Il faut être doté d’un optimisme indéfectible pour ne pas se laisser abattre par l’actualité; une pandémie mondiale, un climat tendu aux États-Unis, des feux de forêt qui font rage un peu partout, une nouvelle guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, l’explosion de Beyrouth… Mais se peut-il que derrière toute cette noirceur, une transformation soit en cours ? C’est en tout cas le parti pris du film de Nova Ami et Velcrow Ripper, Métamorphose, qui suggère que derrière l’effondrement en marche, une métamorphose se prépare à advenir. Car, tel Protée qui pouvait se métamorphoser à volonté, c’est hélas souvent sous la contrainte et la nécessité que le changement finit par advenir. Métamorphose permet de prendre la pleine mesure de cette nécessité, aujourd’hui plus urgente que jamais.
Également pour réfléchir au conflit qui touche à nouveau le Haut-Karabagh, le film Figure d’Armen de Marlene Edoyan traverse les paysages de l’Arménie à la rencontre de ses habitants. D’origine arménienne, née au Liban, c’est avec la volonté de renouer avec sa culture que la réalisatrice a entamé ce voyage initiatique fort émouvant.
Dès le 23 octobre sur Tënk :
● Métamorphose de Velcrow Ripper et Nova Ami, 85 minutes, 2018. Un film qui prend le pouls de notre Terre et témoigne d’une période de changements profonds : la perte d’un monde et la naissance d’un autre. Une véritable ode à la planète!
● El Mar La Mar de Joshua Bonnetta et J.P. Sniadecki, 95 minutes, 2017. Le désert de Sonora, à cheval entre le Mexique et les États-Unis. Tourné en 16 mm, le film suit les traces – devenues reliques – des immigrants les plus démunis obligés de braver cet enfer de chaleur et de vide.
*Présenté par VISIONS
●● Un film de chasse de filles de Julie Lambert, 75 minutes, 2014. La pratique de la chasse est en pleine mutation au Québec. Ce film vous plonge dans l’univers de femmes déterminées à prendre le bois.
●● Figure d’Armen de Marlene Edoyan, 74 minutes, 2012. Au gré des rencontres, la cinéaste explore la vie quotidienne des populations arméniennes tant à la campagne que dans les territoires limitrophes.
●● Et la vie de Denis Gheerbrant, 90 minutes, 1991. Pendant un an, Denis Gheerbrant s’est rendu à Marseille, à Charleroi, à Bruay, à Genève, dans les banlieues industrielles en déclin. Les gens qu’il rencontre parlent de leur vie ordinaire, de l’état intérieur de notre monde, et témoignent malgré eux de la disparition de la classe ouvrière.