La racine de rhubarbe est utilisée depuis des lunes pour contrer la gingivite; machouiller un bout de gingembre frais épluché atténue véritablement la nausée; le thé de fleurs de sureau froid fait une excellente compresse pour les yeux fatigués. Jadis, au printemps, les grands-mères québécoises infusaient des aiguilles de sapin dans du lait ou de la crème, car elles sont pleines de vitamine C. Certaines faisaient macérer de jeunes pousses d’épinette dans du miel, d’autres fabriquaient des bonbons avec de la gomme de sapin. La résine, substance cicatrisante pour l’arbre, se trouve aux endroits où l’arbre a des blessures : elle était donc également utilisée comme cicatrisant pour la peau ou transformée en savon…
Mia Dansereau-Ligtenberg est une historienne, agricultrice biologique et entrepreneure qui a grandi à Montréal. Passionnée dès l’enfance par le pouvoir médicinal des plantes, son premier souvenir est celui de sa mère qui lui prépare une tisane à la camomille avec du miel. Elle fonde avec des amies du cégep un groupe de sorcières qui se partage la récolte d’herbes qu’elles cultivent sur leur balcon d’étudiantes, dont le thym pour les tisanes anti-rhume et le millepertuis contre l’anxiété en période d’examen. Après une maîtrise en histoire où elle se penche sur les remèdes de grand-mère au Québec, elle démarre avec trois joyeux complices une collective maraîchère en Mauricie, qui dorlote ses champs et cultive dans la bonne humeur une soixantaine de variétés de plantes et de légumes biologiques. Sa plante médicinale préférée est le calendula, qu’elle utilise en huile macérée dans ses baumes pour les fesses de son bébé et ses mains sèches de fermière.
Les illustrations ont été réalisées par la trifluvienne Mathilde Cinq-Mars, fermière et illustratrice. Elle a illustré entre autres livres Nos oiseaux avec l’auteur Eric Dupont. Elle a été finaliste au prix TD Canada pour son livre Nos héroïnes.