Gus Englehorn partage « Thyme » le premier aperçu de son nouveau disque « The Hornbook » à paraître le 31 janvier 2025 via Secret City Record.

« Thyme » est une pièce de post-punk fébrile et nerveuse « Cette chanson parle de quelqu’un qui voyage dans le temps jusqu’à la foire de Scarborough », explique Gus. « Une chanson sur la nostalgie du passé. J’ai toujours rêvé de vivre à l’époque médiévale et la foire de Scarborough est au premier rang de la liste d’endroits où je voyagerais dans le temps si j’en avais l’occasion. C’est la première fois que j’intègre la poésie de quelqu’un d’autre dans mon écriture (cf la ballade anglaise traditionnelle « Scarborough  Fair »). Le sentiment de collaborer avec un poète inconnu qui a vécu il y a 400 ans a été une expérience merveilleuse et mystique. »

Deux ans après la parution de son disque encensé par la critique « Dungeon Master », l’ancien snowboarder professionnel transformé en prophète psych-pop nomade Gus Englehorn est ravi d’annoncer la parution de son tout nouvel album « The Hornbook » le 31 janvier prochain. Coréalisé par Mark Lawson (Arcade Fire, Timber Timbre, Colin Stetson) et mixé par Paul Leary du mythique groupe noise-rock Butthole Surfers, « The Hornbook » transmute magiquement toute l’histoire du rock’n’roll du 20e siècle — les classiques des années 1950, le rock garage des années 1960, la flamboyance glam des années 1970, la transgression indie des années 1980, les curiosités lo-fi des années 1990 — en une transmission extraterrestre en provenance du futur. Le disque sera disponible en format CD et vinyle.

Si vous portiez attention durant les cours d’histoire au secondaire, vous vous souvenez peut-être qu’un abécédaire (hornbook) est un outil d’enseignement pour les enfants datant du 15e siècle, prenant la forme d’une tablette de bois où étaient gravés l’alphabet, les chiffres et souvent un verset de la Bible. (Imaginez une version bêta de l’application de notes de votre iPhone.) « Quand j’écrivais ces chansons, j’avais l’impression de rédiger un livre pour enfants — chaque chanson racontait une petite histoire », indique Englehorn à propos du concept du titre. « Mais j’avais aussi l’impression que c’était un cryptogramme pour le monde entier. »

The Hornbook a été en grande partie composé sur l’île de Maui, puis il a été enregistré à Montréal avec le réalisateur Mark Lawson, dont le CV inclut un des disques préférés d’Englehorn : Who Will Cut Our Hair When We’re Gone? (2003), le premier album glorieusement déglingué des héros montréalais The Unicorns. Après avoir complété les premières séances d’enregistrement, Englehorn et Lawson ont d’ailleurs peaufiné le tout au studio du batteur des Unicorns, Jamie Thompson, qui a contribué à certaines sonorités. « The Unicorns a été une immense influence », confie Englehorn, et en effet, on peut entendre une sensibilité enfantine similaire sur The Hornbook, des jeux de mots à la Dr. Seuss à l’enthousiasme espiègle dans sa voix lorsqu’il chante, en passant par son approche expérimentale ludique avec sa partenaire musicale (et matrimoniale), la batteuse Estée Preda.

L’adjectif « enfantin » est souvent utilisé comme un synonyme de « insouciant », « enjoué » et « ludique », mais The Hornbook nous rappelle ce que c’est vraiment d’être un enfant, lorsqu’on observe le monde avec un mélange d’émerveillement et de confusion, qu’on commence à comprendre que l’existence ne se résume pas aux chiots et aux ballons, et qu’on réalise que le mal n’est pas qu’une invention des contes. « C’est la zone où je m’attarde beaucoup : entre l’innocence et la perte de l’innocence », précise Englehorn.

Ni un commentaire sur l’état de notre planète, ni une distraction pure et simple, The Hornbook se consacre davantage à analyser la vie à travers un dispositif de réalité augmentée, intégrant des références concrètes à une fresque fantasmagorique. Bien que The Hornbook soit tributaire de l’esthétique acide des Butthole Surfers et de leurs compatriotes d’Austin comme Roky Erickson et Daniel Johnston, l’album reflète également l’évolution constante d’Englehorn en tant qu’auteur-compositeur et artisan. Lorsqu’on dit que les chansons de Gus Englehorn sont « enfantines », on veut dire qu’elles sont littéralement des enfants — elles grandissent et se développent de façons imprévisibles même par leur créateur, étant dotées de leur propre libre arbitre. Mais à travers ces transformations tumultueuses, de nouvelles manières de voir le monde se révèlent et la naïveté est remplacée par la sagesse. Conséquemment, The Hornbook de Gus Englehorn n’est pas si différent de son prédécesseur éducatif du 15e siècle — c’est un outil pour affiner son intelligence et évoluer spirituellement; avec plus de reverb, cela dit.

Le tableau reproduit sur la pochette de « The Hornbook » est une œuvre de l’artiste allemande Angela Dalinger. « Nous admirons le travail d’Angela Dalinger depuis longtemps, avec ces scènes comme une foule de gens qui explose hors d’un volcan et des personnages qui transforment la merde en or avec le pouvoir de leur imagination », raconte Gus. « Cette jolie scène dépeignant une femme couchée dans un étang, évoquant “Ophelia” de l’artiste britannique Sir John Everett Millais, correspondait exactement à comment j’imaginais une des histoires de l’album dans ma tête. Alors, j’étais convaincu ».

À PROPOS DE GUS ENGLEHORN
Alors que son parcours sur Terre l’a fait passer de son Alaska natal au Québec en passant par l’Utah et Hawaï, jusqu’à son lieu de résidence actuel (pour les cinq prochaines minutes au moins) à Portland, Gus Englehorn est d’abord et avant tout un citoyen de la planète Gus, un univers étrange créé par un big bang entre la beauté sereine et le chaos apocalyptique, peuplé de héros folkloriques, de personnages inquiétants et d’insectes surdimensionnés. Un auteur-compositeur-interprète indie rock encensé par la critique, il a consacré une grande partie de sa vie à être un snowboarder professionnel, mais il a toujours rêvé d’écrire des chansons. Accompagné par son épouse Estée Preda, sa collaboratrice clé avec qui il produit ses albums et crée ses vidéoclips, son approche est viscérale, subconsciente et, comme lorsqu’il faisait du snowboard, il prend des risques et ne fait pas de compromis.

Lorsqu’il a finalement émergé — lançant d’abord Death & Transfiguration en 2020 — il a déniché un son à la fois sombre et réjouissant, démentiel et nuancé, le tout propulsé par une guitare frénétique. Dungeon Master, le premier album d’Englehorn sur étiquette Secret City Records, est une œuvre marginale — un mariage ludique entre l’isolation, l’aliénation et un léger TOC. L’album a reçu des critiques élogieuses : « Ça procure une sensation étrange », s’est enthousiasmé le réputé critique Anthony Fantano de The Needle Drop, tandis que le magazine américain Under the Radar déclarait que l’opus était « une fascinante dose d’indie rock marginal, misant sur la voix glapissante d’Englehorn, son écriture joyeusement déjantée et ses mélodies fulgurantes. Un disque […] formidablement bizarre. » L’artiste a performé à SXSW (États-Unis), The Great Escape (Royaume-Uni), Reeperbahn (Allemagne), Festival MaMA (France), M pour Montréal (Canada), et dans plusieurs autres événements majeurs au cours des dernières années.

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