De tous les impacts – physiques, humains et sociaux – liés au réchauffement climatique, c’est la sécheresse qui pèse sur la conscience, car c’est bien elle qui plongera la planète dans un état de stress hydrique. En effet, toute la population mondiale sera victime de périodes de sécheresse sévère et prolongée qui leur feront subir des pénuries d’eau, et les dégâts vont inéluctablement s’alourdir. Il faudrait donc agir en urgence et utiliser tous les leviers possibles pour atténuer les effets d’un phénomène qui prendra une ampleur dramatique.
D’ici 2030, la sécheresse pourrait entraîner le déplacement de millions de personnes. En 2040, un enfant sur quatre devrait vivre dans une région où la ressource en eau disponible sera extrêmement faible. Le pire pourrait survenir en 2050 avec des sécheresses touchant cette fois les trois quarts de l’humanité. « Entre 4,8 et 5,7 milliards de personnes vivront dans un territoire déficitaire en eau sur une période d’au moins un mois par an », selon le rapport de l’ONU.
Les pays de l’hémisphère nord auraient tort de se croire à l’abri. « Si le réchauffement climatique atteint 3 degrés Celsius, voire plus, d’ici 2100, comme certains le prédisent, les pertes dues à la sécheresse pourraient être cinq fois plus élevées qu’elles ne le sont aujourd’hui, avec la plus forte augmentation dans les régions méditerranéennes et atlantiques d’Europe », prévient le rapport.
Le réchauffement climatique à l’origine de l’accélération de la sécheresse
La sécheresse dans le monde menace la sécurité alimentaire. L’aridité, accompagnée de l’érosion des sols et de la déforestation, rend la planète vulnérable, ce qui transforme les terres cultivées et les pâturages en terres stériles. Ces sécheresses sont des exemples d’événements qui s’aggravent avec le changement climatique.
On parle de sécheresse lorsqu’il n’y a pas eu de précipitations sur une zone pendant une longue période, et les superficies touchées ont doublé au point que les sécheresses fassent plus de victimes et provoquent plus de déplacements.
La sécheresse ne doit pas être confondue avec l’aridité. En effet, une région aride peut connaître des épisodes de sécheresse. Le manque d’eau est la principale cause de la sécheresse, et s’il est accompagné de températures élevées – en été – cela va accentuer le phénomène de sécheresse car il y aura davantage d’évaporation et de transpiration des plantes (évapotranspiration), ce qui assèche les sols.
Lorsque l’hiver ou le printemps n’ont pas été suffisamment pluvieux, les réserves d’eau (superficielles ou souterraines) ne sont pas assez remplies. Toutefois, la sécheresse dans le monde n’est pas uniquement causée par des facteurs naturels. En effet, les sociétés humaines et leurs activités ont aussi leur part de responsabilité dans l’émergence de cette menace climatique. L’agriculture, les usines, et les habitations nécessitent un apport en eau important. Ainsi, des restrictions d’eau doivent être mises en place pour ne pas abaisser encore plus le niveau des nappes phréatiques et les cours d’eau qui étaient déjà déficitaires.
Presque tous les pays peuvent être touchés par la sécheresse s’ils subissent un manque de pluie pendant une certaine durée, accompagnés aussi par des températures chaudes. Seules les zones polaires et subpolaires pourraient être épargnées car elles sont entièrement recouverte de glace.
Les principales conséquences de la sécheresse :
Sur la population : la santé des enfants et et celle des personnes âgées sont très fragiles car sensibles aux fortes chaleurs ;
Sur la faune : de même que pour la population, un manque d’eau affecte les poissons vivant dans l’eau, mais aussi les animaux qui s’abreuvent aux points d’eau ;
Sur les forêts : la sécheresse va rendre les arbres plus secs et déshydratés, ce qui peut causer leur mort. De plus, une végétation très sèche sera propice aux départs de feux ;
Sur l’agriculture : l’irrigation des cultures est affectée par la sécheresse car les réserves d’eau sont faibles ;
Sur les sols : en automne, les sols asséchés, qui ont pourtant besoin de se recharger en eau, ne vont plus pouvoir absorber les précipitations, et cela crée des inondations et glissement de terrain ;
Sur les réserves d’eau potable : l’alimentation et l’évacuation des eaux ménagères ne se font pas correctement, car le niveau des rivières, des fleuves et des nappes est très bas. Dans certaines zones rurales, l’eau est rationnée ou coupée ;
Sur la production d’électricité : l’eau est utilisée pour refroidir certaines centrales nucléaires. Ces dernières sont donc mises à l’arrêt pendant les sécheresses et périodes de canicule alors que la demande en électricité augmente : climatisation, ventilateur, réfrigérateur nécessitant beaucoup d’électricité.
Les conséquences de la sécheresse peuvent perdurer longtemps après le retour des pluies : denrées alimentaires rares et chères, ressources en eau peu abondantes, sols érodés et animaux affaiblis, sans parler des conflits juridiques et sociaux qui peuvent persister des années durant. Les sécheresses sont souvent suivies d’inondations de grande ampleur qui surprennent les populations vulnérables, entraînant un surcroît de souffrances.
Enfin, la sécheresse assèche les sols et altère le bon développement de la faune et de la flore. Ainsi, les incendies sont souvent nombreux en période de sécheresse, et vont émettre des gaz nocifs qui vont polluer l’atmosphère et accentuer l’effet de serre. Avec le changement climatique planétaire, les phénomènes de sécheresse sont de plus en plus récurrents, il est donc important de savoir comment gérer les réserves, et surtout comment s’adapter à un climat qui change extrêmement vite.
Financer l’action pour le climat
La sécheresse dans le monde fait partie des changements météorologiques en constante progression. En fin de compte, c’est simple. Si l’on n’investit pas là où c’est nécessaire, le monde ne réalisera pas ses objectifs climatiques. Le cas échéant, la planète enregistrera une hausse des températures, ce qui entraînera une augmentation des effets des changements climatiques.
L’action pour le climat nécessite des investissements financiers importants, notamment dans de nouveaux systèmes et infrastructures énergétiques capables de résister aux effets des changements climatiques, tandis que l’inaction climatique est bien plus coûteuse.
Les pays doivent tous réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, de nombreux pays en développement ne disposent ni des ressources ni des technologies nécessaires pour y parvenir. C’est pourquoi tous les pays ont convenu que les nations industrialisées qui disposent de fonds et de compétences technologiques doivent intensifier et accroître leur soutien financier en faveur de l’action pour le climat dans les pays en développement, en particulier dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables. La coopération internationale est essentielle pour lutter contre les changements climatiques.
Mohand Lyazid Chibout (Iris)