Le MUMAQ présente avec éclat sa nouvelle exposition permanente. Objets témoins, une histoire des métiers d’art du Québec

Le MUMAQ est fier d’ouvrir public dès le 8 juin, sa nouvelle exposition permanente dans une présentation totalement repensée et reconfigurée selon un scénario historique qui part de 1534 jusqu’à nos jours. Ce sont 7 îlots correspondant à autant de périodes successives qui proposent des artefacts issus de tous les métiers d’art et des œuvres originales de plus de 250 artisans québécois.

« Une exposition permanente est, en quelque sorte, la signature d’un musée, une réalisation phare qui met en valeur sa collection et sa mission. C’est en découvrant le travail accompli par des institutions comme celles-ci que nous constatons que les établissements du Québec ont acquis une excellente expertise qui se compare avec celle des grands musées du monde. » Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications du Québec.

« Notre milieu ne peut être vivant et tourné vers l’avenir que s’il assume son histoire et pour cela il doit en parler. Alors, cette exposition permanente est d’autant plus importante : elle témoigne d’une riche collection en métiers d’art, elle témoigne de l’évolution des pratiques, des diverses influences des cultures, des tendances, des pratiques hybrides, des nouvelles technologies et surtout, cette exposition est un espace de dialogues et un espace de rencontres entre les artistes et les artisans en métiers d’art et la communauté et entre les artisans eux-mêmes, ce dont notre milieu a besoin. » Julien Sylvestre, Directeur général du Conseil des métiers d’art du Québec.

La première période, intitulée Colonie et conquête couvre les années 1534 à 1850. C’est la période d’établissement le long du Saint-Laurent et dans les principales villes. Dès l’arrivée des premiers colons en Nouvelle-France, l’Église catholique devient l’institution la plus importante de la colonie tant moralement que physiquement. L’église, bâtiment imposant au cœur du village ou de la paroisse, est non seulement le lieu de rassemblement du dimanche, mais elle est aussi au centre de tous les rituels importants et célébrations qui marquent la vie des habitants et des citadins. Elle y occupera cette place prédominante jusque dans les années 1960. L’architecture ecclésiastique et l’ornementation sont donc des secteurs de production majeurs pour les artisans : l’église, par son décor, se devait d’exprimer la splendeur d’une dévotion sans faille envers Dieu et son fils. Ainsi, de nombreux artisans étaient chargés de sculpter, peindre et orner le bâtiment, mais aussi de créer les objets nécessaires aux rites chrétiens.

L’Industrialisation qui va des années 1850 à 1920 représente la deuxième période dans le parcours muséal. Certains artisans s’organisent davantage et ouvrent des manufactures. D’autres, au lieu de tenir une boutique, vont travailler pour des marchands. C’est une période de grands changements, notamment en éducation, où plusieurs communautés religieuses viennent d’arriver au Québec et d’autres sont fondées afin de répondre aux criants besoins des villes et des campagnes, les quelques communautés déjà en place ne suffisant pas à la tâche. Chez les filles, les religieuses mettent en place divers cours afin qu’elles puissent produire les divers articles nécessaires au ménage. C’est aussi une période d’expansion du territoire avec la colonisation de régions plus éloignées du fleuve (Abitibi, Laurentides, Côte-Nord, etc.) ce qui crée une forte demande pour la construction, les outils, etc. C’est aussi une période de grandes constructions institutionnelles où les artisans pourront trouver à s’occuper et s’épanouir.

Deux îlots s’intéressent à la Modernité qui se déploie durant les années 1920/1960. C’est la période d’après-guerre et de crise économique où il faut produire des biens ici et que les gens soient formés adéquatement pour le faire, cela inclut tous les domaines des métiers d’art. Les divers conflits en
Europe amènent diverses vagues d’immigration, dont plusieurs artisans ayant une formation classique en Beaux-arts. On rejette l’académisme, c’est l’époque du Refus global et de l’exploration de nouvelles formes et de nouveaux matériaux. Divers groupes d’artisans se forment et le gouvernement commence à

mettre en place des structures de soutien à la mise en valeur des arts et de l’artisanat au plan local et national. Entre 1920 et 1945, plusieurs artisans reçoivent des bourses d’études pour aller poursuivre leur formation en Europe. C’est aussi la naissance de l’automatisme, mais aussi du design aux lignes épurées permettant une certaine production en série, mais aussi la recherche de modèles qui passeront l’épreuve du temps.

La Révolution tranquille est la cinquième période de l’exposition pour les années 1960/1980. On continue l’expérimentation et l’exploration des formes et des matières. Expo 67, sera pour beaucoup d’artisans québécois une découverte du monde et de ses possibilités et leur donnera des ailes. Tous les grands chantiers et les grands évènements internationaux offrent de nouvelles perspectives aux artisans qui diversifient leur pratique passant de production d’objets utilitaires à des œuvres s’intégrant à l’architecture. C’est le début de l’utilisation officielle du terme métier d’art au Québec! Avec les grands chantiers d’envergures comme la Place des Arts (1963), le métro de Montréal (1967) et les jeux Olympiques (1976), le gouvernement met en place des programmes incitant les constructeurs à travailler avec les artisans.

La Postmodernité, 5e îlot de cette présentation, occupe les années 1980 -2000 qui sont caractérisées par le début de la mondialisation. Les technologies et l’automatisation, rendues possibles par le développement du design, apportent de nouveaux biens de consommation provenant d’ailleurs à meilleur prix que ce qui se fait ici et en plus grande quantité. D’un autre côté, les artisans de métier d’art aspirent à une reconnaissance et un statut au même titre que les artistes en art visuel. Ainsi naissent une politique culturelle québécoise et, quelques années plus tard, la définition formelle des métiers d’art et la loi sur le statut professionnel des artisans en métier d’art. Tout cela mènera à la refonte des programmes d’enseignement au niveau des techniques en métiers d’art au Cégep et le développement d’école-ateliers permettant une formation complète de la relève. De l’objet fait main fonctionnel, on arrive de plus en plus à un développement d’un statut artistique et à l’art conceptuel.

Enfin, 7e période, qui va des années 2000 à nos jours, moment de la mondialisation, de la recherche, des mélanges de matériaux qui se manifeste par une qualité accrue des productions en métier d’art. Les programmes de formation et les écoles ateliers comptant désormais plus de 20 ans d’existence et une certaine stabilité permettant de se concentrer sur le développement des apprentissages et des techniques. C’est aussi une période de retour vers le fait soi-même et vers de nouvelles formes de commercialisation et de mise en marché ouvrant pour ceux qui s’y entendent, un marché beaucoup plus large que celui de la simple boutique ayant pignon sur rue. Les artisans sont plus créatifs que jamais. Ainsi, mélange des techniques, des matériaux et des styles sont en ébullition.

« Après des longs mois de travaux et de préparation, parfois ralentis par le contexte sanitaire, nous avons très hâte d’accueillir le public au musée et de lui présenter cette nouvelle exposition qui marque un vrai renouveau pour le MUMAQ. Un renouveau qui témoigne de l’importance des métiers d’art et de toutes les artisanes, artisans et artistes qui ont contribué, à leur manière, à façonner l’histoire du Québec. » Perrette Subtil, directrice générale MUMAQ

Le MUMAQ tient à remercier le ministère de la Culture et des Communications du Québec, la Fondation MUMAQ et PME Montréal Centre Ouest pour leur contribution à la réalisation de la nouvelle exposition permanente.

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