Depuis la conception vitaliste de l’«économie animale» en biologie et le travail spécifiquement philosophique de Sigmund Freud, l’«économie psychique» désigne les tensions qui s’observent entre l’affirmation pulsionnelle et les impératifs sociaux, moraux et anthropologiques qui s’interposent pour la censurer. Or, les structures sociales qui, jusqu’à il y a peu, assuraient encore l’organisation de la personne et le refoulement des pulsions ont disparu.

Nous sommes désormais contraints de trouver en nous-mêmes d’autres modalités d’organisation, et l’ancienne personnalité qui se sentait perpétuellement en dette envers la société a cédé la place à un individu qui tend à croire que tout lui est dû. Alain Deneault décrit cette évolution de l’économie psychique qui, bien qu’étrangère aux sciences économiques, a été récupérée par ces dernières et par leurs domaines régionaux que sont le marketing et le management.

Ce quatrième opuscule du feuilleton «Les économies» se termine par une «césure» dans laquelle l’auteur répond à quelques détracteurs vivant mal le sort que son travail fait subir aux «économistes» et à ceux qui les suivent.

Alain Deneault, docteur en philosophie de l’Université Paris-VIII, est notamment l’auteur de Noir Canada (Écosociété 2008), Paradis sous terre (Écosociété / Rue de l’Échiquier 2012), «Gouvernance» (Lux 2013), Paradis fiscaux. La filière canadienne (Écosociété 2014) et Bande de colons (Lux 2020). Il enseigne la philosophie et la sociologie au campus de Shippagan de l’Université de Moncton.

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