Le récit impressionnant de Homel racontant sa reconstruction suite à un grave accident en 1960.Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Marie Jot.

Pour la première fois, ce n’est pas un roman que nous livre David Homel mais un récit, à mi-chemin entre autobiographie et réflexion sur la sénescence – perçue ou réelle – de nos corps.

Débutant sur une expérience personnelle pour le moins singulière, ce livre s’ouvre au milieu des années 1970, alors que l’auteur, tout juste sorti de l’adolescence, parvient, en exploitant une zone grise du droit américain, à éviter la conscription qui devait l’envoyer comme des milliers d’autres se battre au Vietnam. Un programme spécial lui permet plutôt de poursuivre ses études en France d’où, en compagnie d’amis venus le rejoindre, il planifie, dans la tradition de l’époque, une expédition en voiture jusqu’à Tanger. Le voyage s’arrêtera brutalement dans le sud de l’Espagne lorsque, une nuit, il tombe dans un ravin. Brisé dans tous les sens du terme, il est d’abord conduit dans un hôpital local, où il fait face à l’hostilité de l’Espagne franquiste. Parvenant de justesse à s’arracher au triste sort qui se dessinait devant lui, il trouve asile à l’hôpital d’une base navale américaine en territoire espagnol, chez ceux-là même donc qu’il avait fui au départ. Mais ce n’est qu’à la suite de son solitaire séjour dans cette austère institution – qui l’aura au passage laissé dépendant aux opioïdes – que sa véritable convalescence débutera, bien plus longue et douloureuse que ce qu’il aurait pu imaginer.

L’auteur poursuit en relatant sa prise de conscience de la nécessité de se reconstruire – corps et esprit –, nous offrant une réflexion sur son exploration des moyens d’y parvenir ainsi que sur notre perception du vieillissement et les impacts, notamment sur l’être désirant, de cette ultime « maladie » dont il nous faudrait absolument guérir. Narré avec le ton et la verve homélienne habituels, riche en anecdotes, en digressions et en remarques sur les travers de la société actuelle et passée, ce court livre est sans conteste le plus personnel de David Homel, et celui dans lequel se déploie en toute lucidité la pleine maturité de l’auteur.

Né à Chicago en 1952, David Homel vit à Montréal depuis plus de trente-cinq ans. Comme journaliste, il collabora régulièrement à diverses publications. Il a connu un accueil critique extrêmement favorable pour son précédent roman Portrait d’un homme sur les décombres, dont la version originale anglaise, The Teardown, a remporté en 2019 le prix Paragraphe Hugh MacLennan décerné par la Quebec Writers’ Federation.
En librairie le 16 septembre I 248 pages I 27,95 $

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