EN BREF
En matière d’immigration, le Parti Québécois :
* Souhaite revenir à des seuils qui exerceront une pression linguistique moins importante, comme c’était le cas dans les années 1990 – soit à environ 35 000 nouveaux arrivants par année. * Exigera que 100 % des immigrants économiques aient une connaissance du français avant leur arrivée. * Ciblera la régionalisation de 50 % des nouveaux arrivants, avec une « voie rapide » pour celles et ceux qui s’engagent à s’installer en région et des incitatifs pour qu’ils y demeurent. * Augmentera de 50 % les budgets en matière d’intégration; ils passeront donc de 120 M$ à 180 M$ par année. * Plafonnera le nombre de places disponibles pour les étudiants étrangers qui ne maîtrisent pas le français afin qu’il corresponde au poids des étudiants fréquentant les institutions anglophones, soit à environ 20 % du total.
Paul St-Pierre Plamondon constate d’abord que dans les années 1990 et jusqu’en 2003 (soit la période qui a précédé le règne de Jean Charest), les seuils d’immigration annuels étaient en moyenne d’environ 35 000; or, ce n’est qu’une fois que les gouvernements les ont augmentés à plus de 50 000 que le déclin de la langue française a commencé. « L’augmentation des seuils d’immigration nous a été présentée comme une solution à la pénurie de main-d’œuvre. Or, de nombreuses études démontrent que c’est totalement faux. Nous, notre premier critère, c’est réellement notre capacité d’accueil en français. Dans cette optique, le Parti Québécois s’engage à diminuer les seuils d’immigration en fonction de cette capacité. »
Le Parti Québécois propose également que le nombre d’étudiants étrangers fréquentant les universités anglophones du Québec soit proportionnel au poids des étudiants fréquentant les institutions anglophones. « Nous voulons mettre un plafond d’environ 20 %. Actuellement, la quasi-totalité des demandes provenant d’étudiants francophones sont refusées par le fédéral, alors qu’à l’inverse, la quasi-totalité des demandes provenant d’étudiants anglophones sont acceptées. Cette situation discriminatoire nuit bien sûr au français », a fait valoir le chef.
Dans les faits, l’immigration temporaire a quintuplé au Québec depuis 2016, une forte proportion étant constituée d’étudiants étrangers (40 % en 2021) et, de ceux-ci, seulement 57 % ont une connaissance du français. Autrement dit, uniquement en 2021, environ 40 000 étudiants étrangers ne maîtrisant pas le français sont venus au Québec. « C’est presque l’équivalent du total de nos seuils d’immigration! Cette nouvelle donne doit commander l’imposition de normes gouvernementales quant à notre capacité d’accueil en français. L’importance du réseau d’enseignement supérieur dans notre aménagement linguistique n’est plus à démontrer; nous voulons que le nombre d’étudiants étrangers fréquentant les universités francophones augmente, particulièrement en région », a insisté le chef du Parti Québécois.
En plus de ces mesures, le Parti Québécois souhaite que 50 % de l’immigration permanente soit régionalisée, avec une « voie rapide » pour les nouveaux arrivants qui s’engagent à s’installer en région et des incitatifs pour qu’ils y demeurent, par exemple le remboursement des frais de scolarité excédentaires exigés aux étudiants étrangers. Paul St-Pierre Plamondon réitère aussi sa volonté ferme de faire en sorte que 100 % des immigrants économiques maîtrisent le français, en plus de proposer d’augmenter de 50 % les budgets en matière d’intégration, pour les faire passer de 120 M$ à 180 M$.
« Sur la question de l’immigration au Québec, un débat sain et sans tabou est nécessaire. Or, celui-ci peut et doit être tenu dans le respect du parcours unique de chaque immigrant. Pour nous, c’est absolument essentiel de multiplier les histoires de succès au Québec. Nous voulons donner toutes les ressources nécessaires aux organismes et aux gens qui œuvrent dans le milieu de l’intégration pour faire en sorte que l’accueil des nouveaux arrivants soit à la hauteur des aspirations de chacun, et pour que le Québec francophone y gagne à long terme », a résumé le chef du Parti Québécois.