« Le glyphosate est l’une des molécules les plus dangereuses inventées par l’humain ». Dans un livre-choc, Marie-Monique Robin révèle un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux de l’histoire moderne depuis l’amiante.
« Glyphosate »: retenez ce mot. Il désigne l’agent actif du pesticide le plus utilisé au monde dans les champs et les jardins, commercialisé notamment sous la marque Roundup du géant de l’agroalimentaire Monsanto. Un pesticide qui devrait être banni urgemment, pour notre santé et celle de nos sols. Pourtant, comme le rappelle Louise Vandelac dans sa préface, le marché canadien des pesticides est largement dominé par les herbicides et particulièrement par les herbicides à base de glyphosate (HBG), dont le Roundup, est le plus largement épandu. Les HBG représentaient, en 2014, 56% de tous les pesticides vendus dans le secteur agricole et 71.5% de tous les herbicides vendus au Canada. Il devient urgent d’entamer ce débat au Québec et au Canada, alors que Santé Canada a autorisé l’utilisation du glyphosate jusqu’à… 2032…
En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer l’a déclaré « cancérigène probable » pour l’humain, contredisant ainsi les agences de santé américaines et européennes qui avaient assuré l’innocuité du produit. Dix-sept experts venus de onze pays ont épluché les études publiées dans la littérature scientifique sur le glyphosate pour en arriver à cette conclusion alors que Monsanto affirme que le Roundup est aussi peu dangereux que le sel ou le café.
Prolongeant son enquête sur les dangers des produits toxiques de la firme américaine initiée avec Le monde selon Monsanto, Marie-Monique Robin montre que la dangerosité du glyphosate est immense. Il rend malades ou tue les sols, plantes, animaux et humains, car l’herbicide est partout : eau, air, pluie, sols et aliments. Le produit, cancérigène, est aussi un perturbateur endocrinien, un puissant antibiotique et un chélateur de métaux, c’est-à-dire qu’il rend plusieurs métaux lourds solubles dans l’eau. Il fait des victimes dans le monde entier (malformations, cancers à répétition…), comme le montrent les entretiens réalisés par la journaliste aux États-Unis, en Argentine, en France et au Sri Lanka, notamment avec de nombreux scientifiques : asthme, diabète et cancers des populations vivant à proximité des champs de soja transgéniques en Argentine, cancers du rein mortifère dans les rizières au Sri Lanka (le seul pays qui a finalement banni le glyphosate de son territoire), malformation et stérilité des animaux nourris aux OGM…
Devant l’absence de volonté des agences et des gouvernements pour mettre fin à cet empoisonnement silencieux, la société civile mondiale se mobilise : le Tribunal international Monsanto s’est tenu à La Haye en 2016, où juges et victimes ont instruit le procès du Roundup. Monsanto a refusé d’y participer. Donnant son fil conducteur à ce livre et au documentaire du même nom, ce procès a conduit à un avis juridique très argumenté pour faire reconnaître le crime d’« écocide » en droit international, ce qui permettrait de poursuivre les dirigeants des firmes responsables au niveau pénal.