Après avoir surmonté les défis liés à la COVID 19 et avoir vu leur pouvoir d’achat se détériorer avec la montée de l’inflation et la faible reprise économique, les travailleurs devront-ils s’attendre à subir une énième épreuve ?

L’inflation a causé certains dommages au Québec et le zèle maintenu par les banques centrales, qui s’entêtent à abaisser l’inflation à un taux aléatoire de 2 % dans de brefs délais pourrait engendrer des tourments inutiles chez les travailleurs, tels que des faillites, des pertes d’emploi, des baisses de revenus.

Quel avenir pour les travailleurs de la province ? 

Récession ou pas ?

Ottawa prévoyait en novembre 2023, une croissance du produit intérieur brut de 2 % et de 2,4 % en 2024. Cependant, le résultat réel de 2023 a dépassé de près de 1 % celui originellement prévu et la nouvelle prédiction pour 2024 s’élève à 3,8 %.

En 2023, le Canada a évité de justesse une récession et le Québec a connu des croissances négatives au deuxième, troisième et quatrième trimestre, ce qui répond à la définition technique d’une récession, puisqu’il y a récession quand, durant deux trimestres consécutifs, le PIB recule. Malgré cette récession technique, le taux de chômage au Québec est demeuré stable à 4,1 %. Il est cependant, passé à 6,1 % au pays, en mars 2024. Les responsables ? Une création d’emplois peu dynamique et une population en forte croissance. C’est la première fois, depuis novembre 2017, que le taux de chômage est aussi élevé au pays, à l’exception des pires mois de la pandémie, en 2020 et 2021.

L’entêtement de la Banque du Canada

La Banque du Canada a réagi de façon agressive pour contrôler l’inflation causée par la guerre et l’explosion des prix du pétrole en 2022, en faisant passer son taux directeur de 0,25 % à 5,1% en un trimestre seulement. Une hausse qui a entraîné une élévation des taux hypothécaires, passant de 2 à 6 %.

Si la course contre l’inflation ne semble pas avoir causé de dommages importants à l’économie, l’entêtement de la BC à ramener l’inflation à 2 %, d’ici la prochaine année pourrait engendrer un coût économique et social.

Les effets de la hausse des taux d’intérêt mettent autant de temps à se manifester qu’à s’estomper. Même dans une situation où les taux diminueraient en 2024, le cumul des renouvellements de prêts hypothécaires qui s’étalent sur plusieurs années continuera à faire augmenter le taux moyen. Les répercussions négatives de ces taux s’accentueront donc pour quelques années.

Un retour à l’austérité ?

En plus du ralentissement économique, les travailleurs pourraient faire face au retour des mesures d’austérité, en raison des déficits annoncés. Le ralentissement économique, l’austérité et le conservatisme fiscal ne sont pas inéluctables : ils peuvent être évités. Les travailleurs risquent d’avoir d’importantes luttes à mener au cours des prochains mois, tant pour contrer les inégalités que pour défendre les services publics.

Martine Dallaire, B.A.A.

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