Avec son dernier film « Montréal la blanche », Bachir Bensaddek traduit la réalité de quelques couples maghrébins qui vivent d’un côté le déracinement du pays d’origine et d’un autre la recherche de l’équilibre dans leur nouvelle vie au Québec.
C’est le mois de Ramadan et il coïncide avec la veille de noël. Il fait froid et Amokrane travaille ce soir à bord de son taxi pour transporter des clients. Il rompt le jeûne loin de sa femme et sa fille qui l’attendent pour souper.
Amokrane est pensif : il est hanté par son passé et il est poursuivi par les démons de la terreur qu’il a laissé en Algérie. Il travaille à cœur perdu pour ne penser à rien d’autre qu’à son travail et s’interdit le moindre moment de répit, même si son épouse et sa fille réclament sa présence. Ce soir-là, par un concours de circonstances, il transporte Kahina une compatriote Algérienne qui veut retrouver sa fille pour le temps des fêtes. Kahina assume sa vie et tente tant bien que mal d’aller de l’avant pour passer le plus de temps avec sa fille même si la relation avec son ex-mari n’est pas au beau fixe.
Tel est le cœur de la trame du film de Bachir Bensaddek, cet Algérien d’origine qui aborde avec un certain regard la question de l’identité et de l’intégration des immigrants.
Les plans choisis nous permettent de visiter certains quartiers de Montréal tel que le Petit Maghreb qui est connu pour ses commerces Hallal et ses cafés sur la rue Jean-Talon entre le boulevard Pie-IX et le Boulevard Saint-Michel.
Montréal la blanche est un clin d’œil à Alger la blanche où Bachir Bensaddek livre avant tout le message d’une histoire universelle qui permet de découvrir le vécu des Montréalais au fil des rencontres tout en partageant l’ambiance de noël avec des cantiques qui sont interprétés avec des rythmes orientaux.
Montréal la blanche qui était présenté aux RVCQ 2016 est diffusé dans les salles Québécoises depuis le 18 mars.
Montréal La Blanche. Drame. 90 min. Canada 2015. Kinesis productions. Réalisation: Bachir Bensaddek. Interprètes : Rabah Aït Ouyahia, Karina Aktouf, Reda Guerinik, Elkahna Talbi, Hacène Benzerari
