Après une année riche en échanges sur la racisation, les préjugés et l’appropriation culturelle, avec en arrière-plan une consultation sur le racisme systémique qui s’est conclue par une journée de dévoilement du rapport, DAM vous revient avec une deuxième édition de « Réflexion en trois temps » tout aussi exaltante.
2019 fait son entrée avec un bilan : notre pluralité identitaire est ancienne, mais le processus d’équité culturelle ne fait que commencer. Pourtant, les communautés historiquement asservies n’ont cessé d’utiliser les arts comme moyen de résistance à la marginalisation, à l’oubli et au mépris, sans qu’une reconnaissance de leurs multiples contributions à la culture québécoise leur soit donnée à la hauteur de leur apport.
Cette nouvelle saison, c’est un état des lieux spécifique aux communautés noires et autochtones, ce sont des angles de vue sur leurs réalités actuelles et des perspectives à l’horizon varié qu’il nous sera donné de discuter. Participative et interactive, chaque soirée sera lancée par une activité brise-glace suivie d’une discussion avec le public qui sera alimentée par les réflexions d’un panel d’artistes et d’universitaires.
Débat / Debate #1 Artistes noir-e-s : droits culturels et reconnaissance Spectacles de ménestrels (minstrels shows), adulation des soirées jazz des années 1920 aux années 1970, blackface, éclosion du Festijazz du Rising Sun aussitôt remplacé par le Festival International de Jazz ou encore manifestations d’appropriation culturelle… Empreinte d’amour, de tromperies et de désaveux, la vie artistique montréalaise et québécoise n’est pas un long fleuve tranquille dans son rapport aux communautés noires.
Nous sommes maintenant à mi-chemin de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024). Quelles sont les actions concrètes posées en faveur des droits culturels des personnes noires à Montréal et au Québec? Quelles sont les démarches à suivre pour une véritable reconnaissance des artistes noir-e-s et de l’héritage culturel des communautés noires? Où trouve-t-on les récits racontés par elles et comment les amener dans la trame narrative?
Panélistes :
* James Oscar, critique et historien en danse et en arts visuels * Stanley Février, artiste visuel * Vanessa Kanga, artiste musicienne et fondatrice du Festival Afropolitain Nomade
Modération : Rhodnie Désir, Femme d’affaires culturelles et chorégraphe
Lundi 25 mars – 5à7 Maison de l’Afrique
Débat / Debate #2 Arts autochtones : résistance et déconstruction de l’Histoire L’histoire coloniale a balayé des récits l’histoire des Premières nations, Métis et Inuit qui ont continué à raconter leurs luttes et résistances collectives. Leur reconnaissance se limite trop souvent à une invitation à présenter une performance artistique rituelle pour l’ouverture de cérémonies officielles, sans considération pour leur histoire et les réalités de leurs cultures.
Des associations œuvrent depuis longtemps à la diffusion de leurs pratiques artistiques et culturelles et à la conscientisation aux droits autochtones. Le mouvement “Idle No More” a permis de fédérer et de visibiliser, en cette ère numérique, les protestations des peuples autochtones à travers un art engagé. Pour reprendre l’interrogation de Nadine St-Louis, entrepreneure sociale autochtone et Fondatrice-directrice générale des Productions Feux Sacrés : « comment créer un espace visible pour les artistes invisibles et essentiel pour la déconstruction de l’Histoire? » Lundi 29 avril – 5à7 Espace culturel Ashukan
Débat / Debate #3 Art engagé : le coût de la résistance
L’art engagé est plurimillénaire et sa censure l’est tout autant : les dénonciations et les revendications au moyen d’œuvres artistiques passent souvent pour des actes subversifs susceptibles d’être sanctionnés. En contexte démocratique, on s’attendrait à ce que cette forme d’art politisée ait gagné sa place à l’instar de l’art « purement » esthétique. Toutefois, considérant les difficultés des artistes racisé-e-s à se faire une place dans le milieu des arts au Québec, leur engagement pourrait leur occasionner des difficultés supplémentaires.
Où sont diffusées – quand elles le sont – les œuvres d’artistes racisé-e-s qui s’inscrivent dans une démarche militante? Cette forme d’art nuit-elle à leur parcours et à leur visibilité au Québec? Quelles sont les répercussions sur leur santé et leurs conditions économiques? Lundi 17 juin – 5à7 Théâtre Aux Écuries