D’origine algérienne, Nadia Zouaoui débute sa carrière en 1994 à Radio-Canada où elle réalise de nombreux reportages qui s’intéressent au code de la famille du Maroc et la médiation dans les mosquées à Montréal. En 2006, elle réalise son premier film documentaire « Le Voyage de Nadia» sur la condition des femmes en Kabylie. Elle a reçu Le prix Gémeau de la meilleure écriture documentaire au Québec, le prix aux RIDM et le grand prix du FIGRA en France. En 2012, elle réalise « Peur, Colère et Politique» un film documentaire sur l’islamophobie aux États-Unis qui a reçu deux prix et en 2013 elle a réalisé une série de 15 courtmétrages intitulée « Histoires d’immigrants » sur l’immigration au Québec pour le compte d’Aljazeera. Nadia est inspirée par le monde qui l’entoure et aime être à l’écoute des gens: « Tout m’inspire ». J’ai toujours était très observatrice et j’aime écouter les gens. C’est une qualité qui nous fait beaucoup réfléchir».

Elle qui doit toujours travailler sur de nouveaux projets avoue que le coté créatif de son métier la motive. Elle aime croire qu’à travers ses films engagés elle peut changer le monde. Nadia est invité au cours de ce mois de mars par l’ambassade du Canada à Mumbai pour promouvoir son film Le Voyage de Nadia et participera au « Dasra Philanthropy week » qui réuni des humanistes, des travailleurs sociaux et des responsables gouvernementaux pour travailler sur de nouvelles stratégies pour faire face aux défis des pays en voie de développement. Elle qui participera aussi à un autre programme sur l’innovation à Dakha au Bangladesh a bien voulu répondre à quelques questions avant son départ :

T’arrive-t-il d’avoir la grosse tête lorsque tu reçois des récompenses et des prix ?

Mon travail consiste à raconter des histoires de vie…lorsque je gagne un prix, je ne pense pas vraiment à moi, mais plutôt aux personnages de mon film. C’est une reconnaissance pour leur cause surtout. D’ailleurs quand j’ai été à New York, j’ai demandé aux personnages de mon film de venir à la soirée. Je n’oubli jamais que c’est grâce à ces gens qui me racontent leurs malheurs que je gagne des prix. J’ai souvent envie de pleurer quand je gagne.

Comment réagis-tu devant les critiques ?

Les critiques « de bonnes foi » m’aident à m’améliorer, à comprendre les gens et à me remettre en question. Quand je présente un film en salle et que ça fini par des applaudissements, c’est bien. On ne fait pas des documentaires engagés pour plaire à tout le monde, autrement on ferait de la publicité. J’aime bien provoquer le débat, la remise en question des idées reçues et sortir du « politiquement correct ». C’est comme ça qu’on avance !

Comment arrives-tu à concilier vie professionnelle et vie personnelle ?

Je n’y arrive pas souvent. Heureusement pour moi que je suis bien entourée par ma famille et je m’entoure par des professionnels dans mon travail. Quel message souhaiterais-tu transmettre aux femmes et aux maghrébines en particulier ? Soyez vous-même, croyez en vous et foncez. Les femmes Québécoises ont une longueur d’avance de par leur éducation. Nous venons de société patriarcales et même si les choses changent, il y’a beaucoup de femmes qui n’osent pas prendre leur place comme elles devraient le faire que ce soit chez elles, dans leurs famille, mais aussi dans la société Québécoise. On ne doit pas être des immigrants de service. Le Québec est notre province, le Canada est notre pays.

By admin

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