Nuits d’Afrique fête ses 30 ans, la même année qu’un genre musical qui n’est autre que le raï. Alors quoi de mieux pour lancer les festivités que d’acclamer l’un des maîtres du genre, Rachid Taha le 13 juillet 2016 à 20 H 30 Métropolis 59 rue Sainte-Catherine E, Montréal, QC H2X 1K5
Biographie de Rachid Taha
Né en Algérie, c’est à l’âge de dix ans qu’il s’installe avec sa famille en France. Dans sa jeunesse, il décide d’apprendre l’arabe littéraire et chantera d’ailleurs par la suite tout autant en français qu’en arabe. Nourri de la musique de la grande Oum Kalsoum, il revendique aussi bien l’héritage de Cheikha Rimitti que celui des Clash. Début vingtaine, après avoir enchaîné les petits boulots, c’est dans une usine de Lyon où il travaille que Taha fait une rencontre décisive : deux frères, Mohammed et Mokhtar Amini. Ensemble, ils forment bien vite un groupe de musique, Carte de séjour, incluant aussi Djamel Dif et Éric Vaquer, ce dernier étant remplacé ensuite par Jérôme Savy.
Rachid Taha devient le chanteur principal et le groupe, mêlant rock-punk et raï, connaît vite un franc succès. Steve Hillage, ex-membre du groupe Gong, les épaule en enregistrant leurs disques. En 1986, leur reprise très ironique de Douce France de Charles Trenet va faire un tollé médiatique, à tel point qu’elle sera bannie des ondes. Elle les fait néanmoins connaître à plus grande échelle et attire l’attention sur cette jeunesse maghrébine qui prône la tolérance en pleine montée de l’extrême droite.
Le groupe se sépare et Rachid Taha entame alors sa carrière solo. Après s’être ressourcé à Oran, il sort un premier album en 1991, intitulé Barbès. D’autres suivent, multipliant les textes engagés, mêlant habilement le chaâbi algérien à différents styles musicaux, et incluant divers instruments, de l’accordéon cajun à la guitare électrique. En 1998 paraissent deux albums successifs : Diwân, qui compile des compositions chaâbi avec la participation de nombreux artistes de renom, et 1,2,3 Soleils en collaboration avec Faudel et Cheb Khaled. Accompagné d’un spectacle de grande ampleur à Bercy, ce dernier opus remporte un succès considérable et popularise définitivement le raï.
Impossible d’énumérer toutes les tournées mondiales et collaborations fructueuses qu’a enchaînées depuis Rachid Taha (il a travaillé avec les Têtes raides, Rodolphe Burger, Louise Attaque, Mick Jones, Femi Kuti, pour ne citer qu’eux). Son dernier album en date (le neuvième en solo), Zoom, est sorti en 2013, sans démentir la capacité de l’artiste à créer des compositions aussi originales que dansantes. Mélodies maghrébines et rock s’y mêlent à merveille, tandis que Taha en profite pour rendre hommage à ses idoles, d’Elvis Presley à Oum Kalsoum.
