, le film est resté célèbre pour les dépassements budgétaires qui ont affecté son tournage et pour les désaccords entre Madame May et la Paramount Pictures au sujet du montage. Une comédie légendaire très rarement projetée !

Vendredi 24 août
Le programme Cinéma muet en musique s’ouvre avec un film d’Alice Guy, mais il est surtout destiné à vous faire découvrir deux pionnières de l’époque muette. D’abord l’Américaine Cleo Madison dont la carrière de réalisatrice ne dura qu’une seule année (1916), mais dont la filmographie compte une quinzaine de courts métrages et deux longs métrages. Nous présentons deux de ses courts métrages les plus célèbres, dont Eleanor’s Catch qui est considéré comme étant l’un des premiers films dont le scénario repose sur un retournement final. Enfin, le programme est complété par quatre films de l’intellectuelle afro-américaine Zora Neale Hurston, figure majeure de la littérature de la décennie 1920 qui utilisa le cinéma à des fins anthropologiques.

Tahani Rached : le chant du réel — un cycle complémentaire
La Cinémathèque québécoise présentera également en complément le cycle Tahani Rached : le chant du réel, du 23 au 9 septembre. En présence de la réalisatrice canado-égyptienne, 8 courts et longs métrages documentaires tirés de son œuvre seront projetés dont Les voleurs de job (Québec, 1980, 68 min), La Phonie furieuse (Québec, 1982, 10 min) et Haïti (Québec) (Québec, 1985, 59 min). Cette rétrospective sera aussi l’occasion pour nous de découvrir les trois longs métrages réalisés en Égypte, après son retour en terre natale, dont le troublant Ces filles-là (2006) consacré aux filles de la rue du Caire (séance du 7 septembre, 21 h).

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