Au 18e et 19e siècles, des expéditions britanniques sillonnent les océans avec à leur bord certains des plus grands esprits scientifiques de l’époque. Grâce aux milliers de spécimens différents qu’ils recueillent et étudient, ils vont bouleverser à jamais les différentes conceptions du monde naturel de leurs contemporains. Le Musée de la civilisation à Québec trace le parcours passionnant de plusieurs de ces grands naturalistes dans l’exposition Curiosités du monde naturel. Après Tokyo, Singapour et Taipei, cette exposition conçue du Natural History Museum de Londres, l’un des plus prestigieux musées de sciences naturelles au monde, est une première nord-américaine. L’exposition a été adaptée par le Musée de la civilisation pour sa présentation jusqu’au 5 janvier 2020.
Ainsi, assortis de trésors canadiens judicieusement choisis, plus de 200 trésors provenant du vaste registre mondial de la nature que forment les immenses collections du Natural History Museum de Londres sont mis en valeur dans une scénographie épurée qui permet, pour la première fois, de les admirer sous tous leurs angles. Unique ou rarissime, mystérieuse ou étonnante, chacune de ces précieuses pièces a été soigneusement sélectionnée pour son importance historique et scientifique, et pour l’avancée sur les sciences naturelles qu’elle représente.
Un parcours jalonné d’objets fascinants
Point de départ à cette fabuleuse exposition : les travaux de Charles Darwin illustrés par des spécimens qu’il a lui-même recueillis lors de ses voyages, et qui constitueront les fondements de son travail de recherche pour la rédaction de L’Origine des espèces, plusieurs années plus tard. Une rare page de ce fameux ouvrage, écrite de la main du père de la théorie de l’évolution, est exposée. Se succèdent ensuite les travaux, recherches et découvertes d’explorateurs, artistes, naturalistes, paléontologues, géologues, botanistes, zoologistes et collectionneurs. La présence d’objets pour le moins exceptionnels en témoigne : une grande étoile de mer prélevée par l’équipage du Challenger entre 1872-1875, un poulpe en verre magnifiquement soufflé par les modélistes Leopold et Rudolf Blaschka, le squelette de mo a trouvé par le paléontologue Richard Owen, à qui l’on doit l’introduction du terme « dinosaure » ainsi qu’une tête de girafe acquise par le grand collectionneur Walter Rothschild. Seulement quelques objets de ce corpus ne sont pas issus directement de la nature : par exemple, l’imposant lion de terre cuite provenant du majestueux bâtiment du Natural History Museum ouvert en
1881.
Pour faire écho aux avancées britanniques, le Musée de la civilisation a déployé plusieurs pièces provenant de ses collections et de celles d’autres institutions canadiennes. Elles démontrent hors de tout doute que les scientifiques d’ici comme William Dawson, géologue et premier recteur de l’Université McGill, ou encore le naturaliste Léon Provencher ont eu un impact indéniable sur les sciences naturelles d’ici. Ces quelques spécimens locaux exceptionnels démontrent également que le territoire nord-américain regorge de trésors naturels. C’est notamment le cas du parc national de Miguasha en Gaspésie, où ont été trouvés de nombreux spécimens fossilisés de poissons tétrapodes, ancêtres des vertébrés terrestres, datant de millions d’années.
La préservation de la biodiversité : un sujet chaud
Cette exposition consacrée aux sciences naturelles n’aurait pu être complète sans aborder ce sujet d’actualité qu’est la préservation de la biodiversité. Des espèces disparues – tigre à dent de sabre, tigre de Tasmanie et dodo – ou en voie de l’être – tigre du Bengale et béluga – font réfléchir le visiteur sur l’impact de la pollution, des changements climatiques ou de la déforestation sur la nature.
Citations :
« Sensibiliser ses visiteurs à leur environnement est dans l’ADN du Musée de la civilisation. Cette exposition est une rencontre avec des individus qui, par leur curiosité et leur détermination, ont changé complètement notre conception du monde. Une conception qui est en constante évolution si l’on en juge par le rapport alarmant déposé tout récemment par d’experts de l’ONU sur l’avenir de la biodiversité. Des millions d’espèces sont menacées, dont l’être humain. À la sortie de l’exposition, nous souhaitons que nos visiteurs prennent conscience de l’importance de chaque petit geste et l’urgence d’agir. » Stéphan La Roche, directeur général, Musée de la civilisation
« En partageant ces trésors au-delà de Londres, nous visons à inspirer un plus large public et à encourager la collaboration scientifique mondiale. À une époque où l’humanité doit répondre à des questions importantes concernant son impact sur la planète, nous pensons qu’il est essentiel de comprendre le monde naturel pour le protéger. Nous espérons que les visiteurs de l’exposition apprécieront de voir certains des exemples les plus emblématiques et les plus significatifs sur le plan scientifique de la collection du Natural History Museum de Londres. Ils seront peut-être même inspirés à devenir les scientifiques de demain oeuvrant pour un avenir durable pour nous tous. » Sir Michael Dixon, Director, Natural History Museum
Faits saillants :
• Sept zones forment l’exposition : la théorie de l’évolution de Charles Darwin, les explorateurs, les artistes, les naturalistes (botanistes, géologues, paléontologues, et zoologistes), les collectionneurs, la fondation du Natural History Museum et la
préservation de la biodiversité;
• Objets phares :
Étudiés par Darwin ou prélevés lors de ses voyages :
Des coléoptères, brachiopodes, des pouces-pieds (crustacés), des pinsons;
Une dent de Toxodon (environ 15 000 ans);
Une jeune tortue géante, compagne de voyage de Darwin.
Un orang-outan rapporté par Alfred Russel Wallace, figure marquante dans l’élaboration de la théorie de l’évolution;
Une météorite venant de Mars;
Une griffe de dinosaure Baryonyx walkerii (environ 120 millions d’années);
Un crabe-araignée géant du Japon;
Un papillon de la Reine Alexandra (le plus grand papillon diurne du monde);
Un mérou géant;
Deux cornes de buffle d’Asie (les plus longues jamais mesurées chez un buffle d’Asie);
Un panache de Mégalocéros, le plus grand cervidé, disparu il y a 8 000 ans;
Un oeuf d’autruche de Syrie (qui aurait peut-être été offert à Lawrence d’Arabie).
• Objets canadiens :
Un squelette d’ours polaire (Musée canadien de la nature);
Des objets ayant appartenu aux scientifiques William Dawson et Léon Provencher;
Une dent de mammouth laineux (Musée Redpath);
Un fragment de poisson fossilisé du parc national de Miguasha en Gaspésie.
• L’activité De quelle nature êtes-vous? est une nouvelle approche de médiation éducative permettant au visiteur de découvrir les expositions Venenum, un monde empoisonné et Curiosités du monde naturel – en se questionnant sur les différentes relations que l’être humain entretient avec le monde naturel;
• Conférences, spectacles, et autres activités culturelles pour tous seront proposées tout au long de la présentation l’exposition;
• Le Natural History Museum de Londres a ouvert ses portes le 18 avril 1881, mais ses origines remontent à 1753 lorsque les riches collections d’un médecin de renom, Sir Hans Sloane, insatiable collectionneur, furent acquises par le Gouvernement britannique. Aujourd’hui, il abrite plus de 80 millions de spécimens, dont une grande partie des collections scientifiques de Darwin. L’ensemble des collections de cette prestigieuse institution demeure une référence pour les chercheurs du 21e siècle;
• Cette collection unique jumelée à une expertise inégalée font du Natural History Museum de Londres l’un des principaux centres de recherche scientifique au monde. Il se penche sur les plus grands défis auxquels le monde est confronté
aujourd’hui. Il contribue à la sécurité alimentaire, à l’éradication des maladies et à la gestion de la rareté des ressources. Il étudie la diversité de la vie et le délicat équilibre des écosystèmes pour assurer la survie de notre planète. Chaque année, plus de cinq millions de personnes visitent le Natural History Museum de Londres.
Conçue et réalisée par le Natural History Museum de Londres, l’exposition Curiosités du monde naturel a été adaptée par le Musée de la civilisation avec le soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Québec, dans le cadre de l’Entente de développement culturel. Présentée avec la participation de Radio-Canada et la collaboration de l’Office du tourisme de Québec ainsi que du Fairmont Le Château Frontenac, à titre d’hôtel officiel.
DOCUMENT D’INFORMATION
En présentant l’exposition Curiosités du monde naturel, le Musée de la civilisation permet une rencontre unique avec ceux et celles qui ont changé la conception du monde aux 18e et 19e siècles grâce à des recherches et des découvertes en sciences naturelles. Qui étaient-ils?
Les évolutionnistes
Charles Darwin (1809-1882)
Alfred Russel Wallace (1823-1913)
John Murray (1841-1914)
Joseph Banks (1743-1820)
Leopold Blaschka (1822-1895) et Rudolf Blaschka (1857-1939), père et fils
John James Audubon (1785-1851)
Les collectionneurs
Lord Lionel Walter Rothschild (1868-1937)
Hans Sloane (1660-1753)
Les premiers naturalistes
Les botanistes
Carl Linnaeus (1707-1778)
Léon Provencher (1820-1892)
Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Les géologues
William Hamilton (1730-1803)
William Smith (1769-1839)
William Dawson (1820-1899)
William Logan (1798-1875)
Mary Anning (1799-1847)
Dorothea Bate (1878-1951)
Richard Owen (1804-1892)