Le 31 juillet dernier, les Canadiennes et leurs supporters ont ressenti le coup de sifflet final comme un coup de massue. Malgré leur ambition et leur talent, les joueuses en rouge et noir ont été éjectées de la compétition en phase de groupes face à l’Australie. Pourquoi cette élimination précoce ? La pression, les conflits salariaux avec leur fédération, ou simple supériorité de l’Australie ? Cette terrible défaite a soulevé des questions sur la trajectoire de l’équipe et semé des doutes sur son avenir.
Les championnes olympiques dans le “Groupe de la Mort”
Les Canadiennes, championnes olympiques en titre, possédaient l’une des unités défensives les plus solides du tournoi et se présentaient comme un redoutable prétendant. Le célèbre trophée en poche, elles comptaient poursuivre sur leur lancée. Composée de Christine Sinclair, capitaine emblématique qui participait à sa sixième Coupe du monde, de Kadeisha Buchanan, nommée trois fois Joueuse canadienne de l’année, et de Jessie Fleming, Meilleure joueuse du Canada en 2021 et 2022, l’équipe était un savant mélange de joueuses expérimentées et plus novices, prêtes à en découdre.
Mais le tirage au sort ne les a pas favorisées. Surnommé le groupe de la mort, le groupe B incluait l’Irlande, le Nigéria, l’équipe féminine la plus forte d’Afrique, et l’Australie. Après un nul 0-0 contre le Nigéria, les Canadiennes ont battu l’Irlande 2-1 avant de se faire avaler toutes crues par les Australiennes (0-4), qui ont su rebondir de leur défaite contre le Nigeria et ainsi se qualifier pour les huitièmes de finale.
A l’issue du match, la coach Bev Priestman a salué la performance des Matildas et résumé : «Le football est parfois cruel«. Et ce ne sont pas les parieurs sportifs, qui scrutent la cote foot pour façonner leurs prédictions à l’aube d’un match, qui la contrediront !
Un défaite qui soulève des questions
En effet, l’équipe a connu une année compliquée et les footballeuses canadiennes ont fait la grève pour protester contre les disparités salariales et le manque de soutien financier de la part de Canada Soccer. Les inégalités financières entre l’équipe féminine et masculine ont jeté une ombre sur leur parcours, les forçant à jongler entre les exigences du jeu et les négociations en cours.
De plus, il n’existe pas encore de championnat national de football féminin au Canada, ce qui fait fuir les joueuses talentueuses à l’étranger. Le faible nombre d’heures d’entraînement est également un problème régulièrement pointé du doigt, ainsi que la qualité de l’encadrement, car les coachs de haut niveau sont difficiles à trouver au Canada. «Si les ressources ne sont pas là, nous allons continuer à prendre du retard. Si [cette défaite] n’est pas un signal d’alarme, je ne sais pas ce que c’est.” a déploré Sinclair.
Un avenir porteur d’espoir
Malgré la douleur de la défaite, l’équipe nationale féminine de football du Canada regarde vers l’avenir avec résolution. Joueuses et encadreurs sont déterminés à tirer des enseignements de cette expérience douloureuse, à renaître de leurs cendres et à préparer une renaissance triomphante.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 se dessinent à l’horizon, offrant une opportunité précieuse pour une rédemption éclatante. Jessie Fleming, a exprimé à CBC news l’espoir d’un avenir meilleur : «Nous devons rebondir et nous préparer pour Paris. C’est notre prochain objectif.» Le prochain match de qualification olympique contre la Jamaïque (43e) se tiendra à la fin du mois de septembre.
Ainsi, la sortie prématurée de l’équipe canadienne de la Coupe du Monde suscite des interrogations, mais elle incarne également l’espoir d’une résurgence triomphale. Cette expérience éprouvante servira de catalyseur pour un engagement renouvelé envers l’excellence. Joueuses, coachs et supporters sont unis dans une quête commune pour façonner un avenir éclatant pour le football féminin au Canada. La défaite, bien qu’amère, peut servir de pierre angulaire pour ériger une équipe encore plus forte, prête à affronter les défis futurs avec courage et détermination.
