Pour sa 26e édition le Festival Présence Autochtone déploie ses activités à Montréal à la fois sur la Place des Festivals dans le Quartier des spectacles, mais aussi à l’Université Concordia, à L’UQAM et à Kahnawake où seront projetés les films sélectionnés et dans les rues pour le grand défilé traditionnel NuestroAmericana pour lequel les nations du monde entier viennent célébrer avec fierté la diversité culturelle de Montréal et les peuples premiers des Amériques.

En ouverture de cette semaine de célébrations de l’Identité des Premières Nations, en présence de son réalisateur, sera projeté le film 100 Tiki de Dan Taulappapa McMullin. Parmi la programmation du festival, mentionnons les œuvres accompagnées de leurs auteurs : Mekko de Sterlin Harjo, originaire de la nation Seminole à qui on doit le remarquable Barking Water, lauréat du Prix du meilleur film de l’American Indian Film Festival en 2009, Chasing the Light de Blackhorse Lowe. En provenance d’Amérique du sud de nombreux films seront présentés comme Hija de la laguna documentaire du péruvien Ernesto Cabellos Damián ou Lo que lleva el rio du Vénézuélien Mario Crespo.

La clôture du festival aura lieu le 10 août avec la projection du film Le cercle des nations, un film choral, présenté en première mondiale dans le cadre du Forum social mondial qui se tient à Montréal cette année https://fsm2016.org/activites/les-cinemas-autochtones-affirmation-culturelle-et-reconciliation-indigenous-cinemas-cultural-affirmation-and-reconciliation/

Du 14 juillet au 3 septembre, Présence Autochtone, comme chaque année, présente une exposition en collaboration avec la Guilde canadienne des métiers d’art. Cette année, il s’agit de Pulpe fiction de l’artiste abénakis Sylvain Rivard. « J’essaie, en utilisant des techniques anciennes et des matériaux mixtes, comme le papier et l’écorce, de créer un art ethnologique actuel plus près de l’identité autochtone et qui va au-delà du métissage culturel » déclare l’artiste qui ajoute  « Une question se pose! Pourquoi laisser les artéfacts aux scientifiques et l’art aux artistes des Premières Nations quand un syncrétisme est possible? ». Artiste pluridisciplinaire, Sylvain Rivard met à profit sa connaissance des techniques artisanales anciennes dans ses collages qui ont servi à illustrer ses multiples ouvrages de littérature jeunesse. Grâce à ses œuvres au pouvoir évocateur indéniable rappelant par leurs couleurs et textures les quatre éléments, Sylvain Rivard nous amène au cœur de l’imaginaire abénakis. Ces collages sont un exemple parfait du constant souci de Rivard d’insérer les pratiques propres aux métiers d’art dans le monde contemporain.

La culture abénakise sera à l’honneur sur la Place des festivals puisque Sylvain Rivard met également en scène le vendredi 5 août à 15 h et le dimanche 7 août à 19 h une activité de travail traditionnel de transformation du frêne. Pour les Abénakis dont la culture matérielle est intimement liée à l’utilisation de l’arbre, la rareté de la ressource, induite par l’argile, prend une figure encore plus dramatique, mais paradoxalement, l’abattage préventif de nombreux frênes y est aussi vu comme une possibilité d’approvisionnement et de ressourcement culturel. La Place des Festivals, transformée en site amérindien accueillera la pièce centrale du dispositif. Avec différents arbres abattus sur l’île de Montréal, des porteurs de tradition de la nation abénakise viendront illustrer le processus traditionnel de transformation du frêne par des démonstrations publiques de battage des troncs, de fendage de la matière ligneuse obtenue, de coloration et de tressage des éclisses. Des ateliers ouverts au public permettront une initiation à ces différents procédés. Des intervenants culturels et des artistes viendront enrichir cette proposition première. Photos anciennes, panneaux d’interprétation, contes et poèmes viendront donner sens et profondeur à l’activité. Entre autres créations, un DJ autochtone sera invité à créer une pièce à partir des sonorités et des rythmes qui accompagnent le traitement du frêne.

Les concerts sur la scène prés du grand Tipi, Place des Festivals

Digging Roots jeudi 4 août à 20 h 30. Auréolé d’un prix Juno pour leur album For The Light le groupe chante en Anishinabemowin et en anglais.

Shauit, vendredi 5 août à 20 h 30. Déjà à l’affiche de Présence Autochtone en 2014, le chanteur innu inspiré par le reggae lancera son nouvel album lors de cette soirée.

Soirée ÉlectroChoc, avec DJ XS7, samedi 6 août à 20 h 30. Alexander Jerome est un musicien micmac de Gesgapegiag. C’est sous le pseudonyme de DJ XS7 qu’il propose une musique électronique à caractère autochtone. Cf http://www.musiquenomade.com/#!/djxs7

Kawandak et Logan Staats, dimanche 7 août à 20 h 30. Logan Staats est un jeune auteur-compositeur-interprète Mohawk originaire de Six-Nations. Il sera pour la première fois jumelé au groupe Kawandak du réputé – et virtuose – arrangeur et contrebassiste, Normand Guilbeault.  Une proposition originale du Festival Présence autochtone 2016.

Des images de grands succès rock revisités par l’inspiration amérindienne

Riel Benn revisite les classiques du rock’n roll en créant de surprenantes pochettes de disques qui , via son imaginaire moqueur, vont relier des chansons bien connues  à la cause amérindienne qui, elle,  l’est un peu moins. Trickster moderne, l’artiste renverse l’ordre des choses et nous amène, par un gai détour, à mieux saisir les réalités des premiers peuples.  

Une présentation des Productions Feux sacrés en collaboration avec Présence autochtone à l’espace Ashukan pour les œuvres originales (et l’ensemble de la série), à partir du 3 août; sur la rue Ste-Catherine,  pour des reproductions grand format, du 3 au 7 août.

Une exposition d’art itinérante

ᐊᐛᓯᔅ awaasis, un mot Naskapi qui veut dire animal, est une exposition d’art itinérante qui débutera dans la communauté autochtone de Kawawachikamach (Nation Naskapi) en mi-juillet et qui voyagera à Montréal pour le Festival Présence Autochtone 2016. L’exposition prend de l’ampleur lorsqu’elle voyage et permettra de créer une plateforme d’échange entre différents peuples autochtones et non-autochtones. Les thèmes de l’exposition, les insectes et les animaux, permettront de capter la diversité bio-culturelle autour des relations insectes-plantes-humains à travers deux différentes cultures et deux différents espaces : l’espace urbain de Montréal (Québec), et l’espace rurale et subarctique de la Nation Naskapi de Kawawachikamach (Québec). 

La tradition orale innue retransmise par Rémi Savard

En collaboration avec Recherches amérindiennes du Québec, aura lieu le lancement officiel du livre de Rémi Savard Carcajou à l’aurore du monde, Fragments écrits d’une encyclopédie orale innue à la librairie Zone Libre. Rémi Savard est anthropologue. Il a travaillé au sein des communautés inuites et innues du Québec et du Labrador. Il a publié de nombreux essais, recueils et articles sur la tradition orale des Innus – notamment sur Kuekuatsheu (Carcajou), un de leurs héros culturels. Il a, entre autres, été professeur titulaire au département d’anthropologie de l’Université de Montréal en plus d’être professeur invité à l’Université de Beijing (Chine) et à l’Université de Hohhot (Mongolie intérieure).

L’horaire détaillé fin juin sur www.presenceautochtone.ca

By admin

Read previous post:
Close