Un plan de croissance entrepreneurial touche non seulement la croissance interne d’une entreprise mais aussi la croissance projetée lors d’une acquisition.
Les acquisitions sont désormais une source privilégiée de développement des affaires et se retrouvent sous plusieurs formes parmi lesquelles on retrouve l’achat d’un concurrent ou d’une franchise, l’acquisition d’une entreprise en difficulté, la fabrication de nouveaux produits, le rachat de l’entreprise par ses gestionnaires, l’achat d’un fournisseur les acquisitions stratégiques ou d’immobilisations, la fusion avec une autre entreprise et parfois même, la vente de son entreprise. Il sera ici, question de l’achat d’une entreprise concurrente.
Acheter son compétiteur
Débutons d’abord par l’achat d’un concurrent puisque la question mérite d’être posée. Parmi les avantages d’acheter un concurrent, on retrouve le fait qu’il œuvre dans le même domaine d’activités. Il s’agit donc pour l’acquéreur d’un avantage indéniable puisqu’il connaît bien le secteur d’activités. De plus, l’élimination d’un concurrent sur le marché permet de mieux consolider votre position sur ledit marché puisque la compétition sera d’autant diminuée. L’acquisition d’un concurrent permet aussi de regrouper les frais fixes et d’accroître les opportunités sur le marché grâce à la diversification des gammes de produits et/ou la complémentarité de ceux-ci. Parmi les autres avantages de l’achat d’un compétiteur, mentionnons l’acquisition de brevet et procédés de fabrication dans le cas d’une entreprise œuvrant dans le domaine de la recherche ou de la fabrication, par exemple. Finalement, elle comporte un avantage indéniable : l’expertise et la compétence de son personnel.
La résistance au changement : un obstacle à ne pas négliger
Quant aux différences culturelles entre les deux entreprises, elles entraînent souvent des difficultés que les acquéreurs sous-estiment. Ceci ce manifeste particulièrement dans l’intégration des équipes puisqu’il peut exister des jeux de pouvoir au sein des différentes entités (et non contrairement à l’adage, tout le monde n’est pas beau, ni gentil). Cette difficulté qui peut sembler anodine de prime abord, mérite d’être examinée car le personnel de l’entreprise acquise peut être résistant au changement tout comme il peut avoir peur d’être licencié ou de perdre ses responsabilités ou au contraire se sentir en état de supériorité car on a acheté leur expertise, ou penser à tort ou à raison, qu’il héritera de responsabilités plus importantes ou d’une promotion. Quant aux employés de l’entreprise qui achète l’autre, ils peuvent ressentir les mêmes émotions que leurs confrères de l’entreprise acquise. Cette difficulté se résout toutefois, par une bonne stratégie d’intégration des équipes. Il importe donc de bien définir la démarche dans laquelle s’inscrit l’acquisition de l’entreprise concurrente ainsi que le projet à long terme. Il sera alors beaucoup plus simple de convaincre votre personnel actuel et futur de même que vos collaborateurs si les personnes touchées comprennent bien vos orientations. Vous diminuerez alors la résistance au changement.
Les clauses de non concurrence et la législation applicable en la matière
En faisant l’acquisition d’un concurrent, assurez-vous de ne pas contrevenir aux lois qui régissent la concurrence de même qu’aux clauses de non concurrence dans le secteur convoité, faute de quoi, votre acquisition pourrait vous coûter beaucoup plus cher que prévu. En effet, vous pourriez être exposé à de fortes amendes et dans certains cas, pourriez être contraint d’abandonner l’exploitation de l’entreprise convoitée. Ceci pourrait transformer vos espoirs d’expansion en désastre financier.
Les clauses de non-concurrence touchent non seulement l’entreprise mais aussi les associés avec lesquels vous souhaitez vous adjoindre lors de votre acquisition. La plupart des contrats de travail des cadres supérieurs contiennent une telle clause. S’il s’agit d’une clause tout à fait légale, il n’en demeure pas moins qu’elle s’avère très difficile à faire respecter. L’ex-employeur de vote associé devra prouver que ses agissements lui causent préjudice. De plus, pour pouvoir exécuter cette clause, la propriété intellectuelle et autres droits d’exclusivité doivent avoir fait l’objet due violation quelconque. Malgré les difficultés à faire appliquer une telle clause, il est tout de même recommandé de l’intégrer à votre contrat d’association en raison de son effet dissuasif. Ceci vous permet d’éviter que la rupture de votre association vous mette dans l’embarras dans l’éventualité où un associé déciderait de vous faire concurrence à son départ puisque vous pourriez ainsi perdre une importante part de marché.
Autres points à prendre en considération avant d’acquérir une entreprise existante
Validez si l’acquisition projetée peut faire partie d’un système de complémentarité par rapport à votre entreprise actuelle. La complémentarité touche plusieurs aspects des affaires. Il peut s’agir de complémentarité au niveau géographique, de marchés et de technologie, entre autres. Ceci est un aspect fort important puisque la complémentarité permet à l’entreprise d’accroître ses parts de marché, ce qui constitue une donnée non négligeable si l’on souhaite faire fructifier ses avoirs commerciaux.
Évaluez également le personnel de l’entreprise projetée en consultant leurs curriculum vitae afin de vous faire une tête sur leur formation et expérience. Ceci vous permettra de visualiser leur potentiel afin de voir si des mises à pied sont à prévoir ou si de nouvelles acquisitions de personnel s’avèrent nécessaires.
Martine Dallaire, B.A.A.