Une table ronde autour de la littérature maghrébine était organisée par E-Passerelle à la bibliothèque interculturelle de Côte-des-Neiges pour mieux saisir le parcours des écrivains d’origine maghrébine et installés au Québec. Pour Kamal Benkirane qui revendique son identité de néo-québécois l’enjeu réside dans l’affirmation identitaire thème qui rejoignait la communication de Lyliane Rachedi qui pense que l’art d’écrire est fondamental pour sortir les écrivains des toutes les formes de réductionnisme.

En effet, le chemin de l’écriture constitue un exercice où se mêlent tensions et ajustements dans un univers où les auteurs se réfèrent à leur propre imaginaire. Peut-on parler alors d’un imaginaire spécifiquement maghrébin ?

Pour Mostafa Benfares, l’écrivain se réfère à un double imaginaire : « Celui qui lui est propre auquel s’ajoute par la suite l’identité double, le biculturalisme etc.…l’imaginaire spécifique de l’écrivain est affecté par son processus migratoire ». Salah Beddiari confie qu’il est imprégné par sa culture d’origine : « Tout ce substrat de cette culture qui nous a marqué à travers notre existence ». Cette référence à la culture d’origine est aussi affirmée par Nasira Belloula qui avoue elle aussi que son imaginaire lui vient de son pays d’origine l’Algérie : « je pense que dès le départ on puise dans l’imaginaire qui nous est propre…par la suite, il est enrichi par mon intégration qui vient se greffer à ma culture d’origine ». Le travail de l’écrivain est donc marqué de son époque et son passage par divers lieux tels que le pays d’origine ou la terre d’accueil. Un auteur émigrant détient donc un grand pouvoir comme le suggère Fayrouz Fawzi : « le pouvoir de saisir le milieu dans lequel il vit ». Prochaine rendez-vous littéraire de E-Passerelle le 3 novembre prochain.

Réda Benkoula (L’initiative)

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