L’art autochtone, bien trop long-temps refoulé et oublié dans ses tranchées, émerge en beauté et reprend allègrement le dessus du pavé. Au son du tambour, s’ébranle une joyeuse cohorte portant les étendards de cultures aux longues et anciennes racines, qui refleurissent fièrement dans le paysage montréalais. Anciennes et pourtant neuves, elles pavoisent au souffle nouveau qui les anime, quand Présence autochtone bat son plein.

Une grande première montréalaise ouvre en cinéma pour la trente-quatrième fois le multidisciplinaire festival. L’événe-ment, outre l’importante sélection films, offre une program-mation variée avec chant, musique, théâtre, arts et métiers de la tradition, donnant un vaste aperçu de la créativité autochtone des Amériques et du monde.

Yintah, qui signifie « terre », un long métrage documentaire sur la lutte des Wet’suwet’en pour leur souveraineté, ouvrira la section cinéma du festival le 6 août à 19 heures.
S’étalant sur plus d’une décennie, le film suit Howilhkat Freda Huson et Sleydo’ Molly Wickham alors que leur nation réoccupe et protège leurs terres ancestrales contre plusieurs des plus grandes entreprises de combustibles fossiles de la planète.

Yintah parle d’une résurgence anticoloniale, d’une lutte acharnée et continue pour les droits autochtones et les droits de l’homme face à un gouvernement colonial déterminé à s’emparer des terres sous la menace d’une arme. Le territoire des Wet’suwet’en n’a pas été pas cédé : Il n’existe ni traité, ni acte de vente, ni cession le plaçant sous l’autorité du Canada. En 1997, les Dinï ze’ et Tsakë ze’ (chefs héréditaires) du peuple Wet’suwet’en ont prouvé devant la plus haute juridiction du Canada qu’ils n’avaient jamais renoncé à la propriété de 22 000 km2 de terres. Pourtant, malgré cette décision de justice, le Canada a autorisé les géants des énergies fossiles à construire des oléoducs sur les terres des Wet’suwet’en. Résultat : une décennie d’affrontements entre les défenseurs Wet’suwet’en du territoire et la police canadienne qui cherche à s’en emparer sous la menace d’une arme.
Yintah est l’histoire du droit à la souveraineté sur les territoires autochtones. Freda, Molly, les Dinï ze’ et les Tsakë ze’ mènent un combat de plusieurs siècles pour protéger leurs enfants, leur culture et leurs terres de la violence coloniale. Pour les Wet’suwet’en, c’est leur avenir même qui est en jeu. Yintah, réalisé et produit par Jennifer Wickham, Brenda Michell et Michael Toledano a obtenu le Prix du Public du meilleur documentaire lors du festival Hot Docs de Toronto qui s’est terminé le 5 mai dernier.

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