De l’esprit, une plume et des idées… Lin Schiavo Pontalto est du genre à se relire avec des arrière-pensées. Tout en prolongeant ses quêtes en augmentant ses curiosités et en fouinant derrière l’ombre d’un verbe recherché, elle exprime dès lors sa pensée par la posture de sa plume, ses couleurs et sa dépendance vis-à-vis de la page gobeuse qui l’accueille et de l’esprit qui la nourrit. Frôlant sans cesse les contours géométriques sans formes des mots, explorant l’invisible du flagrant, ainsi naissait cette corrélation entre celle qui provoque et celle qui acquiesce. La liaison établie, parfois incongrue, parfois concevable, deux mondes se créent alors et se côtoient pour engendrer un univers dans lequel on retrouve des lumières, des ombres et des clairières, et du côté de son auteure et de celui auquel le lecteur est convié.

L’imagination, l’imaginaire et les rêves ; les souhaits, les désirs et l’idéal… Quand Lin se réinvente en faisant de la réalité sa référence, c’est à ce stade que les étincelles de ses œuvres font office de tangibilité et de fertilité, les efforts réservés conjugués et les ardeurs intimes renouvelées. Si Lin Schiavo Pontalto se retrouve dans sa poésie, se miroite dans sa prose ou tout texte auquel elle s’adonne avec passion, c’est qu’elle laisse des plumes pour ne pas dire des traces de sa plume sur son parcours, d’où cette continuité inlassable d’ouvrages publiés en langue italienne, son cri maternel. Liant chaque mot à la chose qu’elle décrit, fouinant dans ce qui semble enseveli dans la matrice des paysages faciles à reconnaître, tout ce qu’elle publie respire l’optimisme allant de pair avec une douceur pétillante et des couleurs voltigeant au gré de ses aspirations.

« Nuovi punti di fuga » et « La vita é un’antica novità » retracent les sillages poétiques menant à l’amour, à la vie et à l’espoir. Lin, porteuse d’un regard projeté au loin afin de positiver et d’espérer, invite les cœurs et consciences, les raisons et les folies à se manifester équitablement dans l’entente et la disponibilité pour ainsi enterrer tout ce qui fait défaut.

« Palermo giallo shurhùq » se veut un roman policier intrigant qui nous plonge dans une série de meurtres que la ville de Palerme ait subi. Palerme, la ville lumière aux multiples reflets, ses splendeurs, ses misères et l’art de vivre italiens. Relatant des faits déchirants et accablants, l’auteure, dans ses narrations instructives et le souci obsédant de nous faire comprendre les moindres détails, mène naïvement ses quêtes, le verbe méthodique adapté à chaque situation.

« ZYZ » est celui qui raconte la politique du Moyen Âge, les luttes personnelles dans leurs structures sociales, les répartitions des terres en faveur du pouvoir qui les organise, les guerres, le dogmatisme religieux… Tout cela aux couleurs fantastiques du verbe de Lin. Mêlant Frédéric II, l’empereur des Romains, et ses convictions – bien que des déchirures sociales soient là – aux déséquilibres moraux de la plèbe, l’auteure compensait le poids du joug d’antan avec la souplesse de sa plume lénifiante.

« Gli dei irregolari di via del Mirto » évoque l’adolescence de l’auteure dans toutes ses souffrances, pétulances et prestances associées aux crises passagères de l’âge ingrat. Le « Je » complice impliqué traduit sur papier et à la couleur de ses mots le mal de sa maladie heureusement vaincue à l’âge de quatorze ans. Lin Schiavo Pontalto saisit le lecteur de bout en bout, défait les non-dits, prospère dans la culture de l’excellence en apportant des réponses aux questions posées.

Mohand Lyazid Chibout (Iris)

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