La 24e édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) commence demain mercredi 10 novembre. Le festival se déroulera en salle jusqu’au 21 novembre, et en ligne du 14 au 25 novembre sur la plateforme enligne.ridm.ca, accessible partout au Canada.
Soirée d’ouverture
Les festivités débuteront avec la projection de Futura de Pietro Marcello, Alice Rohrwacher et Francesco Munzi le mercredi 10 novembre à 19 h au Cinéma Cineplex Odeon Quartier Latin (sur invitation seulement). Présenté en collaboration avec l’Institut Italien de Culture de Montréal, Futura capte l’esprit d’un temps perturbé, notamment par une pandémie mondiale qui incite à réfléchir à la suite. Il sera précédé du court métrage québécois Des voisins dans ma cour réalisé par Eli Jean Tahchi, qui s’intéresse à la frontière physique entre le quartier Parc-Extension et la ville de Mont-Royal, une cicatrice qui accentue la dichotomie entre deux communautés voisines.
Visite de Vitaly Mansky à Montréal
Le cinéaste et producteur Vitaly Mansky sera de passage à Montréal du 15 au 19 novembre à l’occasion d’une rétrospective présentant sept de ses films. Il sera présent aux séances de Close Relations, Pipeline, Putin’s Witnesses, Under the Sun et de sa plus récente oeuvre, Gorbachev. Heaven, pour des discussions avec le public à la suite des projections. Les festivalier•ère•s pourront aussi profiter d’une classe de maître en présence du cinéaste, offerte gratuitement (sur réservation) le mercredi 17 novembre à 17 h à la Cinémathèque québécoise.
Films québécois en présence des cinéastes
Cette première semaine du festival donnera l’occasion de voir des films québécois attendus. Les cinéastes de ces films seront présent•e•s pour une discussion avec le public après les projections.
Le jeudi 11 novembre, les festivalier•ère•s pourront découvrir Cher Jackie de Henri Pardo, une lettre cinématographique destinée à Jackie Robinson, qui dresse un parallèle éloquent entre les époques afin de mieux démontrer l’existence du racisme et des inégalités raciales. The Gig is Up de Shannon Walsh examine les mensonges de ce que l’on nomme souvent erronément « l’économie collaborative ».
Le vendredi 12 novembre laissera place aux films Sous le silence et la terre, premier long métrage de Gisela Restrepo, où elle embarque dans un voyage en Colombie, pays d’origine de ses parents, à la recherche des vestiges physiques de sa tante combattante de la lutte armée. Seuls de Paul Tom capte les différents récits de trois personnes qui ont fui leur pays d’origine sans leurs parents, alors qu’ils et elle étaient enfants, pour demander le statut de réfugié au Canada. Le réalisateur et les protagonistes du film seront sur place pour une rencontre avec le public. Cette projection-discussion est présentée par Télé-Québec.
Trois films québécois sont à voir le samedi 13 novembre : Pier-Luc Latulippe et Martin Fournier renouvellent leur capacité à traiter de sujets délicats et à faire émerger la lumière là où la réalité est parfois sombre dans Dehors Serge Dehors; Au-delà des hautes vallées de Maxime Lacoste-Lebuis et Maude Plante-Husaruk suit une jeune mère qui espère améliorer son sort en participant à une expédition traditionnelle dans les montagnes himalayennes pour y cueillir un champignon valant plus cher que l’or; et Ressources, un film sobre et attentif qui laisse la parole à des demandeur•euse•s d’asile, main-d’œuvre essentielle de la chaîne alimentaire qui nourrit notre territoire.
Le dimanche 14 novembre, Yasmine Mathurin propose One of Ours, un documentaire qui s’intéresse à un jeune homme, adopté en Haïti par un couple de Calgary, qui questionne son identité alors que son statut d’Autochtone transmis par son père adoptif est révoqué par les autorités du tournoi de basketball All Native.
Films internationaux à ne pas manquer
Les RIDM sont heureuses de présenter le meilleur du documentaire de l’international. À voir le jeudi 11 novembre, Zuhur’s Daughter de Laurentia Genske et Robin Humboldt observe Lohan et Samar, qui ont échappé à la guerre en Syrie et vivent désormais en Allemagne avec leur famille, alors qu’elles se réjouissent d’une nouvelle liberté qui leur permet de s’exprimer en tant que jeunes femmes trans. Le vendredi 12 novembre, Juste un mouvement de Vincent Meessen revisite avec beaucoup d’originalité l’histoire du regretté Omar Blondin Diop, militant marxiste sénégalais également connu pour avoir « joué » son propre rôle dans le film La Chinoise de Jean-Luc Godard.
Quatre années après avoir remporté le Prix du public aux RIDM avec son puissant documentaire Ouvrir la voix, Amandine Gay revient au festival pour proposer Une histoire à soi, une réflexion sur l’adoption à l’international guidée par cinq témoignages qui s’entrecroisent. La cinéaste et le producteur Enrico Bartolucci seront sur place pour une discussion avec le public le samedi 13 novembre.
Également suivi d’une discussion en présence du cinéaste, La Colline de Julien Chauzit met en scène l’éveil d’une conscience écologique de quatre jeunes, dans un premier long métrage hybride. Le film sera présenté le dimanche 14 novembre. À la même date sera présenté Little Palestine, journal d’un siège réalisé par Abdallah Al-Khatib, documentaire d’une rare puissance dans lequel le cinéaste et militant palestinien braque sa caméra sur le sort de la population palestinienne vivant dans le camp de réfugié•e•s de Yarmouk entre 2011 et 2015, témoignant du siège brutal imposé par le régime syrien.
La soirée de la relève est de retour
La soirée de la relève, présentée par Radio-Canada, est de retour pour une 7e année. Les films sélectionnés de cinéastes émergent•e•s seront présentés le dimanche 14 novembre à 19 h au Cinéma du Musée. On pourra y voir 5:1 de Sara Ben-Saud, un court métrage personnel à la portée universelle qui explore la dynamique d’une famille pendant la pandémie; Casting Nelly de Jérémie Picard, qui rend hommage à Nelly Arcand en donnant la parole à des actrices qui auditionnent pour jouer son rôle; L’Innu du futur de Stéphane Nepton, film très poétique dans lequel il déambule dans les rues de Montréal, la tête pleine d’un territoire lointain qui porte pourtant ses racines; Sœurs de Julia Zahar, une oeuvre intime touchante qui explore le pouvoir libérateur de la création; Le Vendeur de Broadway de Simon Larochelle, qui trace le portrait d’un charismatique vendeur de sapins de Noël québécois installé à Manhattan; et Le vent du sud réalisé par Aucéane Roux, qui examine la surprenante transformation d’un village francophone situé dans le nord de l’Ontario.
L’inis : 25 ans de documentaires
Pour célébrer son 25e anniversaire, L’inis propose une soirée de projection comprenant quelques-uns de ses meilleurs documentaires. L’événement aura lieu le jeudi 11 novembre à 19 h à la Cinémathèque québécoise, et sera suivi d’une discussion en présence de cinéastes de L’inis pour échanger sur leurs films, sur leurs histoires et sur le documentaire d’hier à aujourd’hui. Seront présentés L’absence qu’il reste (Tobie Fraser), Chevette 83 (Luis Oliva), Des insectes et des hommes (Helgi Piccinin), Fissure (Eli Jean Tahchi), Floyd (Pierre-Yves Beaulieu), Jo (Carmen Rachiteanu), Le poids de la ressemblance (Marie-Claude Fournier) et Salomé & Joseph (Laurence Dompierre-Major).