La quatrième édition du Festival Filministes se tiendra en ligne du 4 au 12 mars et sera entièrement gratuite! La programmation consacrée aux femmes et aux personnes sous-représentées de l’industrie cinématographique regroupe 5 longs métrages et 6 blocs thématiques totalisant 50 courts métrages d’ici et d’ailleurs. Rendez-vous sur Tënk, une plateforme indépendante dédiée au documentaire d’auteur, pour visionner les documentaires et films à l’affiche.
La justice reproductrice, l’amour, les biais sexistes et racistes de l’intelligence artificielle, le lesbianisme et le vieillissement, l’utilisation du cinéma comme acte de guérison, les récits migratoires sont autant d’angles par lesquels le festival souhaite ouvrir le dialogue sur les perspectives féministes contemporaines.
À la programmation cinématographique s’ajoute cinq panels de discussion autour des enjeux présentés par les longs métrages, une classe de maître sur l’afroféminisme avec la réalisatrice française Amandine Gay, trois résidences artistiques virtuelles réunissant l’artiste visuelle Moule, l’humoriste Naïla et la•e cinéaste Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo sur notre page Instagram, une table ronde sur l’art en temps de pandémie, ainsi qu’une levée de fonds sous la forme d’un bingo mettant en vedette le cinéma féministe.
Dans une démarche d’accessibilité et d’inclusion, toutes les discussions du festival seront interprétées en LSQ.
5 longs métrages et autant de discussions
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Aventureuses : parcourir Kuururjuaq
Traversées de Caroline Côté et Florence Pelletier
Documentaire présenté du 4 au 12 mars sur Tënk | Discussion avec Christine Bérubé-Martin et Florence Pelletier le 5 mars de 17h30 à 18h30 sur la page Facebook du Festival Filministes
Présenté gratuitement pour la première fois, le documentaire Traversées (2020) de Florence Pelletier et Caroline Côté suit cinq femmes alors qu’elles tentent de parcourir un trajet de 160 kilomètres dans le Grand Nord québécois. Leurs motivations de partir à l’aventure sont multiples : faire son deuil, se dépasser soi-même, retrouver ses racines, réaliser un film. Devant les diverses épreuves, elles se concertent, s’écoutent, formant une unité qui doit sa survie et la réussite de son expédition autant à soi-même qu’aux autres. Les défis de cette traversée seront abordés par la réalisatrice Florence Pelletier et par la protagoniste du documentaire Christine Bérubé-Martin dans une discussion animée par Édith Perrault.
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Justice reproductive : maternités adolescentes
Niña Mamá d’Andrea Testa
Documentaire présenté du 4 au 12 mars sur Tënk | Discussion avec Rose Chabot et Caroline Protat le 8 mars de 17h30 à 18h30 sur la page Facebook du Festival Filministes
Alors que le 30 décembre dernier l’Argentine légalisait l’avortement, Niña Mamá montre que le combat n’est pas nécessairement gagné : la peur et la honte de l’avortement sont profondément ancrées dans la société argentine. Filmé lors de consultations dans un hôpital public en Argentine, ce documentaire tout en nuances de gris laisse place à la parole de femmes ayant vécu ou vivant une grossesse à l’adolescence. Empreintes de bienveillances, ces conversations intimes et sincères nous mettent face à nos propres privilèges et droits, et permettent de remettre en perspective la légalisation toute récente du droit à l’avortement en Argentine.
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Devenir visibles : lesbianisme et vieillissement
La Nave del Olvido de Nicol Ruiz
Présenté du 4 au 12 mars sur Tënk | Discussion avec Marianne Chbat et Denise Veilleux le 9 mars de 17h30 à 18h30 sur la page Facebook du Festival Filministes
De Monique Wittig à Audre Lorde, en passant par Adrienne Rich, les théoriciennes féministes ont depuis longtemps souligné l’invisibilité des lesbiennes dans les différentes sphères de la société. Depuis quelques années, on voit apparaître au cinéma de plus en plus de récits LGBTQIA2S+. Toutefois, il reste un angle mort : où sont les lesbiennes âgées? La Nave del Olvido parvient à rendre visibles deux réalités trop souvent effacées, soit la sexualité des femmes âgées et les relations lesbiennes.
Empruntant les codes d’un coming-of-age, La Nave del Olvido suit le chemin tortueux, de l’invisibilité à l’affirmation, de Claudina, une femme âgée de la campagne chilienne qui développe un sentiment amoureux pour sa voisine. Avec une photographie onirique, la réalisatrice Nicol Ruiz porte à l’écran un parcours intimiste et transformateur d’une découverte du désir lesbien autrefois enfoui. Au travers d’un ensemble d’épreuves – lesbophobie, deuil et précarité – se tisse en douceur un parcours vers la liberté.
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La face cachée des données : éthique de l’intelligence artificielle
Coded Bias (États-Unis, 2020) de Shalini Kantayya
Présenté du 4 au 12 mars sur Tënk | Discussion avec Valentine Goddard, Francine Verrier, animée par Fatima Gabriela Salazar Gomez le 10 mars de 17h30 à 18h30 sur la page Facebook du Festival Filministes
Coded Bias est un documentaire essentiel en cette ère covidienne où nos pratiques web se sont transformées et intensifiées. Alors que nos vies sont de plus en plus régies par la diversité des technologies qui composent l’intelligence artificielle (IA), ce film démontre comment les avancées de l’IA – développées en majorité par des hommes blancs – sont investies par des biais sexistes et racistes. Ainsi, bien que ces technologies puissent nous faciliter la vie ou faire progresser la science à une vitesse phénoménale, elles posent de sérieuses questions éthiques quant à leur développement et à leur utilisation qui demeure très peu réglementée.
À travers le combat d’informaticiennes et d’activistes qui luttent pour assurer la protection de nos droits civils, Coded Bias pose deux questions essentielles : quel est l’impact du rôle croissant de l’IA sur le respect de nos droits et libertés? Et quelles sont les conséquences pour les personnes contre lesquelles l’IA est biaisée?
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S’exposer : briser le cycle des blessures
Morgana (Australie, 2019) de Josie Hess et Isabel Peppard
Présenté du 4 au 12 mars sur Tënk | Discussion avec Maria Nengeh Mensah et Mathilde Capone le 11 mars de 17h30 à 18h30 sur la page facebook du Festival Filministes
Comment reprendre le pouvoir sur son corps? De quelle manière le cinéma permet une réinvention de soi? La pratique cinématographique peut-elle s’inscrire dans un processus de guérison? Le documentaire Morgana suit une cinquantenaire qui, après plusieurs décennies à s’inscrire dans une norme qui la faisait souffrir, quitte son mari et ses enfants. Plutôt que de mettre fin à ses jours comme elle en avait d’abord l’intention, elle commence à explorer sa sexualité et à la mettre en scène dans des courts métrages qu’elle scénarise et performe. Transposant avec sincérité ses désirs, mais aussi ses blessures à l’écran, Morgana crée une série de films puissants et poétiques.
Donnant accès à l’œuvre et au parcours inspirant de Morgana, ce documentaire aborde avec sensibilité des enjeux tels que la santé mentale, la précarité des créateur•rice•s et le pouvoir de guérison de l’art. Morgana prouve qu’il n’est jamais trop tard pour partir à la poursuite de ses rêves, et souligne l’importance de s’inscrire dans une communauté où l’on peut être qui l’on est, sans compromis.
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Courts métrages
Présentés sur Tënk du 4 au 12 mars
La place importante accordée aux courts métrages dans la programmation a pour but de valoriser ce type d’œuvre cinématographique. Chacune de ces séances démontre la multiplicité des formes sous lesquelles les enjeux qui concernent les femmes* peuvent être soulevés. Cette année 6 blocs thématiques regroupant 50 courts métrages seront présentés. Ce dont on hérite présente une réflexion sur l’héritage culturel, familial, politique et féministe tandis que le bloc ❤ Amour ❤ fait place aux manifestations de l’amour de soi, de l’autre, amour de la nature, de son corps. Puis, les Filminis : Focus sur l’adolescence regroupe des films pour tous et toutes, dès 13 ans, qui abordent ce moment charnière de nos vies. La peur en mémoire revisite l’expression de la peur au cinéma alors que le bloc Récits migratoires met de l’avant les voix de réfugié•e•s politiques, immigrant•e•s économiques, personnes adoptées ou issues de deuxième génération.
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Les Filminounes : plaisirs pornographiques
Vendredis coquins – 5 et 12 mars 2021 de 21h à 22h30
Suite au succès de la soirée Filminounes de l’édition 2020, Les Filminounes sont de retour sous la forme de deux soirées de visionnement en direct. Avec cette séance, nous souhaitons réfléchir aux possibles de la pornographie féministe. Celle-ci soulève bien des émois et critiques divisant irrémédiablement les féministes : visions stéréotypées, violences sexuelles, phallocentrisme, exploitations, etc. Avec cette séance coquine, nous souhaitons faire place à des démarches esthétiques qui déplacent les points de vue hors du scénario traditionnel. Inscrivez-vous ici pour recevoir le lien de visionnement.
Avertissement : Les films présentent des scènes de sexualité explicite non simulées. Nudité et orgasmes au rendez-vous. 18 ans et +
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ACTIVITÉS PARALLÈLES
SOIRÉE D’OUVERTURE ET LEVÉE DE FONDS : BINGO CINÉMATOGRAPHIQUE
4 mars à 19h30 | Billet pour la soirée d’ouverture : 20$ (inclus une carte de bingo)
Au programme de cette soirée : mot du collectif de direction artistique et bingo cinématographique. Finis les sous-sols d’églises, bienvenue le bingo 2.0 sur ZOOM qui transforme les codes d’un classique! Au lieu de lettres et de chiffres (I22, O74), vos cartes seront garnies de films féministes d’ici et d’ailleurs. Des prix qui donnent des faiblesses dans les genoux sont attendus, un pédalo peut-être, qui sait?
Encouragez la pérennité du Festival Filministes en prenant part à cette soirée d’ouverture animée par la réalisatrice Marilou Caravecchia-Pelletier!
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CLASSE DE MAÎTRE avec Amandine Gay, animé par Nantali Indongo
6 mars de 11h00 à 12h30
Gratuit – sur inscription – rediffusion sur Facebook
La militante afroféministe, comédienne et réalisatrice Amandine Gay présentera son travail et ses réflexions lors d’une classe de maître virtuelle. Après son incontournable documentaire Ouvrir la voix (2017), qui explorait l’expérience de la différence en tant que femme noire et les clichés spécifiques qui s’y rattachent, Amandine Gay continue d’explorer les enjeux liés au colonialisme et à l’intersectionnalité dans Une histoire à soi (sortie prévue en 2021). Dans ce documentaire d’archives, construit sur les témoignages de personnes adoptées, elle s’interroge sur les rapports de classe sous-jacents à la pratique de l’adoption internationale. Intersectionnalité, adoption, afroféminisme et cinéma seront abordés dans cette classe de maître animée par la journaliste culturelle à CBC Nantali Indogo.
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TABLE RONDE : ZOOM SUR L’ART NUMÉRIQUE
7 mars de 11h à 12h30
Gratuit – sur inscription
L’année 2020 a marqué un virage numérique : les artistes ont dû user d’ingéniosité pour transposer en ligne une expérience ancrée dans un espace physique. Comment penser cette transition des arts vers le numérique? Doit-on la considérer comme temporaire ou permanente? Comment affecte-t-elle les pratiques artistiques? Quels en sont les avantages et quels enjeux pose-t-elle? Pour discuter de ces questions, nous avons invité nos trois artistes en résidence et d’autres artistes féministes à une table ronde, pour partager leurs expériences du virtuel dans leurs pratiques artistiques.
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Membres du jury et prix pour soutenir la relève en cinéma
Miryam Charles
Clarisse Charrier
Ariane Louis-Seize
Avec la complicité de Post-Moderne, deux bourses d’une valeur respective de 2500,00$ seront remises aux deux meilleurs courts métrages de notre sélection québécoise. Le prix du public sera remis par SLA et sera d’une valeur de 2500$ en location d’équipement.