Coincé dans sa révolution pour une vie meilleure, le peuple algérien continu son combat démocratique contre un régime qui n’a plus sa place, à l’agonie et rongé dans ses entrailles. Les conflits d’intérêts, les enquêtes menées contre certains hommes d’affaires (accusés d’avoir dilapidé le trésor public) , du moins ce qui en est visible, et la sourde oreille des décideurs, à leur tête le général major Gaïd Salah, aurait pu causer du tort au mouvement populaire, mais il n’en est rien. La répression s’intensifie progressivement, depuis mardi dernier, quand les services de polices ont empêché des milliers d’étudiants d’accomplir leur manifestation politique anti système. Le lendemain, mercredi, les forces anti émeutes sont resté fidèle à leur fermeté alors que des milliers de manifestants déferlaient en direction de la grande poste à Alger tôt déjà dans la matinée.

Le contesté premier ministre, NoureddineBedoui, avait déjà averti dans un communiqué quelques jours avant, contre toute manifestation ou marche dans les rues de la capitale durant la semaine sauf le vendredi, un avant-goût d’une forme de répression à la veille du huitième acte de protestation, vendredi 12 avril. Ce jour-là, les barrages filtrant de la gendarmerie nationale au niveau des accès à la capitale, et les bombes lacrymogènes utilisée violemment à l’intérieur du tunnel des facultés, confirme le durcissement des rapports de force entre le citoyen et les décideurs du régime. Le pire a en effet été évité de justesse, ou il a fallu que les secours bénévoles interviennent auprès de dizaine de blessés, et même au sein des forces anti-émeute, on compte plusieurs blessés. Comme le rapporte un communiqué de la DGSN (Direction générale de la sureté nationale), 80 policiers ont bété blessé, dont plusieurs cas graves, 180 individus parmi les manifestants ont été interpelé, et des véhicules de police ont été saccagé.

La révolution du sourire, « Silmya ! Silmya !»

Elle a commencée pacifique et elle l’est toujours. Une révolution contre le colonisateur, suivie d’une seconde contre l’intégrisme sanglant durant une décennie complète, des familles qui pleur à ce jour ses victimes et ses disparus, tel est l’histoire de cette belle Algérie, dans toute sa richesse naturelle et humaine. « Silmya ! Silmya !» (Pacifisme ! Pacifisme !), criaient à haute voix les millions de citoyens présents à travers les 48 wilayas du pays, avec l’espoir d’un avenir meilleur et d’une Algérie démocratique. L’algérien a retrouvé le plaisir de s’exprimer et de revendiquer ses droits, tout en restant fidèle aux valeurs d’une Algérie «Dans la douleur mais dans une ambiance de joie fraternelle et dans un esprit révolutionnaire, la contestation populaire algérienne a donné une belle leçon de civisme, mais une belle image aussi, ou par le passé, notre pays n’en fut réduit qu’au « Onetwotrisme ». Ce fameux slogan né de la fierté du football national, mais qui a laissé place à ce sentiment de dignité qui s’est emparé du citoyen algérien depuis le 22 février dernier, jour de la naissance du « Hyrak » (révolte populaire)

Des étrangers (terroristes) arrêtés en possession d’équipements sensibles et de substances psychotropes…à quoi joue la DGSN ?

Dans un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale, le lendemain de la manif’ de vendredi, on dénonce des actes de déstabilisation incitant les manifestants à recourir à des formes de revendication radicales. Allusion faite à des étrangers arrêtés en possession d’armes et de psychotropes. « Durant ces semaines, des étrangers venus spécialement pour attiser les tensions et pousser les jeunes à recourir à des formes d’expression radicales, en vue d’exploiter leurs images via les médias et sur les réseaux sociaux, ont été identifiés et interpellés et leurs desseins dévoilés. Certains ont même été arrêtés en possession d’équipements sensibles, de substances psychotropes à effet hallucinogène, en quantités importantes et qui agissaient en réseaux et sur des points ciblés », précise le communiqué.

Investigations, respect des droits de l’homme, engagement des forces de police à tous les niveaux, gestion professionnalisme et habilité, tels sont les nouvelles formes d’expression dont use le commandement de la police nationale. N’est-ce pas là une manière de noyer la manifestation pacifique dans laquelle s’est engagée la population algérienne depuis fin février ? Est-ce le prélude d’une probable interdiction de manifester même le vendredi ? Un scénario qui pourrait envenimer l situation, alors que des millions d’algériens continuent de crier haut et fort qu’ils ne s’arrêteront que lorsque les « personnages » du régime auront tous déguerpis !

Les fake-news de la discorde

Autre phénomène, et non moins décisif dans cette petite révolution tranquille algérienne contre la mafia et la corruption, l’intoxication de l’info. Photoshop, fausses informations qui circulent ça et là sur les réseaux sociaux, tous les moyens sont bons pour dévier la révolte populaire et induire ses acteurs dans l’erreur et la confusion. Par ailleurs, on dénonce des manœuvres du régime toujours en place, usant de ce qu’on appelle « les mouches électroniques », des agents recrutés parmi les chômeurs et des étudiants, ayant pour tâche de suivre sur le net les blogueurs antisystème, dont celui du journaliste Adlène Mellah et à leur tête, Amir DZ, connu pour sa traque des familles de hauts dignitaires de l’Etat, sans oublier les sites à vocation « révolutionnaires », à savoir El Manchar (site satirique), Algérie Part (site d’investigation), pour ne citer que ceux là. Inonder la toile par de fausses rumeurs, détourner l’opinion public connecté via les réseaux sociaux, semble être la nouvelle arme d’un clan qui continue d’agir dans l’ombre du régime en place.

Naïma Salhi, une actrice politique d’un ancien âge

Femme politique islamiste controversée, présidente du parti politique PEP (Parti de l’équité et de la proclamation) créé en 2012, et députée à l’assemblée nationale algérienne depuis les élections législatives de 20171, Naïma Salhi n’est ni plus ni moins, qu’in pion d’un système méprisé et discrédité par la population. Quelle en sont les causes ? pour la simple raison que cette figure d’un Etat à l’agonie, dans sa lutte de dénigrement d’une souche importante du pays, à savoir la région de Kabylie, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu depuis le début de la manifestation populaire.
Naïma Salhi n’en est pas à sa première tentative de division d’un peuple aux multiples cultures et pratiques ancestrales, au moment ou seul l’union ferait la force de cette nouvelle Algérie en quête de liberté et de justice.
Mais fort heureusement, c’est à l’unanimité qu’on dénonce cette pseudo femme politique, qui à l’évidence, ne fait que porter atteinte à une dignité patriotique issue d’une révolution, ou dans les quatre coins du pays, des millions de martyrs ont vers leur sang pour que le pays sorte des griffes du colonisateur. Et pour se démarquer une fois de plus dans ce virage historique du pays, ce député fantôme avait annoncé au lendemain de la première marche pacifique contre le 5ème mandat du démissionnaire Abdelazize Bouteflika, que seule une force étrangère pouvait mobiliser tant de millions de personnes et les faire sortir dans la rue.

Corruption et abus de pouvoir…Abdou Semmar les traquent tous !

Tout a commencé lorsque le journaliste d’investigation, Abdou Semmar, et son collaborateur Merouane Boudiab, ont été arrêté dans la nuit du mardi 23 au mercredi 24 octobre 2018, par la gendarmerie nationale. Connu pour sa divulgation de documents sensibles sur des personnalités publiques et de puissants oligarques, celui qu’il avait dénoncé avant son arrestation, n’est autre que le wali (préfet) d’Alger Abdelkader Zoukh. Sous les chefs d’accusation suivants : « menaces, diffamation et atteinte à la vie privée », Abdou Semmar et son partenaire ont ensuite été incarcérés à la prison d’El Harrach, avant d’être relâchés le jeudi 08 novembre de la même année. Depuis, exilé en France, Abdou Semmar mène à sa manière sa révolution, en dévoilant dossier sur dossier et preuves à l’appui, comment certains hommes d’affaires, de hauts responsables d’entreprises étatiques et privées, ainsi que des personnalités politiques, ont profité d’abus de pouvoirs e(t de magouilles en tout genre, pour détourner des sommes colossales d’argent public et de devises étrangères.

Sur la chaîne satellitaire « AMEL TV », dont le siège se trouve à Paris, et aux côté de Hichem Aboud (auteur du livre La Mafia des généraux et propriétaire de ladite chaîne), ce jeune journaliste dévoile avec documents à l’appui, les dérapages et les scandales liés à la corruption et l’abus de pouvoirs, une véritable chasse aux sorcières, qui coïncide avec le « Hyrak » populaire. Les derniers à avoir été dénoncé par Semmar sont les hommes d’affaire Ali Heddad (détenu actuellement à la prison d’El Harrach et sous enquête judiciaire), Le Wali d’Alger Abdelkader Zoukh.Mohamed-Laïd Benamor (A la tête du groupe Benamor, l’un des acteurs majeurs de l’industrie agroalimentaire), et le DG de l’aéroport d’Alger Tahar Allache (accusé par Semmar de tentative de corruption envers une firme anglaise).
Mais ces enquêtes d’investigations, en parfaite adéquation avec la contestation populaire, n’a pas été sans incident sur l’intégrité de ce journaliste audacieux et courageux, plus précisément sur sa propre famille qui réside toujours en Algérie. En effet, dans l’après-midi de mercredi dernier, sa femme et ses deux enfants ont échappé au pire, suite à un acte de vandalisme sur la voiture de madame Semmar. Au siège du groupe « Dziriet », ou travaille cette dernière, un individu a mis le feu au véhicule, mais heureusement que personne ne s’y trouvait. Un acte impardonnable sur des innocents qui n’ont rien à voire avec les enquêtes menées par leur père. Ces dossiers que dévoile au grand jour ce journaliste d’investigation semble faire peur à certains, dont les noms cités auparavant.

La phobie des trois B, Ben Salah, Bedoui et Belaïz

En Algérie, les revendications citoyennes sont claires comme de l’eau de roche. Au lendemain du cinquième vendredi de la contestation populaire, les manifestants réitèrent leur principale revendication, à savoir « le départ de tous les symboles du système ». Mais comment envisager que de telles revendication voient le jour, au moment ou Abdelkader Bensalah (chef d’Etat par intérim), Noureddine Bedoui (premier ministre), et enfin Tayeb Belaïz (président du Conseil constitutionnel) sont toujours en place, à la stupéfaction des algériens. Et au vue de la dernière manif’ à travers les 48 wilayas du pays, rien ne viendra à bout de la belle détermination du peuple algérien à obtenir un renouveau politique, si ardemment désiré, et le départ, sans exception, de tous ceux qui incarnent le « système » et l’ère Bouteflika, objet d’un rejet massif et spectaculaire.

Les trois B en question incarnent en effet le régime, il est donc inconcevable que ces derniers puissent s’exprimer au non du peuple, au moment ou l’on exige un changement radical, qui ne pourra se concrétiser qu’après le départ de ces décideurs mis en place sous l’ancien règne de Bouteflika. Et de ce fait, Les Algériens continuent de crier haut et fort leur refus d’une quelconque transition contrôlée par le pouvoir, une absurdité loin de rassasié un peuple qui n’est pas prêt de lâcher prise dans sa révolution tranquille. Si la sortie de crise, selon l’intérimaire Bensalah ne pourra se concrétiser qu’à travers des élections, d’ailleurs annoncées par ce dernier pour le 4 juillet prochain, il faudra avant tout aux décideurs, démontrer aux algériens que ce prochain suffrage universel se fera dans la transparence et l’égalité des chances. Mais ce n’est pas demain la veille…le chemin vers la démocratie est encore long…

Le général Gaïd Salah et sa bande…

Depuis le jour ou le chef des corps d’armée et vice ministre de la défense, le général Major Gaïd Salah, avait affirmé son soutien au peuple, en allant même invoquer l’article 102 de la constitution (permettant l’empêchement du chef de l’Etat d’exercer ses fonctions en cas d’impossibilité total, pour cause de maladie grave et durable). Il fut évident que ce militaire « suprême » avait lâché celui qui pourtant l’avait intronisé à la tête de l’armée. Par la suite, « El Gaïd » n’a pas cessé d’intervenir par des discours de déjà vue, c’est-à-dire une langue de bois qui se veut à la fois rassurante envers le peuple, mais aussi protectrice des intérêts de ceux qui ont mené le pays vers la ruine et le déclin économique.

Pour certains, ce général major est un enfant du peuple, connu pour son patriotisme incontesté, mais comment expliquer alors cette répression de demie mesure exercée sur les manifestant durant la semaine écoulée ? D’autres affirment qu’il n’est autre qu’un acteur du régime, et qu’il devra lui-même des comptes au moment ou l’Algérie retrouvera sa dignité bafouée par un système qui a mené le pays vers le néant. Gaïd Salah est-il le seul décideur ou bien derrière lui se cache ces autres personnages (d’autres généraux, d’autres richissimes hommes d’affaires mouillés dans la corruption et la dilapidation des biens de l’état,…etc…) ? Depuis plusieurs jours maintenant, il semble évident que le seul facteur qui lie désormais tout un peuple à son régime, n’est autre que ce révolutionnaire sur qui l’algérien mise ses derniers espoirs. Affaire à suivre…

Les Amis de l’Algérie aux aguets

Intérêts économique oblige, et depuis le début du mouvement de contestation populaire, les pays concernés directement par cette impasse politique que vie au quotidien ce pays riche naturellement et humainement, réagissent chacun à sa manière. A commencer par la France, pays le plus complice avec l’Algérie, accusé de faire la pluie et le beau temps depuis l’indépendance du pays, qui jusqu’à, maintenant, ne s’est jamais prononcé explicitement. Sinon à travers des messages de soutien au régime en place, mais aussi d’une manière assez hypocrite, avec son soutien en demie teinte envers le peuple algérien. Les américains de leur côté, ont été claires et précis, prenant position pour une transition démocratique de cette crise algérienne. Au moment ou la Russie de Poutine a avertit ces « pays frères » contre toute forme d’ingérence directe dans les affaires de l’Algérie.

L’Algérie est en effet un pays économiquement et politiquement stratégique, compte tenu de sa position géographique et des enjeux financiers en rapport avec la richesse naturelle des terres algériennes. Mais cela, les décideurs de l’Algérie le savent parfaitement, les citoyens aussi, d’où le refus catégorique de ce mouvement populaire de voir tel ou tel pays tenter de détourner cette révolution grandissante et porteuse d’espoir pour la nouvelle génération et celles du future.

Au loin, une nouvelle Algérie se dessine, un paysage démocratique jette ses lueurs sur ce peuple qui a déclaré sa flamme à la justice, à la, liberté des chances, à une souveraineté populaire inébranlable et infatigable. L’Algérie de demain, c’est pour bientôt ?

Hamid Si-Ahmed

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Le problème est survenu vers 7h du matin ce dimanche heure du Canada et cette avarie semble toucher plusieurs pays....

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