Amnistie internationale publie aujourd’hui, en vue de la rentrée parlementaire et fédérale ainsi que des élections provinciales au Québec, son Aperçu des droits humains 2022 au Canada, intitulé Raviver l’espoir et combattre les injustices. Ce rapport appelle les gouvernements du Canada ainsi que les candidat•e•s aux élections provinciales du Québec à adopter une approche mettant en avant les droits humains afin de combattre les inégalités et les injustices présentes dans nos sociétés.

Le rapport, est publié dans un contexte postpandémique mondial où l’on assiste à la dégradation de la situation des droits humains au Canada ainsi que partout ailleurs dans le monde. « Tout comme la pandémie, la crise climatique et la guerre en Ukraine ont des répercussions importantes sur les droits humains, ici comme ailleurs dans le monde », déclare France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.

Amnistie internationale est profondément préoccupée par l’inaction du gouvernement canadien et des gouvernements provinciaux face aux importants enjeux d’inégalité et d’injustice engendrés par la pandémie de Covid-19, lesquels accentuent ceux déjà existants et dont les effets se font encore sentir, notamment pour les personnes vulnérables ou vivant en situation de précarité dont les membres des peuples autochtones et des communautés noires et racisées, les personnes demandeuses d’asile et les personnes migrantes.

« Au Canada et au Québec, ce sont les Autochtones, les personnes noires ou racisées, de même que les personnes migrantes qui comptent parmi les plus touchées par la pandémie. Or, ce sont aussi ces mêmes personnes qui sont également les plus touchées par les changements climatiques et l’inaction des gouvernements, de même que par la déficience de nos programmes sociaux et la montée des idéologies populistes, des courants haineux et de l’expression des frustrations de la population », constate France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.

Amnistie internationale propose 41 recommandations d’action dans huit champs d’intervention, soit la discrimination et le racisme systémique, les droits des peuples autochtones, les droits des personnes demandeuses d’asile, les droits des personnes migrantes à statut précaire ou sans statut, l’impact des acteurs économiques sur les droits humains, droit à la santé et la pandémie Covid-19, la justice climatique ainsi que les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite.

Amnistie internationale formule 28 recommandations destinées au gouvernement fédéral ainsi qu’aux gouvernements provinciaux parmi lesquelles :

• Retirer immédiatement les agents de la GRC et autres forces de sécurité des territoires autochtones tels que celui des Wet’suwet’en, et tel que demandé par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations unies.
• Résilier l’entente signée avec l’Agence des services frontaliers du Canada permettant la détention des personnes migrantes dans des prisons provinciales.
• Réaliser l’objectif zéro émission et éliminer progressivement le développement, l’utilisation et la production des combustibles fossiles et d’autres formes de production les plus polluantes, comme le charbon, la tourbe, le gaz naturel, la fracturation hydraulique et les sables bitumineux d’ici 2030.
• Mettre fin à l’exportation d’équipements militaires lorsqu’il existe un risque que ceux-ci soient utilisés pour commettre des violations des droits humains.
• Reconnaître le caractère essentiel du travail réalisé par les personnes migrantes en permettant aux personnes migrantes à statut précaire, temporaire ou irrégulier de présenter une demande de résidence permanente.
De plus, Amnistie internationale formule 12 recommandations spécifiquement destinées au gouvernement du Québec parmi lesquelles :
• Reconnaître l’existence du racisme systémique dans les services publics.
• Mettre en œuvre la totalité des 142 appels à la justice de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec, dont la sécurisation culturelle, dans tous les services publics, et les 21 appels à l’action de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées spécifiques au Québec.
• Autoriser les familles demandeuses d’asile à avoir accès aux services de garde éducatifs subventionnés et aux versements anticipés du crédit d’impôt pour frais de garde afin que tous les enfants, quel que soit le statut d’immigration de leurs parents, aient accès à ces services.
• Intégrer les droits des peuples autochtones dans ses plans de lutte à la crise climatique à toutes les étapes et de s’assurer d’obtenir le consentement préalable, libre et éclairé pour les projets qui les touchent notamment des industries extractives et forestières.

Amnistie internationale appelle les gouvernements du Canada à se prononcer sur chacune de ces recommandations et à faire part aux Canadiennes et Canadiens de leurs intentions et de leurs engagements concrets. De même, dans le contexte des élections provinciales de 2022 au Québec, nous appelons les partis et les candidat•e•s concerné•e•s d’informer les Québécoises et les Québécois de leur position sur ces recommandations et d’exercer une surveillance quant à leur mise en œuvre par le prochain gouvernement.

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