Quatre poètes, Mahigan Lepage, Marie-Andrée Gill, Sébastien Ménard et Laure Morali, et une artiste-documentariste, Anna Lupien, rassemblé·es autour de la figure de l’ours, ont tissé une œuvre multidisciplinaire qui explore le territoire et son devenir par la parole poétique, le récit et l’image.
« Nous cherchons une figure capable de définir un territoire commun : le territoire de notre présent, où tous les horizons se mêlent, où l’urgence de la crise environnementale renvoie les êtres humains à une même fragilité. Pour nous, l’ours est cette figure. La graphie “oùrs” donne l’impression d’un nouveau mot, d’un nouvel animal. Surtout, il renferme le mot “où”, l’accent grave qui transforme l’ours en question et en quête. »
Le projet Oùrs s’incarne sous quatre formes : deux livres publiés chez Possibles éditions (le livre de récits poétiques Oùrs et le livre de photos La porte sera débarrée), une exposition (photo et vidéo), des performances voix et musique et un site web, ours.land. Tout cela sera donné à voir et à lire au public dès le 21 septembre.
EXTRAITS CHOISIS
« Dans l’esprit de l’hibernation, je parcours et contemple l’étendue des Uapishka, en même temps que j’explore l’intérieur de la tanière d’ours, uatashku, lieu où la poésie prend corps et se forme au gré de la lenteur des jours solitaires. »
Marie-Andrée Gill, Oùrs
« Voilà ce qui te tire vers le Nord-Ouest, sans doute, ce qui galope ta quête :
ce devenir ours
et la sauvagerie
qui manque au monde. »
Mahigan Lepage, Oùrs
« On me répète la consigne : si tu vois un ours blanc, entre dans la maison la plus proche, la porte sera débarrée. J’entre dans les maisons de mes ami.e.s d’autrefois. Aucun ours n’est à mes trousses. »
Anna Lupien, La porte sera débarrée
Vernissage et lancement avec lectures-performances
dans le cadre du Festival international de littérature (FIL)
Samedi 21 septembre 2019
Espace Anteism, 435 Beaubien Ouest, Montréal
Vernissage de l’exposition 17 h
Buffet 18 h
Performances voix et musiques 19 h
Heures d’ouverture de l’exposition Oùrs / La porte sera débarrée
Samedi 21 septembre (vernissage) 17h à 20h
Dimanche 22 septembre 14h à 20h
Lundi 23 septembre 9h à 20h
Mardi 24 septembre 9h à 20h
Mercredi 25 septembre 9h à 20h
Jeudi 26 septembre 9h à 20h
Vendredi 27 septembre 9h à 20h
Samedi 28 septembre 14h à 20h
Dimanche 29 septembre 14h à 20h
À propos des artistes
Marie-Andrée Gill a fortement ressenti le besoin, un hiver, d’aller occuper une tanière dans les monts Uapishka. C’est par la poésie qu’elle se laisse happer par la beauté de ce qu’elle découvre : la solitude, les montagnes, l’immensité. Son écriture se promène entre kitsch et existentiel, alliant ses identités québécoise et ilnue. Elle a collaboré au recueil Le cœur-réflexe. Montréal brûle et tu es poésie, un hommage à Hélène Monette, chez Possibles Éditions (2017). Son dernier titre paru est Chauffer le dehors (La Peuplade, 2019).
Sébastien Ménard a cherché et cherche encore l’ours et l’impermanence, le refuge et la trace, le lieu et le territoire, ainsi qu’une forme de tendresse à l’égard du vivant et du vaste monde, de l’ordinaire, de l’infime. Écrit sur diafragm.net. Aux éditions publie.net : Soleil gasoil (2015), Notre Est lointain (2017), Notre désir de tendresse est infini (2017). En spectacle : lectures-performances en solo ou avec Antoine Leroy (oud/guitare).
Né loup en Gaspésie (selon la signification de son prénom), Mahigan Lepage est devenu ours en Thaïlande, où tout le monde l’appelle Mii (หมี). De Relief (Le Noroît, 2011, prix Émile-Nelligan) à Big Bang City (Leméac, 2017), il trace des récits dans les failles des territoires. Son site internet, mahigan.com, est au centre de sa démarche d’écriture. On peut y suivre en ce moment la construction de Terminal terrestre (mahigan.com/tt), un récit planétaire des traversées.
Laure Morali retourne dans le Nutshimit, sur les traces de Shimun, le vieux nomade qui lui a appris à respecter l’Ours comme notre grand-père, et sur celles de sa fille. Elle poursuit un chemin de transformations, ponctué par le récit La route des vents (La Part commune, 2002, enrichi en 2015), le recueil de poèmes La terre cet animal (Mémoire d’encrier, 2003), les films Les filles de Shimun (1999), L’Ours et moi (2007) et La P’tite Ourse (2008), où l’on voit apparaître différents visages du Vieil Homme
Anna Lupien a suivi des pistes d’ours qui menaient à Ivujivik, village le plus septentrional du Nunavik. Ses retrouvailles avec des Ivujivimmiut connus vingt-cinq ans plus tôt sont à l’origine d’une série de photographies et de vidéos qui évoquent les rencontres entre les êtres et les collisions entre les peuples. La pratique d’Anna Lupien chevauche les arts visuels, le cinéma documentaire et les sciences sociales.