Les secrets dévoilés d’un site archéologique d’importance nationale
À quelques pas du Musée, en plein cœur du Vieux-Montréal, se trouvait place D’Youville Ouest un édifice emblématique du 19e siècle qui abrita tour à tour le marché Saint-Anne, premier marché intérieur de Montréal (1832-1843), puis le parlement de la province du Canada (1844-1849), avant d’être détruit par le feu à la suite d’émeutes.
Des fouilles menées sur le site entre 2010 et 2017 par Pointe-à-Callière ont permis de mettre au jour plus de 350 000 artéfacts ayant survécu aux flammes. L’ouvrage en présente une centaine parmi les plus significatifs qui apportent un éclairage nouveau sur la vie quotidienne au parlement et sur le Montréal du 19e siècle, alors capitale du Canada. Une période cruciale pour l’avancée de la démocratie au pays !
Des reconstitutions 3D détaillées du marché et du parlement, ainsi que des cartes et des illustrations anciennes, dont plusieurs sont publiées pour la première fois, redonnent vie à ce lieu majeur et cependant méconnu.
Grâce aux regards croisés d’une vingtaine d’auteurs et d’autrices, archéologues et historiens chevronnés, Montréal, capitale constitue une véritable référence et offre une synthèse des connaissances les plus actuelles sur le sujet. Riche en anecdotes et en faits historiques qui résonnent encore aujourd’hui dans notre société, Montréal, capitale est un incontournable pour qui se passionne pour l’histoire de la ville et du Canada.
Montréal, capitale entre 1844 et 1849 : un tournant dans l’histoire canadienne
Durant cette courte période de l’histoire où Montréal était la capitale, plusieurs décisions politiques cruciales pour le Canada ont été prises dans l’immense bâtisse de la place D’Youville.
Déjà entre 1834 et 1843, le marché Saint-Anne constituait un important lieu de rencontres et d’échanges citoyens. Le milieu culturel montréalais y donnait concerts, bals et conférences, tandis que des groupes politiques y tenaient des assemblées. Le marché est notamment le lieu où la Société Saint-Jean-Baptiste s’est réunie pour la première fois. En 1834, on y célèbre l’abolition de l’esclavage à l’instigation de la communauté noire de Montréal.
Après l’Acte d’Union de 1841, le gouvernement de la colonie se voit doté d’une plus grande autonomie pour les affaires intérieures : c’est l’avènement du gouvernement responsable, point pivot de l’émergence d’un gouvernement démocratique au Canada. C’est à Montréal, en 1848, que le gouverneur général, lord Elgin, reconnaîtra pleinement ce principe de responsabilité ministérielle au moment de l’élection du parti réformiste, dirigé par Louis-Hippolyte LaFontaine et Robert Baldwin. Cet événement mènera par la suite à la naissance de la Confédération canadienne. C’est à Montréal également, toujours en 1848, que la langue française est reconnue comme langue officielle au Parlement, au même titre que l’anglais.
Cette période clé prend fin avec l’incendie du parlement, le 25 avril 1849, provoqué par les torys opposés à la loi d’indemnisation des victimes des rébellions de 1837-38 (soit, les Patriotes). Le Parlement sera alors transféré provisoirement à Toronto.
Un beau-livre dirigé par Louise Pothier, archéologue en chef à Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, publié aux Éditions de l’Homme.
240 pages
Prix : 46,95 $
« Qui s’en souvient, aujourd’hui ? Et pourtant ! Montréal, de 1844 à 1849, fut bel et bien la capitale du Canada, ou, plus justement, de la « province du Canada », ainsi qu’en avait décidé le gouvernement britannique pour sa colonie.
Le Parlement siège dans un imposant bâtiment de pierre grise, érigé en 1834 au-dessus d’une petite rivière canalisée, puis réaménagé : l’ancien marché Sainte-Anne. À l’ambiance d’un marché public, avec ses étals de viande, de poisson et de volaille, succèdent le grincement des plumes des fonctionnaires sur le papier et, juste au-dessus, les débats parfois houleux des députés de l’Assemblée législative ou des membres du Conseil législatif. Mais, le soir du 25 avril 1849, des émeutiers incendient l’édifice…
Ces vies successives d’une partie de l’actuelle place D’Youville, dans le Vieux-Montréal, sont restées enfouies dans le sol jusqu’à ce que des fouilles archéologiques les ramènent à la mémoire.
Revivez un pan méconnu de l’histoire de Montréal, du Québec et du Canada dans le récit surprenant, mouvementé, inédit, auquel vous convie cet ouvrage collectif que signent, sur l’invitation de Pointe-à-Callière, des historiens et des archéologues passionnés. »