En tant que gestionnaire, on souhaite que l’entreprise pour laquelle on travaille affiche des conditions optimales, en fonction du contexte économique.
Les demandes incessantes de comptes rendus aux collaborateurs et la difficulté à déléguer contribuent-elles vraiment à maximiser le rendement d’une entreprise ou sont-elles plutôt des pratiques improductives ?
Qu’est-ce que le micromanagement ?
Il s’agit d’une attitude généralisée du gestionnaire envers les membres de son équipe, alors que ce dernier ne cesse de contrôler leurs faits et gestes et d’ajouter une pression constante sur leurs épaules, de manière à créer intentionnellement ou non, des conditions de stress. Un tel comportement indique que le gestionnaire est en mal de leadership.
Ce type de comportement est plus fréquent chez les gestionnaires de niveau intermédiaire, parce qu’ils doivent répondre aux exigences de leur supérieur immédiat tout en supportant la pression générée par leur équipe de travail. Ces derniers perdent peu à peu la maîtrise de la situation et adoptent une attitude étouffante non seulement pour leurs coéquipiers, mais pour eux-mêmes. Émanant parfois, d’un manque de confiance en soi, la cadre a tendance à gérer de manière offensive.
Les risques du micromanagement
À l’inverse des anciennes techniques de gestion s’appuyant sur une hiérarchie ferme et directrice, le management contemporain demande l’aptitude à s’appuyer sur la capacité de ses collaborateurs à faire preuve d’initiative et de créativité tout en étant autonomes dans la résolution de problématiques courantes. Le micromanagement vient à l’encontre de ces principes, puisqu’il instaure du côté des subalternes, un climat de tension et d’insécurité incessant, étouffant toute prise de responsabilité, en plus de tirer le moral des troupes vers le bas. De même, le micromanagement réduit à néant la confiance accordée aux subalternes et mine le sentiment d’appartenance tout autant que la productivité. Les bases d’une relation saine entre le dirigeant et ses collaborateurs se trouvent détruites avec comme conséquence directe, la sous-performance de l’ensemble du service.
Mettre fin au micromanagement en tant que gestionnaire
Il est possible de mettre fin à la pratique du micromanagement en reprenant les bases de la gestion. Toutefois, ce défi demande un changement d’attitude. Il importe d’abord, de restaurer la confiance mutuelle en apprenant à faire confiance, tout en étant à l’écoute et à effectuer des rétroactions régulières. Ces rétroactions devront mettre en valeur les initiatives et l’autonomie des collaborateurs, mais devront aussi, viser à établir des objectifs à atteindre de concert avec les collaborateurs. Il s’agit d’un processus qui prendra un certain temps, puisqu’il requiert des modifications comportementales.
Réagir au micromanagement comme subalterne
En tant que subalterne, on peut faire face au micromanagement en adoptant une attitude plus ouverte et en inspirant confiance à son supérieur immédiat. Pour ce faire, on doit faire preuve d’écoute et communiquer de manière efficace. On passe ensuite, à un niveau supérieur en proposant des solutions à des problématiques relevant notre palier décisionnel. Assurez-vous de bien vous préparer avant la présentation et de proposer des résultats concrets et mesurables, tout en misant sur les avantages que vos solutions apporteront à l’entreprise. Participer à des projets en collaboration avec son supérieur immédiat permettra également d’apprivoiser ses méthodes de travail tout en faisant valoir vos compétences. De même, lorsque la frustration se fait sentir en situation de micromanagement, demeurez calme et retirez-vous quelques minutes s’il le faut afin d’éviter que la situation de s’envenime.
Martine Dallaire