La 21e édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) débute dès demain, jeudi 8 novembre, par la présentation en première québécoise du film Le rêve de Walaa (What Walaa Wants), en présence de la cinéaste canadienne Christy Garland. Ce portrait inoubliable d’une jeune Palestinienne au caractère indomptable sera présenté à 19h à l’Auditorium des diplômés de la SGWU (H-110) de l’Université Concordia.
La projection sera suivie de la soirée d’ouverture, présentée en collaboration avec Blue Skies Turn Black, dès 21h30 au Quartier général des RIDM, situé à la Cinémathèque québécoise (335, boul. de Maisonneuve E). Les festivaliers pourront y célébrer le lancement du grand rendez-vous documentaire de l’année avec des artistes électroniques de la nouvelle génération tels que Pelada, Jerico, Anthony Carle et la DJ Nana Zen.
Une seconde projection publique de Le rêve de Walaa, suivie d’une discussion avec Christy Garland, est prévue le vendredi 9 novembre à 18h au Cinéma du Parc.
En plus des présentations de nombreuses premières de films québécois et canadiens très attendus tels que Premières armes (Jean-François Caissy), Xalko (Sami Mermer et Hind Benchekroun), Ma guerre (Julien Fréchette), Impetus (Jennifer Alleyn) et Rêveuses de villes (Joseph Hillel), de même que des découvertes indispensables telles que 20-22 Omega (Thierry Loa), Soleils noirs (Julien Elie) ou encore My Dearest Sister (Kyoka Tsukamoto), voici quelques oeuvres à ne pas manquer dans les premiers jours du festival.
Deux grands noms du cinéma français
Les nouveaux films de Claire Simon (Les bureaux de Dieu, Le concours) et Nicolas Philibert (Être et avoir, Nénette) portent tous deux sur le quotidien, les espoirs et les inquiétudes de jeunes étudiants. Dans Premières solitudes, Claire Simon suit avec beaucoup de sensibilité des jeunes d’une école secondaire de la banlieue parisienne. Dans De chaque instant, Nicolas Philibert nous fait vivre de l’intérieur la vie d’un institut de formation en soins infirmiers.
Les États-Unis sous la loupe
Les premiers jours du festival seront également marqués par la présentation de quatre films américains majeurs qui questionnent les tensions mais aussi les progrès sociaux, à travers de magnifiques portraits de communautés. À noter que tous ces cinéastes seront présents au festival.
Dans Hale County, This Morning, This Evening, RaMell Ross propose un film aussi lyrique que poétique sur une communauté afro-américaine d’Alabama. En collaboration avec les résidents d’une petite ville de l’Arizona, Robert Greene fait preuve d’une approche tout aussi originale, entre documentaire et reconstitution, pour évoquer l’une des pages les plus sombres de l’histoire américaine dans Bisbee’17. En Arkansas, Michael Palmieri et Donal Mosher découvrent une ville dans laquelle drag shows et représentation théâtrale de la Passion du Christ cohabitent dans une inspirante harmonie durement gagnée dans The Gospel of Eureka. Enfin, Irene Lusztig propose, avec Yours in Sisterhood, de réfléchir à la deuxième vague féministe à travers une oeuvre performative et participative qui utilise des lettres envoyées dans les années 1970 au magazine féministe Ms.
La démocratie en question
Plus que jamais, le concept même de démocratie semble fragilisé et attaqué de toutes parts. Or, Maria Augusta Ramos et Kazuhiro Soda, les deux cinéastes auxquels le festival consacre des rétrospectives cette année, ont exploré avec acuité les bases fragiles des systèmes politiques brésiliens et japonais dans un grand nombre de leurs films. Afin d’introduire leurs démarches, ils donneront tous deux des leçons de cinéma gratuites les 10 et 11 novembre. À ne pas manquer également : la présentation de The Trial de Maria Augusta Ramos, qui démontre sans équivoque la perversion du système judiciaire et politique brésilien qui a permis la destitution de Dilma Rousseff ; ainsi que Campaign et Campaign 2, deux films dans lesquels Kazuhiro Soda décrit dans le moindre détail l’absurdité tristement drôle des campagnes municipales japonaises.
L’(im)possibilité de démocratie est également au coeur de Kinshasa Makambo, dernier film coup de poing du cinéaste congolais Dieudo Hamadi (Maman Colonelle) sur la jeunesse militante en RDC. À noter que le cinéaste sera présent pour la première fois au festival.
Afin de compléter une réflexion indispensable sur l’état de nos sociétés, il ne faut pas rater What is Democracy?, film-essai ample d’Astra Taylor, ainsi qu’une table ronde sur le concept même de démocratie le 17 novembre prochain à 13h.
Navigations assistées
En collaboration avec le Labdoc de l’UQAM, tous les projets interactifs présentés dans la salle UXdoc bénéficieront de navigations assistées en présence des artistes. Ces navigations auront lieu tous les soirs à 20h dans la salle UXdoc.