Les coronavirus SRAS-CoV, SARS-CoV-2, et le MERS-CoV se transmettent non seulement de l’animal à l’homme mais aussi d’homme à homme. En ce qui concerne la maladie Covid-19 (anciennement appelée 2019-nCoV) due au SARS-CoV-2, celle-ci se transmet par les postillons (gouttelettes de salive) projetés en toussant ou en éternuant. Il faut donc des contacts étroits et prolongés pour la transmettre, ou avoir eu un contact à moins de 1 mètre du malade, en l’absence de mesures de protections efficaces. Le virus est présent aussi dans les selles, ce qui multiplie les possibilités d’infection des autres personnes.
Les deux modes de contamination donc connus sont l’inhalation de gouttelettes d’eau émises par la toux des malades (voire salive), et la transmission par contact. Le contact peut être direct, entre un malade et un sujet sain, ou indirect, pas l’intermédiaire d’un objet contaminé (infecté) : poignée de porte, stylo, monnaie, carte de crédit, barre de métro, denrée alimentaire, clavier, souris de l’ordinateur, poussette de marché (caddie de courses), vêtements, etc. Le virus peut survivre plusieurs heures sur un objet, et il survit d’autant plus longtemps que l’air ou le support sont humides. Le port de gants en cuir n’a donc pas de sens. Le port de gants jetables n’est pas simple et ne s’impose pas en dehors des équipes soignantes. La méthode de protection la plus pertinente repose donc sur la désinfection régulière des mains, et notamment après contact avec une personne ou un objet potentiellement contaminé.
Une récente étude américaine publiée mardi 17 mars dans le New England Journal of Medecine, atteste que le virus SARS-CoV-2 pourrait survivre jusqu’à 3 jours sur du plastique, 2 jours sur de l’acier inoxydable, 24h sur du carton et 4 h sur du cuivre. Le risque associé à la contamination indirecte est heureusement très inférieur à celui d’un contact direct comme une poignée de main. Le virus ne traverse pas la peau, mais l’infection survient lorsque la main contaminée est mise au contact de la bouche, du nez ou des yeux. La protection repose donc sur le filtrage de l’air inspiré, et sur la désinfection soigneuse et régulière des mains.
Le principe est d’éviter de déposer des virus sur les zones du corps permettant sa pénétration dans l’organisme : la bouche, le nez et les yeux. Les mains étant les principales responsables de la contamination par contact doivent être protégées et désinfectées régulièrement.
Deux méthodes sont efficaces : Le lavage à l’eau et au savon, la friction (frottement, massage) avec de l’alcool (éthanol) titrant 70 à 85°. L’alcool étant desséchant pour la peau, on lui ajoute une petite quantité de glycérine (glycérol) qui persiste après l’évaporation de l’alcool et protège la peau du dessèchement ou de l’irritation. Ce mélange porte le nom de SHA (Solution Hydro Alcoolique). Certains fabricants ajoutent un gélifiant pour former un GHA (Gel Hydro Alcoolique) qui peut paraître plus simple d’emploi, mais qui ne présente pas de supériorité antivirale par rapport à la SHA.
C’est pourquoi il est essentiel d’éviter de se toucher les yeux, le nez ou la bouche (qui sont des portes d’entrée possibles du virus dans notre organisme) avec des mains sales. Les mesures dites « barrières » sont donc indispensables pour limiter l’impact du virus : se laver fréquemment les mains avec du savon ou du gel hydroalcoolique, éternuer ou tousser dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, ne pas se serrer la main, ne pas faire la bise pour dire bonjour…
Des données récentes laissent penser qu’en dehors des espaces confinés, la contamination par inhalation est nettement plus rare que celle par contact.
Sauf à se faire tousser en pleine figure, on ne peut pas être contaminé en respirant dans la rue (à condition qu’elle ne soit pas bondée) : les gouttelettes d’eau porteuses du virus sont trop peu nombreuses car diluées dans l’air, et surtout elles retombent rapidement au sol. Aucun des différents masques disponibles n’a prouvé son intérêt pour éviter la contamination aérienne dans la vie courante, mais on n’a pas prouvé non plus qu’ils ne servent à rien. Ces masques sont surtout destinés à protéger les gens qui soignent les malades ou qui les prennent en charge. Le port d’une écharpe, d’un foulard, d’un cache-col sur le nez et sur la bouche voire un masque en tissu fait maison ne sont ni étanches, ni efficaces face au virus. Certes, ils peuvent juste dépanner sans toutefois nous protéger…
Il est recommandé de garder une distance d’un mètre dans les queues. En fait, il faudrait moduler : 2 mètres face à quelqu’un qui vous fait face, 1 mètre face à quelqu’un qui est de dos (vous pouvez aussi tenir compte du sens du vent…)
Mohand-Lyazid Chibout (Iris)
Sources :
Organisation mondiale de la santé (OMS) (WHO) (Suisse)
Journal of the American Medical Association (JAMA) (États-Unis)
Santé Magazine (France)