Éléphant : mémoire du cinéma québécois est très heureux de s’associer de nouveau avec le Festival international de films Fantasia pour présenter sur grand écran deux longs métrages nouvellement restaurés par son équipe : Yes Sir! Madame… (1994), un film culte de Robert Morin, et Finalement… (1971), une œuvre peu connue de Richard Martin faisant une belle place à la scène musicale de l’époque. La projection de Yes Sir! Madame… aura lieu le 18 août à 21 h au Cinéma du Musée, alors que celle de Finalement… prendra place le 22 août au même endroit, toujours à 21 h. Les deux films s’ajouteront par la suite au courant de l’automne au répertoire de films restaurés par Éléphant, disponible sur les plateformes de Vidéotron et d’Apple.

Yes Sir! Madame…
Robert Morin occupe une place très particulière dans l’univers cinématographique québécois. Sa façon d’explorer des sujets à saveur sociale et son utilisation récurrente d’une caméra subjective portée à l’épaule le classent dans une catégorie à part. Dans Yes Sir! Madame…, une œuvre satirique difficile à classer sur laquelle il a travaillé pendant près de 15 ans, le cinéaste incarne Earl Tremblay, un homme né d’un père francophone et d’une mère anglophone qui vit une profonde crise d’identité. Une crise qu’il essaiera de régler en fouillant son passé, son présent et même son futur au moyen d’une caméra. Au fil de dix-neuf bobines de film, Earl Tremblay raconte son ascension sociale et dévoile, à son insu, sa double personnalité.

« On ne voit pas la vie de la même façon en anglais et en français. Quand on est bilingue, on est un peu schizophrène. On est comme les deux têtes d’un gémeau. Ici au Québec on a un peu plus tendance à l’improvisation: en art, c’est essentiel à la création ce petit côté ‘broche à foin’, en politique un peu moins! J’ai voulu explorer ça de façon cynique et humoristique. Je me suis transformé en personnage », nous confiait Robert Morin l’été dernier au sujet de son film.

La restauration de Yes Sir! Madame… a été pour l’équipe d’Éléphant l’une des entreprises les plus complexes et ambitieuses des dernières années. Tourné en grande partie sur pellicule 16 mm, le film a ensuite été post-produit et distribué sur bobine 3/4 de pouce.

« Le film n’a jamais été vu qu’au moyen de copies de diffusion vidéo ou numérique ayant subi plusieurs pertes de générations avec le matériel original, au gré des transferts vidéo et numériques. La restauration du film par Éléphant aura permis de retourner à la pellicule originale pour les 2/3 du film et, pour l’autre 1/3, d’atténuer les dégradations inhérentes aux différents transferts des sources vidéo analogiques, et d’améliorer la colorimétrie de ces sources », explique Dominique Dugas, directeur d’Éléphant.

La projection en grande première de la version restaurée aura lieu en présence de Robert Morin.

Finalement…
Seul long métrage tourné pendant la crise d’Octobre, Finalement… est aussi le seul film jamais produit par Denis Pantis, l’iconique producteur de disques des années 60 et « roi du 45-tours » que beaucoup ont découvert grâce à Jukebox, l’excellent documentaire que lui ont consacré Guylaine Maroist et Éric Ruel en 2020. Le film met en vedette Chantal Renaud et Jacques Riberolles, le mythique couple de L’initiation (1970), ainsi que Monique Mercure et Jacques Famery. On peut aussi y voir avec grand plaisir des apparitions musicales de Michel Pagliaro et de Renée Martel.

Éléphant est fier de pouvoir partager avec le public cette œuvre peu connue maintenant restaurée. « Finalement… fait partie de ces films situés dans l’angle mort de l’histoire du cinéma québécois, ces films qu’il fait bon redécouvrir pour ce qu’ils révèlent de leur époque. Variation sur le thème du Pygmalion à la sauce pop, le film chronique la rencontre de la petite ‘waitress’ québécoise découverte par un photographe de mode français, dans un espèce de vaudeville sur fond colonialiste. La bande sonore nous fait entendre quelques-uns des chanteurs les plus en vogue de l’époque, donnant parfois au film une allure de grand scopitone, un prétexte fabuleux pour nous montrer le Montréal du tournant des années 70 comme peu de films nous l’ont fait voir », a ajouté Dominique Dugas.

La 25e édition du Festival international de films Fantasia aura lieu du 5 au 25 août.

By admin

Read previous post:
STATIONS DE LOUISE LECAVALIER À L’USINE C

L’Usine C, centre de création et de diffusion national et international, est heureuse de présenter du 17 au 25 septembre...

Close