Rabii Rammal devient porte-parole d’ Histoires de paix à Montréal, une initiative d’ Outils de paix, se déployant dans le cadre du 375e anniversaire de la ville de Montréal pour souligner la Journée internationale de la paix.
Outils de paix, un réseau regroupant onze organismes montréalais, lancera le 21 septembre prochain le projet Histoires de paix à Montréal afin de célébrer la proactivité et le leadership de la communauté montréalaise dans la promotion de la paix et du vivre-ensemble harmonieux. Le projet Histoires de paix à Montréal mettra en lumière des initiatives de paix et de non-violence qui se sont déployées récemment ou dans le passé sur le territoire montréalais, et ce dans tous les arrondissements de la ville.
Pour ce faire, le réseau a invité partenaires, citoyens, arrondissements et organismes communautaires de Montréal à lui soumettre des présentations de projets qui ont contribué à la promotion d’une culture de paix dans la métropole. Ces témoignages seront ensuite recensés sur un nouveau site internet mis de l’avant par le Réseau des donateurs pour la paix et dont le contenu sera dévoilé le 21 septembre prochain à l’occasion du traditionnel déjeuner à l’Hôtel de Ville soulignant la Journée internationale de la paix. « Je suis fier d’être porte-parole d’une initiative qui rassemble et met en lumière des gens et des projets aussi inspirants que nécessaires », explique Rabii Rammal. En tant que porte-parole du projet, Rabii Rammal participera à la fête de la Falla le 9 août prochain, un projet concret d’intégration, de partage culturel et d’expression artistique qui culminera le 12 août 2017 à la Tohu et dont le récit fera partie du projet Histoires de paix à Montréal. Il assistera également à la présentation du projet à l’Hôtel de Ville le 21 septembre prochain.
Un projet rassembleur Grâce à la participation de plusieurs organismes oeuvrant dans des domaines variés, le projet mettra en lumière des initiatives ayant comme point commun de favoriser l’entraide et l’inclusion sociale. On pourra notamment lire comment la Falla permet d’ouvrir le dialogue entre une centaine de créateurs montréalais de toutes origines, ou en apprendre davantage sur les formations sur la communication non violente dans les HLM données par le Centre de formation sociale Marie Gérin-Lajoie. Histoires de paix à Montréal mettra également en exergue des projets inédits ayant un impact positif dans la communauté comme les Habitations Rêvanous, qui misent sur la mixité en hébergeant des personnes âgées en perte d’autonomie, ainsi que des personnes ayant une déficience intellectuelle.
Rabii Rammal : ambassadeur de paix
Rabii Rammal est un porte-parole tout désigné pour promouvoir le projet. Bien connu des Montréalais pour ses billets d’humeur, il est également coanimateur de l’émission Électrons Libres, le magazine scientifique de Télé-Québec. Cet hiver, il a fondé L’Intérêt humain, dont la première réalisation est une bibliothèque jeunesse à Montréal-Nord où l’inventaire de livres se renouvelle chaque mois. Des sessions d’aide aux devoirs s’y tiennent du mercredi au vendredi soir, en partenariat avec le Centre Littera, un centre de services orthopédagogiques.
À propos d’Outils de paix
Le réseau Outils de paix est un organisme à but non lucratif ayant pour mission de construire la paix par l’action citoyenne. Créé en 2009 par Brian Bronfman, président de la Fondation de la famille Bronfman, et Normand Beaudet, fondateur et directeur du Centre de ressources sur la non-violence, le Réseau Outils de Paix agit à titre de portail unique au Québec en unissant des organismes qui construisent l’harmonie sociale par la prévention active de la violence sous toutes ses formes.
L’HISTOIRE DE PAIX DE RABII RAMMAL
J’ai ouvert une bibliothèque. C’est encore étrange de le lire. Autant que ce l’est de l’entendre quand je le dis à moi-même ou aux autres. Parce qu’on ne peut pas juste dire ça à quelqu’un et passer à autre chose sans élaborer. On ne peut pas juste dire : « j’ai ouvert une bibliothèque » puis souhaiter bonne journée.
Je pourrais énumérer mille raisons qui auraient pu être des motifs – conscients ou inconscients – pour ouvrir une bibliothèque jeunesse à Montréal-Nord : le quartier est défavorisé ; il y a peu de beaux locaux et commerces ; le taux de diplomation y est inférieur qu’ailleurs sur l’Île ; et la bibliothèque Belleville – située à même pas cent mètres – est petite. Elle vit dans un sous-sol de chalet de parc. Et l’été, elle sent le chlore de la piscine Ottawa, qui est à côté. Je le sais parce que c’était la bibliothèque de mon enfance. Et même petit je la trouvais petite.
Je pourrais trouver mille raisons qui auraient pu être des motifs – conscients ou inconscients – pour ouvrir une bibliothèque jeunesse à Montréal-Nord ; mon grand-père avait fondé la bibliothèque du centre communautaire. Même que la plupart des livres étaient ses livres à lui.
En réalité, un matin, en allant visiter ma grand-mère, je suis passé devant le local qui est aujourd’hui la bibliothèque et j’ai vu que c’était un magasin de vapoteuses abandonné. Comme ce local était la crémière de mon enfance, où on allait manger un cornet après s’être baigné en face, je me suis dit que je devais y faire quelque chose.
J’ai vu le local début mars. Je l’ai loué la journée même. J’ai fait un dessin de mon idée. Aujourd’hui, plusieurs mois plus tard, la bibliothèque n’est pas encore parfaite ; il manque des plinthes, on n’ouvre pas tout le temps et je trouve encore que la toilette est épeurante.
Mais elle est là, la bibliothèque. Elle existe et elle sert. Trois soirs par semaine, il y a de l’aide aux devoirs. À la rentrée, ce sera quatre.
Financièrement, ouvrir une bibliothèque n’a aucun sens. Et c’est souvent la première chose dont on me parle quand je présente le projet : comment je « rentre dans mon argent ». Richard Desjardins a raison : « Comment trouver les mots pour émouvoir un seul dollar? »
Avoir su tout ce que ça prendrait pour réaliser le projet, j’aurais sûrement reporté.
Ou annulé. Il y a toujours un million de raisons de ne pas faire quelque chose. Et deux millions de raisons de le faire.
Longue vie aux histoires de paix.
Longue vie à la lutte pour une meilleure clairvoyance collective.
Rabii Rammal