Le Canada est un vaste pays doté d’un patrimoine colossal en ressources naturelles (ressources énergétiques, ressources minérales, ressources forestières, etc.). L’exploitation de ces ressources constitue un moteur de croissance économique et source de création d’emplois. En 2017, les secteurs des ressources naturelles représentaient 17% du PIB canadien et offraient, directement et indirectement, 1,82 millions d’emplois.

Les exportations de produits issus des ressources naturelles étaient de 236 milliards de $ en 2017, représentant 47 % des exportations totales canadiennes. Parmi ces ressources naturelles figure le pétrole brut qui confère au Canada une place importante sur l’échiquier des grands producteurs de cette substance stratégique. Quelles sont les réserves établies du pétrole brut au Canada ? Quels sont les enjeux à venir de cette ressource pour l’économie canadienne face aux soubresauts de la conjoncture internationale ?

Le potentiel pétrolier du Canada

Le Canada recèle 10% des réserves mondiales prouvées de pétrole. On entend par les réserves prouvées celles qui sont connues et exploitables dans les conditions économiques et technologiques actuelles. Le total de ces réserves au Canada est estimé à 171 milliards de barils. Ce sont les sables bitumineux de l’Alberta qui offrent la plus grande partie de ces réserves, environ 166 milliards de barils, soit 98% de ce potentiel.

Le canada est le quatrième producteur et exportateur de pétrole dans le monde. En 2017, la production canadienne de pétrole était de 4,2 millions de barils par jour et sa contribution au PIB canadien représentait une part de 2,6%. Au cours de la même année, le secteur pétrolier a créé plus de 228 000 emplois directs et indirects (Prism Economics, 2017) et a injecté 13 milliards de dollars dans l’économie. Ce secteur contribue également aux revenus des gouvernements via plusieurs recettes fiscales (impôts, taxes, redevances…).

Les enjeux à venir du pétrole canadien

Les soubresauts incessants du marché pétrolier, qui se traduisent par d’importantes variations de l’offre et de la demande, ajouté à cela les prix du baril, les défis environnementaux et de logistique auxquels font face les sables bitumineux alimentent le débat sur les perspectives du pétrole canadien.

En effet, le marché pétrolier se caractérise par des différences des prix d’un pétrole à l’autre qui peuvent être parfois importantes. Le pétrole brut canadien fait partie du Western Canadian Select (WCS), un standard de référence pour les bruts lourds. Étant donné, très lourd, le pétrole canadien se vend moins cher que le Brent et le pétrole américain (West Texas Intermediate), qui sont des pétroles légers et qui exigent moins de raffinage. Ces dernières années, la différence de prix du baril de pétrole canadien et de pétrole américain se situait en moyenne entre 13 et 15 $. Mais en 2018, cette différence a atteint 40 $, un cap historique qui rend le pétrole canadien moins rentable ce qui occasionne un manque à gagner de 15 milliards de $ par an. Ce fossé s’explique par des facteurs conjoncturels, en raison de l’entretien saisonnier des raffineries américaines, et structurels, à savoir la saturation des moyens d’expédition du pétrole canadien (oléoduc et chemin de fer).

Pour l’avenir, la reprise progressive des raffineries américaines réduira cet écart, mais le salut de pétrole canadien viendrait de l’augmentation des capacités d’expédition en réalisant les projets des pipelines (expansion d’Enbridge, TransMountain, XL Keystone…).

En plus de la contrainte logistique, le pétrole canadien fait face à de nombreux défis environnementaux ayant trait à la préservation de l’air, de l’eau et des sols. En effet, le pétrole des sables bitumineux canadien est parmi les plus polluants au monde.

Sofiane Idir

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