Pendant la Première Guerre mondiale (1914-18), le Lieutenant-Colonel canadien George Stephen Cantlie cueillait des fleurs dans les champs et les jardins d’une Europe dévastée par la guerre et les faisait sécher à l’intérieur d’un livre pour les conserver. Chaque jour, il envoyait à la maison, à Montréal, une fleur accompagnée d’une lettre à un de ses enfants, notamment à sa plus jeune fille Celia âgée de seulement un an. Il espérait qu’en grandissant elle puisse garder un souvenir de lui au cas où il ne survivrait pas à cette terrible guerre.
Un siècle s’est écoulé en emportant avec lui toute la mémoire vivante de la Première Guerre mondiale. Or, les lettres et les fleurs de Cantlie ont été préservées et transmises à sa petite-fille, la regrettée Elspeth Angus de Montréal, qui les conserva avec amour dans une petite boîte rouge. C’est ainsi qu’il y a quatre ans, une cinéaste canadienne, Viveka Melki, rencontra pour la première fois Elspeth Angus et, à son grand étonnement, elle lui parla de son passé. Une idée se mit alors à germer dans l’esprit de Melki.
Maintenant, plus de cent ans après la cueillette des fleurs et la fin de cet horrible conflit, le rituel de guerre de Cantlie revit à nouveau grâce à Fleurs D’ARMES – Une exposition d’art itinérante, maintenant présentée au Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, jusqu’au 31 mars 2019.
Conçue par la commissaire Melki et produite par les Jardins de Métis/Reford Gardens à Grand-Métis, Québec, Fleurs D’ARMES est une exposition d’art présentant, comme point de départ, les fleurs centenaires de Cantlie.
À partir de celles-ci, Melki a créé une vision multisensorielle émouvante des effets de la guerre sur tous ceux qui la vivent personnellement. L’exposition offre aux visiteurs une expérience immersive unique centrée sur la profonde conviction de Melki en la résilience de l’esprit humain.
Melki a réinterprété dix fleurs de Cantlie en utilisant la floriographie, une méthode victorienne de communication du sens et de l’émotion par les fleurs, afin de raconter une histoire plus vaste sur la nature humaine dans le paysage de la guerre.
Telle que conçue par Melki, l’exposition comprend dix stations représentant dix de ses convictions fondamentales sur la nature de la guerre. Chaque station présente une fleur différente cueillie par Cantlie et s’appuie sur ses lettres de guerre, exposées publiquement pour la première fois. Des artéfacts de l’époque de la Première Guerre mondiale y sont associés.
Chaque station présente également le portrait d’un Canadien de l’époque de la Grande Guerre qui, à travers son histoire personnelle, illustre l’une des dix convictions fondamentales sur la guerre de la commissaire Melki. Fleurs D’ARMES met ainsi en vedette John McCrae, Georges Vanier, Elsie Reford, Jean Brillant, Talbot Papineau, A.Y. Jackson, Percival Molson, Julia Drummond, Edward Savage et George Stephen Cantlie. Les liens entre ces personnages offrent différentes perspectives sur la contribution du Canada à l’effort de guerre. Tous ces hommes
et ces femmes possédaient de profondes racines dans la ville de Montréal.
Pour chacune des stations, des sculptures de cristal optique créées par l’artiste torontois primé, Mark Raynes Roberts, représentent différents aspects de la nature humaine et des parfums développés par la parfumeuse de Magog, Alexandra Bachand, évoquent des souvenirs personnels.
Les autres membres qui composent l’équipe créative de Fleurs D’ARMES sont Céline Arseneault, botaniste et bibliothécaire pendant plus de trois décennies au Jardin botanique de Montréal, qui a supervisé la conservation et le montage des fragiles fleurs séchées et des lettres centenaires; Normand Dumont, concepteur de l’exposition, qui a transformé la vision créative de Melki en une réalité physique, unique et sensorielle pour les visiteurs de l’exposition; Marie-Claire Saindon, compositrice de la musique de l’exposition et, finalement, Claude Langlois, concepteur du montage sonore.
Le site internet dédié, www.fleursdarmes.ca, complète l’exposition. Il présente le profil des créateurs tout en offrant un accès privilégié aux coulisses du processus de conception.
«Le Château Ramezay est ravi et fier de présenter la remarquable exposition Fleurs D’ARMES à Montréal», a déclaré André Delisle, directeur général et conservateur du Château Ramezay. «Cette exposition connaît déjà un immense succès populaire. Elle a touché et ému des dizaines de milliers de visiteurs lors des quatre premiers arrêts de sa tournée au Canada et en France. À présent, elle atteint sa destination finale, à Montréal ; c’est en quelque sorte un «retour à la maison». Fleurs D’ARMES est un bijou d’exposition et un exemple imaginatif et novateur du pouvoir de l’art d’enrichir et de transformer notre compréhension et notre expérience de l’histoire de manière inattendue.»
Cette exposition est présentée au Château Ramezay du 24 octobre 2018 au 31 mars 2019. Il s’agit de la destination finale, sur cinq arrêts, d’une tournée qui a débuté en juin 2017 aux Jardins de Métis/Reford Gardens à Grand-Métis, qui s’est ensuite rendue au Musée canadien de la Guerre à Ottawa, au Musée de la Maison Campbell à Toronto et au Centre d’éducation des visiteurs du Mémorial national du Canada à Vimy, en France.
FLEURS D’ARMES : Une exposition d’art itinérante est produite par Les Jardins de Métis/Reford Gardens et a été rendue possible grâce à une subvention du Programme d’appui aux musées du ministère du Patrimoine canadien et à un soutien du 78e régiment des Fraser Highlanders, de la Fondation Drummond, de la Fondation Hay, de la Fondation Jackman, du Conseil des femmes de Montréal, de la Fondation Molson, de la Société St-Andrew de Montréal, de la Fondation WCPD, de la Fondation de la famille Zeller et de plusieurs donateurs individuels.